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Critique de Baldrico


Hugo von Hofmannstahl compte dans la littérature de langue allemande. Mais il est relativement peu connu dans le monde francophone. Moins que Zweig ou Rilke par exemple. Ou alors seulement comme le librettiste bienaimé de Richard Strauss.
Pourtant il fit une apparition fracassante dans la Vienne des lettres des années 1890. Encore lycéen, il était déjà un poète accompli. Zweig raconte dans le monde d'hier combien Schnitzler a été abasourdi en découvrant les vers de ce tout jeune homme. Un prodige comme Rimbaud, la révolution en moins, la tradition (allemande) en plus.
Ce livre contient un court roman, Andréas, et des récits, nouvelles ou projets de scénarios de théâtre. Plusieurs sont inachevés. Mais cela ne fait rien. Ils sont captivants. Les personnages sont immédiatement présents. Ce sont des apparitions, eux aussi. Nous les sentons proches de nous.
Mais ils sont étrangers à leurs congénères. Ils n'arrivent pas à communiquer avec leurs semblables, dont la présence paraît insaisissable, voire incompréhensible. Il en résulte une incertitude permanente, une angoisse qui peut avoir une issue tragique. Leur monde est voilé, comme obscurci. le lecteur comprend, lui, que ce sont leurs mouvements intérieurs qui les rendent si peu en phase avec les autres.
On se prend à regretter que Hofmannstahl n'ait pas écrit des romans de plus grande ampleur, tant on aimerait prolonger le plaisir de cette littérature et l'exploration si singulière des profondeurs de l'humain.
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