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Citations sur Il neige dans la nuit et autres poèmes (69)

“Dans la vie III

Ce monde refroidira
étoile parmi les étoiles
et même des plus petites,
une pépite d'or sur fond de velours bleu en somme,
notre univers immense en somme.

Ce monde un beau jour refroidira
même pas comme un bloc de glace
ou un nuage mort,
il roulera comme une coquille de noix vide
dans l'obscurité sans bornes ni limites...

Dès maintenant tu en éprouveras la douleur
tu en ressentiras la tristesse dès maintenant.
C'est ainsi que tu dois aimer le monde
pour pouvoir dire : j'ai vécu.”
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Cest bientôt le printemps.
Le vent souffle du sud,
avec quelle ardeur
avec quelle chaleur...
Nous autres nous sommes six cents hommes
privés de femmes.
On nous a volé
le droit d'engendrer.
Mon pouvoir le plus formidable m'est interdit: donner une vie nouvelle,
vaincre la mort dans une matrice féconde,
procréer avec toi, mon amour,
il m'est interdit de toucher à ta chair.
C'est bientôt le printemps.
La tempête.
Le vent du sud.
Il souffle avec quelle ardeur
quelle chaleur...

(Le vent du sud)
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“les hommes savent aimer…sans être aimés”
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Des berceuses que chantent les mères
Aux nouvelles du speaker
Vaincre le mensonge partout dans le monde
Dans le coeur, dans le livre, dans la rue.
Quel bonheur fantastique que de comprendre
Comprendre ce qui s'en va et ce qui vient.
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Je ne ressens pas la nostalgie des jours passés - sauf celle d'une nuit d'été - et même l'ultime éclat bleu de mes yeux te dira la bonne nouvelle des jours à venir.
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LE NOYER

Je suis tout imprégné de mer et sur ma tête écument les nuées
Dans le jardin de Gulhané, voilà que je suis un noyer
Un vieux noyer tout émondé, le corps couvert de cicatrices
Nul ne le sait, ni toi, ni même la police.

Dans le jardin de Gulhané, voilà que je suis un noyer
Et tout mon feuillage frémit comme au fond de l'eau le poisson
Et comme des mouchoirs de soie, mes feuilles froissent leurs frissons
Arrache-les, ô mon amour, pour essuyer tes pleurs.
Or mes feuilles, ce sont mes mains, j'ai justement cent mille mains
De cent mille mains je te touche et je touche Istanbul
Mes feuilles ce sont mes yeux, et je regarde émerveillé
De cent mille yeux je te contemple et je contemple Istanbul
Et mes feuilles battent et battent comme cent mille coeurs

Dans le jardin de Gulhané, voilà que je suis un noyer
Nul ne le sait, ni toi, ni même la police.
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Toi je t'aime comme je mange le pain avec du sel
comme me réveillant dans la nuit brûlant de fièvre
pour boire de l'eau j'appuie ma bouche au robinet
comme j'ouvre agité, joyeux, inquiet
le lourd colis postal on ne sait quoi
toi je t'aime comme si pour la première fois je traversais la mer en avion
comme certaines choses qui frémissent en moi
quand doucement la nuit tombe sur Istanbul
toi je t'aime comme on dit "grâce au ciel, nous vivons..."

27 août 1960
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LA GRANDE HUMANITE


La grande humanité voyage sur le pont des navires
Dans les trains en troisième classe
Sur les routes à pied
La grande humanité

La grande humanité va au travail à huit ans
Elle se marie à vingt
Meurt à quarante
La grande humanité

Le pain suffit à tous sauf à la grande humanité
Le riz aussi
Le sucre aussi
Le tissu aussi
Le livre aussi
Cela suffit à tous sauf à la grande humanité

Il n’y a pas d’ombre sur la terre de la grande humanité
Pas de lanternes dans ses rues
Pas de vitres à ses fenêtres
Mais elle a son espoir la grande humanité
On ne peut vivre sans espoir

Tachkent – 7 octobre 1958
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Mes frères,
couplés au boeuf décharné, nos poèmes
doivent pouvoir labourer la terre,
pénétrer jusqu'au genou
dans les marais des rizières,
poser toutes les questions,
rassembler toutes les lumières.
     
     
22 janvier 1962, Moscou

« Aux écrivains d'Asie et d'Afrique », extrait. Poèmes lyriques.
Traduction de Münevver Andaç et Guzine Dino, p. 227.
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Quatrain

Comme le grain sur la terre j' ai répandu mes morts
certains reposent à Odessa, certains à Istanbul, à
Prague d' autres encore,
le pays que je préfère est la terre entière
quand viendra mon tour recouvrez-moi de la terre entière

1959
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