Après mes difficultés avec le premier tome, celui-ci est une sorte de soulagement. Nous découvrons l'ouest, la capitale et, véritablement, la société Gernienne. Pour la première fois, et c'est appréciable, la narration arrête de se focaliser sur le personnage principal et nous fait comprendre toute la complexité de la société. L'éducateur en moi a apprécié la façon dont est dépeinte cette institution. Elle est pleine de défauts et montre une pédagogie caricaturale (comme Poudlard, hein), mais elle permet aussi de comprendre la distance entre Jamere et les autres. Ce tome est aussi celui à travers lequel la déchirure entre la part Gernienne et la part magique du soldat se confirme et le façonne.
Ceci étant dit, même si nous comprenons que la politique est plus complexe que ce que laissait comprendre le premier tome, il n'y a pas de quoi sauter au plafond. Jamere est trop pur. Il apparaît presque comme une victime expiatoire, il est l'innocent contre lequel tout s'acharne. Nous sommes dans une tragédie grecque et son destin implacable. Il pourrait être acteur, mais il n'est qu'un jouet ballotté par des forces qui le dépassent. Un jouet particulièrement idiot d'ailleurs, puisqu'il prend un malin plaisir à refuser toutes les évidences.
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