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Critique de AMR_La_Pirate


J'avais beaucoup entendu parler de ce livre d'Edgar Hilsenrath au titre provocateur, Fuck América. de l'auteur, je savais seulement qu'il écrivait dans un style et peu particulier, qualifié de rabelaisien et que son approche burlesque de la Shoah n'était pas du goût de tout le monde… C'était suffisant pour attiser ma curiosité.
Fuck America, son quatrième roman, publié dans les années 1980, est d'inspiration autobiographique. Issu d'une famille de commerçants allemands, Edgar Hilsenrath a survécu au ghetto roumain de Mogilev-Podolsk où il avait été déporté durant la guerre avec sa mère et son frère. Libéré, il a tenté sa chance en Israël, en France puis est finalement parti pour New York où il a commencé à écrire.

Tout juste débarqué aux États-Unis, son personnage, Jakob Bronsky, erre dans le New York miteux des années 1950 parmi les putains, les clochards, les paumés divers et variés qui ont cru au rêve américain. Il enchaîne les petits boulots à la journée, tantôt serveur, coursier, promeneur de chien, etc..., tout est bon pour tenter de survivre dans un monde où tout se monnaye et où l'immigrant n'est rien et surtout pas le bienvenu.
Il y a deux clés de lectures principales dans le livre… La première tourne autour de la sexualité, essentiellement fantasmée mais cependant frénétique, de Jakob. l'état de sa « bite » est proportionnel et révélateur de sa grande solitude, de ses conditions de vie difficile et de sa difficulté à mettre des mots sur l'indicible.
La deuxième clé, avec laquelle j'avoue être plus à l'aise, tourne du travail de mémoire du rescapé, du « trou noir » d'où il faut extraire les souvenirs douloureux et traumatisants pour en faire un livre… Jacob se raconte par bribes, réinvente un passé oublié pour se le réapproprier. Il évoque sa mère, son frère, des pulsions, des émotions souvent mortifères…
Les deux axes de lectures se rejoignent puisque le roman en gestation aura pour titre « le Branleur » et que Jacob et sa bite rêvent souvent de la secrétaire du futur éditeur !

Je reconnais que ce livre est très original sur le plan narratif et stylistique, entre burlesque, humour noir et grinçant et vision décalée des évènements.
Mais, personnellement, j'ai un peu de mal quand cela devient un peu trop lourd et salace. Pourtant, parfois, l'émotion serait presque au rendez-vous, le cynisme pourrait être savoureux et le fantasme révélateur… Il y a un côté désespéré que j'ai profondément ressenti mais c'est juste un peu trop connoté pour moi.
Une rencontre manquée…

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