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Critique de sylviedoc


Le roman débute dans le grenier de Catherine, en 2018. Avec Izia, sa petite-fille elle fouille dans l'espoir de retrouver une robe Courrèges des années 60, qu'elle portait sur une vieille photo. Mais cette quête va déboucher sur une autre trouvaille : une boîte, marquée :" La fille d'avril", qui va faire déferler une avalanche de souvenirs...
Bond en arrière dans le temps, nous voici en 1966, à Marolles-en Hurepoix. Catherine a 15 ans, et la chance de fréquenter un collège privé grâce à une bourse financée par l'employeur de son père. La plupart des filles de son âge travaillent, et pensent à se trouver bientôt un mari, fonder une famille et s'occuper de la maison, comme c'est la norme dans le milieu rural. Mais Catherine souhaite poursuivre ses études, même contre l'avis de ses parents qui ne comprennent pas ses aspirations. Une fille, c'est pas fait pour étudier, en plus c'est prouvé, elles sont moins intelligentes que les garçons ! Et ce n'est pas fait pour courir non plus, il pourrait leur arriver des transformations physiques terrifiantes, cela pourrait les rendre stériles, pensez donc ! Problème : Catherine qui décidément ne fait rien comme les jeunes filles convenables, même si elle est par ailleurs obéissante et bien élevée, s'aperçoit qu'elle aime ça, courir. Dans un monde où il est encore exceptionnel qu'une femme passe le permis, où les serviettes hygiéniques jetables sont un luxe et où la pilule contraceptive n'est pas encore autorisée, ce genre de comportement de sauvage n'est pas du tout bien vu...et Catherine va vite faire l'objet de remarques acerbes, à commencer par celles de son frère aîné. Heureusement, elle côtoie aussi des esprits un peu plus ouverts, comme Mme Pichenaud, la commerçante chez qui elle mange tous les midis, ou Daniel de Varax, étudiant parisien (fils de la famille fortunée dont elle garde les enfants) qui lui fait découvrir des horizons insoupçonnés. Et petit à petit, soutenue par les uns, vilipendée par les autres, elle va conquérir sa liberté, par le biais de cette lubie : courir.
Ce n'est pas le premier roman d'Annelise Heurtier que je lis et apprécie. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de la rencontrer à l'occasion de la sortie de "Sweet Sixteen", lors d'une présentation à mes élèves. Et j'ai bien senti combien elle a à coeur de se documenter pour que ses livres soient le plus possible proches de la réalité. D'ailleurs, jeunes lecteur(trice)s si vous avez des proches qui ont vécu cette époque, surtout à la campagne, je vous invite à les interroger, vous serez sans doute bien étonnés de la différence entre votre vie quotidienne et la leur, surtout les filles. On a du mal à croire que les années soixante, c'était il n'y a pas si longtemps, c'est une native de 1963 qui vous le dit ! J'ai vraiment beaucoup aimé cette évocation, cela m'a fait rire par moment, mais aussi mesurer le chemin parcouru, et ce qu'il reste à faire pour les générations de filles à venir.
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