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Critique de Etsionbouquinait


Journaliste et écrivaine allemande, Judith Hermann se fait tout d'abord connaître grâce à ses excellentes nouvelles saluées même par Marcel Reich-Ranicki (célèbre critique littéraire). le premier recueil, intitulé « Sommerhaus, später » (« Maison d'été, plus tard »), sorti à la fin des années 90, a rencontré beaucoup de succès, tout comme le deuxième « Nichts als Gespenster » (« Rien que des fantômes »), quelques années plus tard. Ces deux livres-là sont de véritables coups de coeur pour moi, je voudrais donc leur réserver une chronique bien à part.

Au début de l'amour est son premier roman. Dès le départ, on retrouve bien le style de Judith Hermann : en décrivant quelques objets dans la pièce et quelques gestes faits par Stella – le personnage principal du livre -, l'auteur nous invite dans son intimité. On se voit presque confortablement assis avec elle dans la pièce, dans un coin pour ne pas déranger, avec le sentiment de connaître cette femme depuis bien longtemps et d'échanger des confidences avec elle.

Trentenaire, mariée à Jason qui est souvent absent pour son travail, mère d'une petite fille, elle travaille comme aide-soignante auprès de personnes âgées auxquelles elle rend visite quotidiennement. Elle a une vie sans surprise ; même sa maison est une copie de toutes les maisons du voisinage. Avec Jason, ils vivent plutôt l'un à côté de l'autre qu'ensemble et ses journées se déroulent au fur et à mesure des horaires de ses visites et des déplacements de son époux. Jusqu'à ce qu'un jour, un homme inconnu sonne à la porte, ainsi que les jours suivants. Ainsi commence le harcèlement qui va sortir Stella de sa trajectoire bien tracée.

Même si le livre traite le sujet de stalking (harcèlement), on retient à mon avis beaucoup plus l'image d'une femme à un carrefour de sa vie. Elle hésite sur la direction à prendre, elle se remémore ses débuts avec Jason, entretient une correspondance avec sa meilleure amie…

J'ai apprécié également les passages sur ses visites aux personnes âgées où chacune représente une autre personnalité, un autre vécu. Cela m'a rappelé un excellent livre de Doris Lessing « Journal d'une voisine » (Les carnets de Jane Somers), qu'il faut absolument que je relise et dont j'aimerais vous parler un peu plus. On y évoque, là aussi, la vieillesse et la solitude.

En ce qui concerne l'oeuvre de Judith Hermann : si vous n'avez encore rien lu d'elle, je vous conseille vivement de commencer avec ses deux premiers livres qui sont pour moi beaucoup plus réussis. Je croise les doigts pour que le prochain livre soit à nouveau un recueil de nouvelles.

***Lire chroniqué par Eva***

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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