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Critique de ACdeHaenne


Fils de Steven Huxley et de Guiwenneth, la mythago, Jack entreprend de retrouver le lieu où son père a grandi, Oak Lodge. Il quitte donc le forêt de Ryhope pour gagner l'autre monde, celui de l'Angleterre moderne. Il y rencontre une jeune femme qui lui vient en aide, un étrange révérend qui se révélera être lui-même un mythago. Il fera aussi la connaissance de George Huxley, son grand-père. A moins qu'il ne s'agisse en fait du propre mythago de celui-ci. Là-bas, Jack se rend surtout compte que la forêt le retient, l'obligeant à faire demi-tour...

Entrer dans l'univers de la Forêt des Mythagos, c'est comme entrer dans un labyrinthe. Un dédale où chaque page que l'on tourne peut nous faire voyager dans un lieu qui n'existe nulle part ailleurs dans la Fantasy telle qu'on nous en propose habituellement. C'est un voyage extraordinaire où l'on croise des figures mythiques (évidemment, puisque c'est le thème principal du cycle) telles que le roi Arthur, ou même Ulysse, le héros grec. C'est un périple qui nous mène jusqu'aux plus profonds replis de l'inconcient collectif.

Mais attention ! Avilion est tout sauf un livre évident. Déjà parce que, contrairement au premier opus du cycle, la notion de quête, propre à la Fantasy, est ici comme en pointillé. Même si La Forêt des Mythagos était loin de relever de la Fantasy balisée et bourrée de clichés, il est clair qu'Avilion nous fait perdre tous nos repères, nous lâche dans un monde étrange. Passées les cinquante premières pages (en gros, cela correspond au petit résumé qui débute cette chronique) nous nous retrouvons comme livrés à nous même. Car ce qui marque le plus à la lecture de ce roman, c'est le fatum qui pèse sur les personnages, l'inexorabilité de leur destin. Et, forcément, l'ambiance générale de ce livre, son atmosphère serait-on tenté de dire, s'en ressent.

Avilion est-il un roman pesant pour autant ? Non, mille fois non ! En effet, l'écriture magnifique de l'auteur est là pour donner, non pas une légèreté - malvenue à mon sens -, mais bien une aération qui amène de la profondeur à l'ensemble. Car s'il est bien un talent que l'on peut reconnaitre à Robert Holdstock, c'est son style. A mon goût personnel, je le rapproche de celui de deux autres auteurs britanniques, Mary Gentle et Christopher Priest, tous deux publiés chez Lunes d'encre.

En résumé, Avilion est un livre magnifique qui, même s'il emmène ses lecteurs dans des méandres cruels et mordants, désenchantés aussi parfois, éclaire l'esprit de son lecteur. Je suis heureux d'avoir lu ce livre, et je me suis déjà précipité pour acquérir le prochain, Lavondyss.

A signaler aussi la magnifique couverture de Guillaume Sorel, illustrateur voulu par l'auteur lui-même.

Robert Holdstock nous manque.

A.C. de Haenne
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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