AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de afriqueah


Werner Herzog apprend que son amie Lotte Eisner est très malade â Paris. Elle est historienne du cinéma, lui vient de terminer Aguirre ou la colère de Dieu.
En une seconde, comme il lui paraît intolérable que Lotte, qui avait été incarcérée dans le camp de Gurs , en France, dont elle s' était héroïquement évadée, soit gravement malade et que sa vie soit en danger, il prend une décision.
En une seconde, pour conjurer le sort, pour faire dévier la colère de Dieu du destin de son amie, il prend la décision de partir à pied depuis Munich, jusqu'à Paris, durant un mois et un jour, du 23 novembre 1974 au 14 décembre 1974.
Son récit de ces 800 kilomètres de marche dans la neige, avec nuits passées dans les granges, les maisons abandonnées, parfois par intrusion nocturne…. récit ponctué par des souvenirs, puisque la marche excite la pensée, les idées entrent par les pieds est aussi une réflexion sur les grandes villes , qui cachent beaucoup de saleté et de gens trop gros, ne devait pas être publié , mais le fut.
On le prend parfois en stop, on le prend pour un fou, et il se demande pourquoi la marche fait autant souffrir.
Il pense, et il doute aussi, le fait même de la pensée fertile. Pourquoi continuer cet acte insensé, se dit-il, était-ce d'ailleurs si insensé, cette marche pour sauver une amie ? Alors pourquoi ne pas continuer à marcher ?
La conjuration a réussi, Lotte n'est pas morte quand il arrive à peine capable de faire un pas de plus.
Elle sait qu'il est « de ceux qui marchent, et, partant, sans défense »
Elle comprend ; la douceur de cet accueil pourrait le faire s'envoler.
Prière.
Elle vivra dix ans de plus.
Commenter  J’apprécie          5710



Ont apprécié cette critique (54)voir plus




{* *}