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A priori, My Broken Mariko de Waka Hirako, en étant ancré dans le réel et en parlant de sentiments n'avait qu'une chose pour me plaire : le fait qu'il se tienne en un seul volume. Malgré tout, reçu en version numérique via un service de presse, je me précipiterai chez mon libraire dès sa sortie pour l'acheter en format papier et le relire.
En quoi consiste My Broken Mariko ? C'est une histoire d'amitié, une histoire de deuil, une histoire de violence, une histoire triste et une histoire pleine de vie.
Tout commence à Tokyo, un midi quand Tomo déjeunant dans un restaurant de nouilles apprend à la télévision la mort de sa meilleure amie, Mariko. Bouleversée, elle décide pour lui rendre hommage de s'emparer de l'urne contenant ses cendres et s'engager dans un voyage improvisé. Direction la mer, et plus particulièrement un lieu où, adolescentes, elles rêvaient toutes deux de se rendre. Au récit de ce voyage se mêlent ses souvenirs de Mariko : depuis leur première rencontre à l'école jusqu'à leurs derniers rendez-vous et SMS, que ceux-ci soient joyeux, tristes ou énervants. Peu à peu, l'histoire de la défunte se dévoile : victime depuis l'enfance de violences, y compris sexuelles, elle n'a jamais réussi à prendre confiance en elle et s'est raccroché tant que possible à la seule relation saine de son entourage, prenant partiellement la place de sa mère : Tomo. Et pourtant, celle-ci a visiblement aussi ses propres failles. Coincée dans un travail qui l'ennuie avec une hiérarchie qu'elle ne respecte pas, Tomo fume comme toute une caserne de pompiers, boit et n'hésite pas à jouer des poings pour protéger Mariko que celle-ci soit vivante ou plus tard morte.
À travers les vies de Mariko et de Tomo, Waka Hirako arrive à dresser deux beaux portraits de femmes, touchants, à l'opposé l'une de l'autre, mais terriblement complémentaires. C'est d'ailleurs l'un des récits d'amitié féminine les plus réalistes que j'ai lus récemment en fiction. En s'interrogeant sur les raisons de la mort de son amie, Tomo va se demander ce qu'elle aurait pu faire pour la sauver, malgré des blessures trop anciennes, trop intimes et beaucoup trop nombreuses. Ce voyage et ses multiples péripéties lui permettront de faire son deuil, mais également de gagner en stabilité intérieure au lieu de ne s'appuyer que sur une assurance de façade.
Malgré la thématique, Waka Hirako ne joue pas la carte larmoyante. Tomo est tellement vive et maladroite, à fleur de peau et en même temps déterminée, qu'elle arrive souvent à faire sourire voire rire le lecteur avec ses aventures. Outre le scenario en lui-même, j'ai particulièrement aimé le style de la mangaka qui est à la fois très fin dans le tracé des visages, plein de peps pour les scènes d'action, et tout en suggestions et évocations pour les passages les plus durs de la vie de Mariko.
En plus de My Broken Mariko, ce recueil comprend également Yiska, la première histoire publiée de Waka Hirako, un western sobre sur l'identité et la transmission de savoir, ainsi qu'une petite vignette revenant sur Tomo et Mariko à la fin de leur adolescence.
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Sur le suicide, sujet particulièrement sensible au Japon, il y a deux approches possibles. Celle de Guillem March l'an dernier était fantastique et allégorique en se concentrant sur la suicidée. Celle de Waka Hirako se focalise sur celle qui reste, Tomoyo. la sensibilité de cette histoire est surprenante d'autant que l'autrice n'y va pas par quatre chemins: Mariko a eu une vie brisée par un père dément d'alcool, victime de violences quotidiennes, de viol incestueux et bien entendu de harcèlement psychologie culpabilisateur… Un cocktail tristement classique dans ce genre de cas et l'on comprend vite que ce suicide est un soulagement pour la victime. le manga n'aborde pas le pourquoi ni les raisons familiales et sociétales de ce phénomène mais se concentre sur le souvenir de la disparue et la difficulté à accepter la réalité du deuil par son amie. le scénario prend ainsi la forme d'un road-story nerveux où le trait hargneux, comique et subtile selon les séquences, accompagne magnifiquement une traversée de l'esprit fiévreux de Tomo qu'il nous est proposé d'accompagner.[...]

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Tomoyo a le coeur brisé. Sa meilleure amie Mariko s'est suicidée. Elles se sont pourtant rencontrées la semaine précédente et rien ne laissait deviner le futur geste tragique de Mariko. Une semaine après, Tomoyo apprend son décès sur le journal télévisée...

Brisée mais déterminée, Tomoyo prend alors une décision soudaine : dérober les cendres funéraires de Mariko et les emmener loin du père violent de cette dernière : l'homme qui a brisé l'enfance et la vie de sa fille mais qui n'a jamais réussi à rompre l'amitié entre elle et Tomoyo.

Tomoyo se lance dans une course pleine de rage et de larmes pour libérer une bonne fois pour toute son amie de ses souffrances et ce même par delà la mort.

My Broken Mariko est un titre percutant qui a révélé tout le talent de la mangaka Waka Hirako. Paru en 2020 au Japon, publié pour la première en France en janvier 2021 par les éditions ki-oon, ce one-shot est une course à l'avant pleine de bruit, de larmes mais aussi d'un peu de rire sur le deuil et la colère face aux abus physiques. Waka Hirako a écrit ce manga avec tout son coeur en laissant libre cours à ses émotions. Son héroine Tomoyo imprègne ce titre d'une énergie si folle et incontrôlable que nous avons l'impression que c'est la mangaka qui a vraiment lâché les vannes avec My Broken Mariko ce qui est le cas.

Dans une excellente interview en fin de volume, Waka Hirako déclare d'ailleurs au sujet de son héroine et du processus d'écriture : " J'étais vraiment dans le même état d'esprit qu'elle en la dessinant. Quand elle se mettait en colère, je m'énervais aussi, quand elle pleurait, j'étais en larme..."

C'est sans doute cette implication émotionnelle qui donne à My Broken Mariko toute cette force et cette justesse. Voir cette femme s'emparer de l'urne funéraire contenant les cendres de sa meilleure amie et fuir nous plonge, nous lecteur, dans un état d'immédiateté désemparée. Nous courons auprès de Tomoyo dont on découvre la forte relation qui l'unit à Mariko. Nous sommes également en colère comme elle face aux actes de violence dont on a subit sa meilleure amie. Les émotions sont bien sûr communicatives et Waka Hirako nous entraîne dans cette fuite avec un dessin audacieux, vif et très mouvementé. Sans chercher à embellir Tomoyo, Waka Hirako s'éloigne d'un dessin plutôt sobre, propret et féminin pour dépeindre une héroïne déterminée, pleurant à outrance, mais qui continue de foncer et de tenir contre son coeur sa regrettée meilleure amie. Les apparitions de Miyako sont juste bouleversantes et vous serrent le coeur tout en vous faisant grincer les dents face aux injustices et aux cruautés que la douce Miyako a subit.

Toutefois, ce one-shot ne reste pas figé dans ses émotions. My broken Mariko est un titre en mouvement dont le dessin à fleur de peau distille aussi bien la tristesse, la fureur avec une pointe de comédie par le côté empoté de Tomoyo mais toujours traité avec une belle plongée en avant. Ainsi, ce one-shot remarquable ne nous paralyse pas dans ce drame intimiste ( mais ô combien réel ) mais nous fait partager le courage de cette héroïne qui décide de passer à l'action pour donner à son amie un adieu digne de ce nom.

My broken Mariko est un manga d'abord déchirant, un drame qui vous empoigne le coeur avant de nous propulser sans temps mort dans une fuite pleine de courage et de détermination.

Il est clair qu'avec ce one-shot, Waka Hirako a sorti une petite bombe de coeur à conserver précieusement dans sa bibliothèque.

Notons enfin la qualité d'une édition qui en plus de l'histoire principale propose aussi une petite interview ainsi qu'un court-western concoctée par Waka Hirako, Yiska, au rythme plus posé mais tout aussi fort de par les thèmes proposés. En espérant retrouver le talent de Waka Hirako très bientôt...
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Je pourrais le résumer comme une histoire bouleversante sur la perte d'un être aimé, mais c'est aussi une puissante histoire d'amour et d'amitié. Les sujets abordés sont poignants, suicide et deuil, mais ils sont habilement traités, sans aucune lourdeur, je me suis même surprise à sourire à plusieurs passages!
Les illustrations ont dû caractère et rythment efficacement l'intensité des émotions que traversent les personnages.
Une belle réussite !
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Une artiste à suivre. Rien de plus à ajouter, il faut mettre la main sur cette oeuvre.
Le trait à du caractère, la thématique est traitée avec humilité et force pourtant sur un sujet difficile à aborder, les personnages sont attachants. Un récit qui donne envie de voyager.
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Avant de commencer la chronique… c'est quoi ce format ?? Un nouveau format Ki-oon ? Vous en aviez déjà vu des comme ça chez eux ? (c'est à mi-chemin entre la collection Lattitutes et le format seinen/Kizuna)
Je m'égare… Bon, comme d'autres lecteurs précédents, j'ai été touchée par ce one-shot. Je n'irais pas jusqu'à dire que ça se veut tire-larmes à l'extrême.. On est pas dans le drama le plus absolu ou une observation du deuil et de la tristesse. Par bien des côtés, ce titre est loufoque, improbable, et même drôle. Et c'est ce que j'ai aimé, même si j'ai vu des avis qui étaient mitigés sur le grossissement de certaines scènes/expressions (je pense à l'effet larmes/morves de l'héroïne). Pour ma part, j'ai été complètement prise dans le jeu, j'ai aimé que la protagoniste soit montrée sous ce jour déplorable, avec une déchéance physique qui témoigne bien du bordel dans sa tête et son coeur. Même si on se met pas tous à chialer et morver à la moindre occasion, pleurer, souffrir et ne pas comprendre sont rarement des moments beaux ou reluisants. L'héroïne a les traits tirés, des cernes pas possibles, une coupe de cheveux dégueulasse et des yeux très humides. J'ai trouvé ça cohérent, loin d'une éventuelle représentation fantasmée de l'héroïne éplorée et "belle dans la tristesse" (yerk).
Le dessin est pas spécialement "beau" ou riche en détails. A vrai dire, il est moyennement maîtrisé à plusieurs reprises (sur les mains/proportions/objets) comme si l'autrice avait été frappée de flemme à plusieurs moments. Pour ma part, ça ne m'a pas dérangée, puisque j'ai trouvé que c'était une extension cohérente des ressentis de l'héroïne et de l'histoire plus globalement. J'ai trouvé que ce dessin était sincère et sans fioritures, ce qui correspond parfaitement au caractère de la protagoniste et du message passé.
Question intrigue plus précisément, ce serait dommage de spoiler, mais on part sur un road-trip acharné, oscillant entre désespoir et renouveau, où la lutte contre soi-même et son passé est forte. Quelques instants fugaces où Tomoyo semble en symbiose avec Mariko sont particulièrement frappants. J'ai aimé les sous-entendus, les cris, les regards, les injures et l'épuisement qui se dégagent des pages. On est loin d'un titre moralisateur ou nian-nian sur le sujet de la dépression, de la maltraitance et du suicide. Les émotions des personnages sont acérées, vraies.
Encore une fois, ce titre peut bousculer et étonner à cause de son côté loufoque, mais, pour ma part, j'ai vraiment adhéré. D'ailleurs, j'ai été touchée dans le témoignage de l'autrice qui explique qu'elle voulait produire un genre de manga où elle se retrouve dans les personnages, où les femmes ne sont pas des plantes vertes avec une jolie plastique et des caractères bien lissés.

Lien : https://littcentcinquante.wo..
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Mariko s'est suicidée. Tout est arrivé très vite. Sa meilleure amie Tomoyo ne comprend pas, elle a encore eu de ses nouvelles il y a quelques jours. le coeur en miettes, Tomo n'a plus qu'une idée en tête, celle de récupérer l'urne funéraire de son amie pour l'emmener loin d'ici.


Ce manga nous écrase le coeur en quelques instants. Les thèmes abordés sont difficiles. Deuil, violence, douleur. Et l'émotion qui se dégage des personnages est intense, notamment avec la rage qui habite Tomoyo depuis la mort de son amie. C'est d'ailleurs à travers cette jeune femme sous le choc et en colère, que nous découvrons le personnage de Mariko et apprenons à la connaître. Elle nous dévoile qui était cette amie brisée, son enfance, ses confidences, ces moments passés ensemble.


Et c'est terrible jusque dans le coup de crayon. Certains traits sont doux, d'autres sont nettement plus durs, en particulier dans les expressions de Tomo. Tout simplement parce que sa grande détermination se mêle à sa grande détresse. Je suis restée à admirer pendant plusieurs minutes certaines pages, pour le mélange d'émotions brutes qui s'en dégage. Des belles et des moins belles. Ce n'est peut être pas une lecture que je conseillerai à tout le monde, parce que c'est profondément triste. Mais elle nous livre aussi un récit juste et puissant.
Lien : https://revesurpapier.blog4e..
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Je remercie les Éditions Ki-oon pour l'envoi de cette lecture. Wow… Quelle claque ce manga. Un magnifique one shot qui va rester gravé dans mon coeur pour un moment !

Tomoyo vient d'apprendre aux informations la mort de sa meilleure amie Mariko qui avait alors 26 ans. Elle ne comprend pas, elle l'a vu il y a une semaine et pourtant, elle avait l'air d'aller bien.

C'est alors qu'elle décide de rendre hommage à son amie comme il se doit, elle ne veut pas laisser cela à la responsabilité de son père violent, qui lui a pourri l'enfance. C'est ainsi qu'elle récupère l'urne de Mariko, sous les coups de cet homme violent et lui balance en pleine figure tout ce que son amie n'a pas osé lui dire. Puis elle s'en va, trouver un endroit, qui conviendrait à cette fille, un endroit qui lui rendrait hommage comme il se doit.

L'histoire est empreinte d'émotion du début à la fin. Premièrement, les dessins ont du caractère et nous transmettent tout un flot de sentiments à eux seul. Ensuite, les scénarios sont d'une puissance sans nom !

La mangaka avait déjà écrit auparavant une autre oeuvre, plus courte, qui était un projet de lycée, du nom de Yiska. Dans ce dernier, on y retrouve aussi pour personnage principal une femme, avec une histoire très prenante également.

Comme elle le dit dans l'interview qu'on peut retrouver à la fin de ce one shot, elle adore cet univers des mangas, mais malheureusement, dans les Shonen, comme Seinen, les femmes sont très peu représentées. Ce qui rend l'identification difficile pour une femme. C'est pour cela que ces deux titres mettent comme personnage principal une femme, mais peu conventionnelle, non genré, qui ne rentre pas dans les codes de la femme japonaise type. C'est ce genre d'envie et d'engagement de la part de l'autrice qui rend pour moi l'oeuvre d'autant plus belle !

En bref, vous l'aurez compris, c'est un titre qui m'a complètement bouleversé. Tout est beau et puissant dans ce titre, du dessin, jusqu'au scénario. On y sent une envie de dénoncer, de raconter une histoire, de faire réfléchir, de la part de la mangaka. Un vrai chef-d'oeuvre !
Lien : https://lapommequirougit.com..
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Tomo apprend aux informations le suicide de sa meilleure amie Mariko, elle n'arrive pas à y croire. C'était inattendu, rien ne laissait présager un tel drame.

Tomo est bouleversée. Elle se remémore les souvenirs qu'elle a eu avec Mariko, les pires comme les bons.

Elle décide de voler l'urne funéraire de Mariko et affronte son père. Un père violent, mauvais. On va se mettre à le détester, le haïr.

Les précieuses cendres de sa meilleure amie sous le bras, Tomoyo se lance dans une course effrénée, en quête de son salut, pour son amie comme pour elle-même.

C'est poignant, ça nous retourne complètement. On apprends à connaître Mariko à travers Tomo. Ces deux personnages attachants, qui ont un véritable lien entre elles. On le sent, elles sont la personne qui compte le plus pour l'autre.

Les dessins sont très expressifs, chargé de réalisme !

Le récit est puissant, il nous transporte. On voyage aux côtés de Tomo, on ressent sa colère, sa tristesse, sa vie. Je l'ai imaginé rire, les yeux rougis, crier de désespoir aussi.

Dans ce one-shot, nous avons aussi une interview très intéressante ! Et un petit bonus, Yiska, un mini Western tout à fait marquant lui aussi.
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Indéniablement (décidément, j'aime bien ce mot), ce manga m'a secoué de la tête aux pieds. Déjà par sa force narrative, mais aussi par ce coup de crayon incisif, parfois empli de rage et de désespoir qui va jusqu'au bout des choses. le graphisme ne ménage pas le lecteur. Sans doute plus que l'histoire en elle-même qui est abordée de façon incroyablement pudique.
Lien : https://songedunenuitdete.co..
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