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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est sûr, il va écrire un bon papier sur l'Afrique du Sud post apartheid, Peter Jacobs. Il a même trouvé un fil conducteur intéressant : le meurtre de sa cousine Désirée, une femme blanche comme lui, assassinée par son mari noir. C'est du moins ce qu'affirment la police et la population blanche. Peter arrive de Londres et prend une chambre d'hôtel dans sa ville natale, Alfredville, après plus de vingt ans d'absence . En bon journaliste, Il a bien analysé ce fait divers à travers les récits de sa mère et les informations glanées sur internet. Personne dans ce gros bourg où tout le monde s'épie, n'a pu accepter le mariage entre un flic noir Hector Williams et une belle femme blanche qui portait bien son nom. Tout ça, c'est Othello, un beau titre pour son futur article.
Pendant dix jours il va rencontrer les différents protagonistes de cette sordide histoire afin de consolider son hypothèse. Dix jours qui vont le remettre complètement en question. Tout le monde s'arrange avec les apparences et lui-même avance masqué ne dévoilant ni son homosexualité ni son projet éditorial sur un évènement qui divise la ville. La chaleur et l'ambiance sont étouffantes. Au fil des rencontres, il retrouve des personnes de sa jeunesse comme son meilleur ami à l'école, Bennie, devenu flic… chargé de l'enquête. Peter est un homme en rupture, rupture amoureuse, rupture d'identité. Lui qui venait en simple spectateur, il se retrouve pris au piège car tout le monde le charge de faire surgir la brûlante vérité. Une dangereuse patate chaude dont il ne sait plus quoi faire. Seule, Nonyameko, la jeune psychologue noire rencontrée dans un café sera l'aider à avancer.
« Un passé en noir et blanc » n'est pas un roman policier au rythme haletant vous l'aurez compris mais le difficile cheminement d'un homme de retour dans son pays, ses terribles constats sur le racisme encore omniprésent en Afrique du Sud et une fine analyse de la douleur de l'exil qui ne permet de se sentir vraiment chez soi, ni dans son pays d'origine, ni dans son pays d'accueil. Les vérités poisseuses qui collent au roman laissent un goût amer au lecteur, un roman que j''ai lu avec un grand plaisir. Je remercie chaleureusement les Editions Philippe Rey et Babelio dans le cadre de Masse critique pour cette belle découverte.

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Peter Jacobs, un Blanc, journaliste indépendant expatrié depuis vingt ans à Londres, décide de revenir sur sa terre natale, l'Afrique du Sud.
Nous sommes en 2010, soit une quinzaine d'années après la fin de l'apartheid.

Ce qui pousse Peter à regagner Alfredville, son patelin d'origine, ce n'est pas la nostalgie, mais bien le meurtre de Désirée, sa cousine. Celle-ci, perdue de vue depuis nombre d'années, mais dont il avait des nouvelles via sa mère restée au pays, a pour assassin présumé Hector Williams, son époux, flic et noir de son état... Peter voit là l'occasion de faire un bon papier, en dressant un portrait sociétal sur la symbolique à portée raciale de ce meurtre dans une Afrique du Sud qui peine à créer une véritable unité entre les peuples.
Mais Peter va progressivement se voir engluer dans cette histoire qui le dépasse et surtout, qui prendra une tournure inattendue et nettement plus personnelle...

Peter est le narrateur de cette histoire dont les chapitres s'écrivent à la manière d'un journal. le ton est décontracté et il y transpire un certain humour. C'est véritablement plaisant à lire et l'enquête journalistique sur ce meurtre vient attiser notre intérêt, d'autant que l'on va de révélations en révélations.
On quitte petit à petit ce ton plutôt badin pour une tension allant crescendo, jusqu'au final, aussi théâtral que dramatique...

Le mélange des genres m'a beaucoup plu. On oscille entre une certaine légèreté et une vraie profondeur; entre enquête criminelle et chronique douce-amère; entre regard distancié sur les tensions raciales encore prégnantes et l'immersion dans l'intimité des protagonistes sous l'oeil souvent ironique de son narrateur; sans oublier l'émotion très présente à la fin.

Une belle lecture d'été, dans la moiteur torride de l'Afrique du Sud, qui se lit avec facilité et plaisir, sans sonner creux.
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Une cousine assassinée ramène un journaliste free lance chez lui en Afrique du Sud. de Londres à Alfredville où rien, semble-t-il, n'a changé. Pourtant...
Pour Peter Jacobs, ce crime est prétexte à écrire un papier sur ce pays après apartheid, encore en mutation, semblant avoir énormément de difficulté à se débarrasser de ses préjugés raciaux et autres. Un pays marqué par la violence, la corruption, la quête d'une identité propre. Mais, au fil des rencontres que fera Jacobs, au fil de son "enquête" (attention ce n'est pas un thriller à proprement parler), il s'apercevra que le coupable n'est peut-être pas celui que l'on va mettre en prison. C'est un "vrai" tableau, sans complaisance d'une société embrouillée, arc-en-ciel, au prise avec sa mixité et qui doit composer et apprendre à vivre ensemble. Certains éléments de la fin m'ont surprise et d'autres se laissent aisément deviner. Mais cela n'enlève rien à la complexité des personnages de Michiel Heyns, ils sont denses, ils sont déstabilisés par le contexte social, ce sont des survivants. Une histoire qui se laisse lire et qui m'a charmée par ce que j'y ai appris de cette société sud-africaine voulant le changement et y résistant tout à la fois. Une très bonne lecture.
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Peter Jacobs, journaliste à Londres retourne dans son pays natal en 2010: l'Afrique du sud après 22 ans d'absence. Pourquoi ce retour ? Sa cousine Désirée a été assassinée, elle était mariée à Hector Williams, chef de la police et noir. Malgré la fin de l'Apartheid, le racisme est toujours présent et il est évident pour la population d'Alfredville que le meurtrier est Hector, il n'y a aucun doute. Les relations entre noirs et blancs sont toujours difficiles, les violences sont fréquentes ainsi que la corruption. Peter retrouve son meilleur ami Bennie qui s'est senti trahi lors de son départ pour l'Angleterre, leur relation est compliquée, la tension est présente. Peter peu à peu va regrouper des indices qui le conduiront au criminel. Un bon livre avec des personnages attachants, qui en dehors de Peter n'ont jamais quitté la région, on les sent aigris, ils ont une vie sans émotion, une vie tracée, un travail quand ils en ont un, leur but est de se marier, d'avoir des enfants, d'aller au bar…L'enquête est bien menée et on sent arriver le dénouement dans les toutes dernières pages. Un bon roman. Nena
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Je ne commencerai pas cette critique par un nième résumé, tout est dit sur la 4ème de couverture...
En revanche, je vais vous dire combien j'ai apprécié ce roman et essayer de vous faire partager les aspects qui m'ont le plus touchée.
De nombreux thèmes jalonnent cet ouvrage. le contexte post-apartheid de l'Afrique du Sud en est un, il m'a paru suffisamment bien décrit sans être pesant sur le déroulement de l'histoire, juste bien dosé pour apporter les éclairages nécessaires.
(Des plus grands connaisseurs de ce pays que je ne le suis y trouveraient peut-être à redire...)
L'enquête en elle-même est également bien menée même si (ou justement parce que) le rythme et le point de vue ne sont pas ceux d'un thriller.
Les personnages sont travaillés et complexes, sans caricature autre que celle des préjugés du personnage principal.
Cependant, l'aspect qui m'a le plus marqué, la sensation qui perdure le plus longtemps après avoir refermé le livre, c'est le côté universel de l'introspection pour qui se retrouve face à son passé. Qui avons-nous vraiment été pour l'autre ? Quelles influences réciproques avons-nous eu l'un sur l'autre ? Qui serais-je devenu si j'avais fait d'autres choix ? Mes sentiments aujourd'hui sont-ils les mêmes ? Vais-je les retrouver intacts ou tout ce que nous avons partagé va-t-il s'envoler en fumer ?
Aurais-je dû revenir ?
Tous ces ingrédients sont dosés juste ce qu'il faut pour vous faire passer un très agréable moment de lecture. Si je retombe sur un autre ouvrage de Michiel Heyns, je crois que je me laisserai tenter.
Merci Masse Critique !

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Peter Jacobs, un journaliste qui vit à Londres, revient dans la région du petit Karoo en Afrique du Sud où il a passé sa jeunesse. Il veut écrire une histoire autour de la mort de sa cousine Désirée assassinée par son mari, un policier noir. C'est évidemment moins pour l'enquête qu'il faut lire ce beau livre (même si l'histoire est très bien menée) que pour le portrait de l'Afrique du Sud des années 2010 que propose l'auteur. Dans cette période post apartheid, certaines rancoeurs sont tenaces, les vieilles blagues racistes nauséabondes abondent, l'insécurité, la corruption ont gagné du terrain, les violences commises par les noirs contre les kwerekwere (noirs d'autres pays africains venus en quête d'un eldorado) effrayantes.
L'éloignement géographique de Peter lui permet de prendre de la distance pour tenter de comprendre son pays. Lui-même se sent un étranger. L'auteur nous livre ainsi une mélancolique réflexion sur le déracinement teintée également d'ironie et d'humour désabusé. Les personnages sont attachants et l'étude psychologique des caractères se fait tout en finesse évitant ainsi une vision des choses manichéenne.
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