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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai repoussé plusieurs fois la lecture de ce livre, le titre plus le fait que l'auteur soit un philosophe semblaient laisser présager une lecture laborieuse. Et bien voilà pourquoi il faut dépasser ses préjugés. Cette lecture fut au contraire très fluide et j'ai englouti ce livre en quelques heures.
L'auteur est clair et concret, son expérience est parlante. J'ai reconnu à plusieurs reprises des difficultés contre lesquelles moi même j'ai buté (ou bute encore) dans la pratique de mon art martial.
Je trouve très intéressant d'avoir le point de vue d'un européen sur le sujet car la grosse différence de culture avec le Japon (mais il en va de même avec l'ensemble des pays asiatiques) est telle qu'elle constitue un obstacle supplémentaire pour celui qui veut se lancer. Qu'il s'agisse d'arts martiaux, d'art floral, de cérémonie du thé ou de méditation on retrouve cette problématique.

Par ailleurs l'évolution et la progression de l'élève, les difficultés rencontrées, le rapport maître / élève, tout cela sonne juste. On sent le vécu. Ca n'a l'air de rien comme ça mais il est difficile de mettre des mots sur sa pratique et sur sa relation avec son professeur. Tout cela est complexe et souvent plus de l'ordre du ressenti, des sensations et peut vite apparaître comme incompréhensible quand on tente de l'expliquer. Ici Herrigel s'en sort très bien, c'est clair, simple, complet et précis.
Il évoque le travail à fournir mais aussi ce que la pratique apporte. Ce que son maître lui a offert ce ne sont pas de simples leçons de tir à l'arc mais une philosophie de vie. On adhère ou pas mais au moins on comprend et on démystifie ce qui est déjà beaucoup. Plus largement ce livre donne des clefs pour comprendre la société japonaise et sa culture.
Herrigel a vraiment une plus fluide ce qui rend la lecture vraiment agréable.
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Le philosophe allemand, Eugen Herrigel vient à la rencontre du Japon, le Japon s'offre à lui. Il a passé six ans avec l'un des plus éminents Maître en cet art. Ce livre dense et passionnant tente de nous faire partager cet enseignement par l'expérience vécue.

Une préface stupéfiante du Professeur Daisetz T. Susuki écrite en mai 1953, nous saute au visage. Les concepts manipulés sont si loin de nous qu'aimablement le rédacteur conclut comme suit : “Dans sa manière de s'exprimer, le lecteur occidental trouvera une façon moins étrange et plus familière d'aborder le problème de cette expérience orientale quelque peu inaccessible.” Car il faut bien l'admettre, ces six pages d'introduction au Zen appliqué au tir à l'arc s'ouvrent à ceux capables d'une “intuition qui, sans médiation d'aucune sorte, voit que zéro est l'infini et que l'infini est zéro. Et cela ne constitue pas une indication symbolique ou mathématique, mais un fait d'expérience résultant d'une perception directe. Psychologiquement parlant, le satori consiste donc en un outrepassement des limites de l'égo ; logiquement c'est voir la synthèse de l'affirmation et de la négation ; métaphysiquement, c'est savoir par intuition que le devenir est l'être et l'être le devenir.”

Le Tir à l'arc, sport ou spiritualité
“Le Japonais conçoit l'art du tir à l'arc non pas comme une capacité sportive que l'on acquiert par un entrainement physique progressif, mais bien comme un pouvoir spirituel découlant d'exercices dans lesquels c'est l'esprit qui ajuste le but, de sorte qu'à bien le mirer l'archer se vise aussi lui-même et que peut-être parviendra-t-il à s'atteindre.”
“Assurément cela paraîtra sybillin”, nous rassure immédiatement l'apprenti archer philosophe.

Imaginez 6 années à apprendre à s'oublier pour envoyer une flèche vers soi. La respiration tout d'abord, la méditation puis laisser quelque chose choisir de lâcher la flèche. Quelque chose ? Oui, quelque chose car le lâcher ne peut être volontaire…6 années avec un Maître. Il faut qu'elle se détache de l'archer “comme la charge de neige de la feuille de bambou, avant même qu'il y est songé.”

“Libérez-vous de vous-même, laissez derrière vous ce que vous êtes, tout ce que vous avez, de sorte que de vous il ne reste plus rien, que la tension sans aucun but.”

Le Maître ne peut enseigner qu'à celui qui cherche le chemin. “Et le Maître ne se soucie pas de savoir jusqu'à quel point ira l'élève. Dès qu'il lui a montré le vrai chemin, il convient qu'il le laisse continuer seul.”
“Ne m'interrogez pas, lui dit le Maître, entraînez-vous.”

Ce qui est valable pour l'arc ou le maniement de l'épée, l'est aussi pour chacun des autres Arts. La peinture à l'encre de chine, par exemple, révèle la maitrise précisément “par la main qui, en possession de la technique, exécute, et rend visible son rêve, juste au moment où l'esprit commence à élaborer des formes, sans qu'il y ait entre conception et réalisation l'épaisseur d'un cheveu.”

Ce livre est propre à vous faire changer de regard sur la vie. Il est délicieusement traduit (par un anonyme). La pensée allemande est, comme toujours, si belle lorsqu'elle est traduite en français.

Edition Dervy, Collection l'être et l'esprit, 130 pages bien remplies pour seulement 9€

Lectori salutem, Pikkendorff

Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
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Eugen Herrigel, philosophe allemand et auteur de ce livre, part au Japon étudier l'art du Zen auprès d'un grand Maitre : c'est par l'apprentissage du tir à l'arc ancestral qu'il tente d'approcher cette culture, et de comprendre ce qu'est le Zen.

Extrêmement enrichissant, ce livre nous fait découvrir une culture étonnante, totalement à l'opposé de ce que nous connaissons en occident.
Nous suivons l'évolution de l'apprentissage de l'auteur du livre, qui est long, et bien souvent difficile. Il arrive à Herrigel de demander au maître, au bord du découragement : "Comment le coup peut-il partir si ce n'est pas moi qui le tire?" En effet, l'artiste japonais doit faire abstraction de lui-même, et de toute intention, de tout but. "Comment puis-je donc attendre le départ du coup en état de renoncement à moi-même, si mon Moi ne doit plus être présent?"

le plus important pour le tireur à l'arc n'est pas de mettre la flèche au centre de la cible. le résultat extérieur (l'acte de tirer) n'est d'ailleurs pas ce qui compte : selon Herrigel, " l'élève découvre en lui-même que l'oeuvre intime qu'il doit réaliser est bien plus importante que les oeuvres extérieures les plus prestigieuses, s'il lui arrive un jour de suivre sa vocation d'artiste véritable".

> Voir la critique sur le blog :
Lien : http://leszibelines.blog124...
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Lu intégralement lors un aller retour en train de quelques heures, ce livre démontre une chose : le Zen n'est pas à la portée de tous (le tir à l'arc non plus), c'est une longue quête de soi-même, une immersion dans une culture qui nous échappe totalement, accompagnée par un maître.
L'auteur nous fait entrevoir comment les arts alliant concentration, énergie, dépassement de soi ne sont pleinement accessibles que par un long travail sur soi.
On comprend également ce qui fait la force des grands sportifs comme les biathlonniens, et plus généralement tous ceux qui doivent allier force physique et concentration.
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En bonne occidentale...j'avoue avoir été en attente de la " clé" pour ensuite l'appliquer à ma propre pratique du tir à l'arc...
Il n'en est rien bien sûr... Mais quelle belle voie pour comprendre son propre fonctionnement ... Et comprendre c'est commencer à apprendre...
Vouloir atteindre son but c'est déjà le rater...
Alors je ne peux que me réjouir de pratiquer..
En tous les cas grand plaisir à lire ce livre... À le plus que lire je dirai ....
Magnifique.
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