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Critique de Tu_vas_voir_ce_que_tu_vas_lire


Sans travail, sans ami et sans argent, Jakob Bronsky ne connait pas "l'American dream" des années 1950. Emigré juif qui a réussi à survivre aux ghettos nazis, la désillusion d'une vie prospère aux Etats-Unis est vite arrivée. Solitude, chômage, prostitution, les failles de la société américaine sont mises en avant et tournées en dérision par l'auteur. Bronsky ne veut pas travailler. Il veut écrire son livre, le Branleur, et profiter de la vie avec les deux dollars qui lui restent. Il enchaîne les petits boulots, les coups d'un soir et les combines pour pouvoir se nourrir et continuer à écrire sur les ghettos. À travers le personnage de Jakob Bronsky, l'auteur romance une partie de sa vie. Son humour noir et piquant permet de relativiser l'image d'une Amérique idéale. Edgar Hilsenrath montre le ridicule des lois des quotas des années 1921 et 1924 qui ont empêché sa famille d'émigrer dans les années 1930 alors que la guerre se profilait : "A l'époque où nous avions besoin de l'Amérique, les portes étaient fermées. Aujourd'hui, nous n'avons plus besoin d'elle". Il décrit le fossé qui sépare les étrangers vus comme des rebuts de la société de ceux qui suivent les codes formels du rêve américain et s'insèrent dans le moule. La facilité avec laquelle l'auteur nous livre ses ambitions déçues, ses fantasmes et ses rêves à travers des situations cocasses et des dialogues loufoques permet au lecteur d'avoir une vision différente de l'Amérique des années 1950. La force de l'auteur est d'avoir rassemblé dans un même ouvrage tous les maux de la société américaine, glissés dans un récit qui mêle réalisme, inventions et ironie face à la Shoah. Très controversé en Allemagne à cause de son point de vue sur la Shoah, l'auteur est d'abord publié aux Etats-Unis, Fuck America ne sort en Allemagne qu'en 1979.
Lien : https://balises.bpi.fr/litte..
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