La guerre d'Espagne

Croyance séculière des pauvres, l'anarchisme espagnol procède d'un idéalisme d'inspiration évangélique qu'une large fraction du prolétariat estime trahi par les prêtres et les puissants.

Selon les termes de Mola : " il est nécessaire de propager un climat de terreur..
Tout personne oeuvrant à la défense du Front populaire doit être fusillé".

De ce fait, l'extermination massive prétend revêtir la légitimité d'un combat du Bien contre le Mal.

La mort de Federico Garcia Lorca symbolise l'expression de ce fanatisme mêlé d'esprit de vengeance.

A Barcelone, en 1939, les prêtres revenus dans la ville rouvrent les églises.

Mieux vaut s'y rendre, au besoin pour y mettre un genou en terre en faisant le salut fasciste....

A l'inverse de ce qui se produit dans l’Italie fasciste ou l’Allemagne nazie, le parti unique espagnol devient l'appendice subalterne de l'état dictatorial au lieu de le régir en maître. Cette différence explique que, en dépit de son caractère éminemment autoritaire, le régime franquiste n'ait jamais été véritablement totalitaire dans la pratique.

Les religieux-enseignants qui se consacrent à l’éducation des enfants de milieux populaires ne sont pas épargnés, pas plus que les prêtres de l’Action catholique ouvrière qui meurent en proclamant leur foi dans l’instauration du « Règne social de Jésus-Christ ouvrier », comme à Barbastro.

Quand bien même l’horreur des fusillades organisées par les nationaux au nom de la « Croisade » égale celle de la grande tuerie de prêtres, religieux et religieuses de l’été et du début de l’automne 1936, il demeure que ce massacre a bien eu lieu. Il a représenté la plus grande hécatombe anticléricale avec celles de la France révolutionnaire puis du Mexique d’après 1911.