Attention : cette critique porte sur l'ensemble des volumes regroupés sous le titre de “l'Assassin royal” en français. Cela inclut donc la première et la seconde époque dans les intégrales publiées par J'ai Lu.
Genres : fantasy médiévale, roman d'apprentissage
Thèmes abordés : amitié, deuil, poids du destin, transmission familiale, paternité, difficulté de vieillir, relations homme / nature / animaux, acceptation de soi, gestion des traumatismes, tradition, tolérance, virilité et homosexualité, exercice du pouvoir.
Contexte :
Nous sommes dans un monde de fantasy médiévale classique, inspiré du Moyen- Age historique, avec un système féodal, des châteaux, des guerres à l'arme blanche.
Le pitch :
Nous suivons FitzChevalerie Loinvoyant, fils bâtard de l'héritier du trône du royaume des Six-Duchés, lorsqu'il est abandonné par sa mère et conduit à la Cour du château de Castelcerf. Placé sous l'aile du maître des écuries, il va rapidement devenir l'apprenti de l'assassin du roi. Sa présence au château est loin de plaire à tous les membres de la Cour, et Fitz devra compter avec de nombreux ennemis, mais aussi apprendre à accepter ses origines, dans un monde où la magie se transmet en héritage, et peut être source de privilèges mais aussi causer l'exclusion et le mépris.
Mon avis :
Cette saga fleuve, qu'on ne présente plus, m'a emportée comme aucune autre.
Au fil des pages, l'histoire est devenue un refuge, un cocon confortable que l'on sait pourvoir retrouver en se glissant parmi ses personnages si familiers. Elle a créé chez moi un confort, un sentiment d'appartenance que je pense n'avoir ressenti auparavant que lors de ma lecture de la saga Harry Potter à sa sortie. Or, pour cette dernière, je pense que cette implication était partiellement due au fait que j'ai débuté la saga très jeune, et que je l'ai poursuivie au rythme de ses parutions, de l'enfance à l'âge adulte, grandissant en même temps que les personnages.
Il est vrai bien sûr que la longueur de la saga nous permet de suivre les personnages sur plusieurs décennies, facilitant notre attachement, en particulier à Fitz que l'on rencontre à la petite enfance. Mais pour l'essentiel, c'est l'immense talent de conteuse de
Robin Hobb qui fait toute la différence.
Et à ce niveau, je serais bien en peine d'essayer d'expliquer, par une analyse détaillée, pourquoi ces livres sont à ce point addictifs. J'ai également lu les Aventuriers de la mer de la même autrice, et d'un point de vue objectif, je trouve cette seconde série plus surprenante, plus ambitieuse, plus adulte. La multiplication des points de vue et des sous-intrigues est menée avec maestria, il y a énormément d'action, du suspense, des personnages mémorables. Et pourtant… Ma préférence va indéniablement à l'Assassin royal, avec son narrateur unique et ses longs passages de calme plat.
Je comprends ce que les détracteurs du livre n'ont pas aimé : il est vrai que le rythme est assez inégal, parfois très lent. Les intrigues sont en soi assez simples, et s'il y a quelques coups de théâtre qui viennent nous secouer, ce n'est clairement pas un roman à retournement ou à cliffhanger. le récit s'attache à nous faire partager le quotidien de Fitz, ses conversations, et toute son intériorité : ses doutes, tergiversations, remises en question. Chaque voyage, quête ou conflit est détaillé. Pourtant j'ai tourné les pages sans m'en rendre compte, et j'en redemande !
Si les inconditionnels des romans d'action n'y trouveront clairement pas leur compte, je recommanderais de tenter le coup même si ce n'est pas votre style de prédilection habituel, car l'autrice n'a pas son pareil pour vous prendre par la main et ne pas vous lâcher.
J'en suis venue à parler de la “magie
Robin Hobb” pour désigner sa capacité à nous faire entrer dans son répit sans avoir à le rendre palpitant à chaque instant, sans recourir à des artifices.
Un bémol à noter, partagé par la plupart des livres de fantasy classique : j'aurais aimé que les personnages féminins soient plus nombreux, plus développés et aient des rôles plus intéressants. Mis à part Kettricken, on ne peut pas dire que les femmes aient des arcs narratifs passionnants ! C'est pourtant le cas dans les Aventuriers de la mer, qui contient une flopée de femmes indépendantes, comptant parmi les personnages principaux.
Vous l'aurez compris, ce classique de la fantasy est pour moi un incontournable, et je suis la plus heureuse de savoir qu'il me reste encore deux cycles à lire !
Points forts du roman :
Des personnages gris aux relations complexes et évolutives, un système de magie ancré dans l'intrigue, un récit ultra immersif, une plume fluide et riche.
Pour une analyse détaillée des points forts, de la narration et des personnages, rendez-vous sur curiosites-litteraires.fr !
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