Citations sur La déesse aveugle (17)
La rumeur n’était probablement que le fait de mauvaises langues.
- Pourquoi ses yeux sont-ils bandés ?
(…)
- Elle ne doit se laisser influencer d’aucune façon. Elle doit exercer la justice aveuglément, lui apprit le chef de la police.
- Mais avec un bandeau devant les yeux, on peut difficilement voir clair, dit Hakon Sand, sans obtenir de réponse. Le roi, qui se trouvait avec sa femme dans un cadre doré pendu au-dessus de l’épaule du chef, semblait en revanche d’accord avec lui.
Il y avait quelques années, Hanne Wilhelmsen avait traversé l’Amérique d’un bout à l’autre, avec un bandeau sur le front portant l’inscription « Fuck helmet laws ». Ici chez elle, elle était policier et portait un casque. Ce n’était pas pareil. Un peu de liberté disparaissait, comme les frissons agréables du danger, le contact avec le vent et toutes les odeurs.
La Déesse de la Justice lui avait lancé un bref regard à travers l’épais bandeau qui l’aveuglait. Il aurait juré qu’elle l’avait fixé, lui avait lancé un clin d’œil, rapide comme l’éclair, intense comme un rayon de soleil, en souriant. Un sourire moqueur et énigmatique.
Une étoile et un chapeau de cow-boy seraient une meilleure sécurité pour les gens, bordel, que sept ans d’études de droit et dix membres stupides du jury ! L’Inquisition. Ça, c’était autre chose ! Juge, procureur et défense dans la même personne.
Ils firent l’amour pendant de longues heures. Un amour profond et intense, deux vieux amis avec une longue histoire commune qui ne s’étaient jamais touchés, jamais comme ça. C’était comme se promener dans un paysage cher et connu, mais transporté dans une autre saison. Un paysage connu et inconnu en même temps, le même, mais avec une lumière différente, et comme étranger et vierge.
Elle avait l’habitude de traiter les affaires avec beaucoup de discrétion et de confidentialité. Elle n’aurait pas eu beaucoup de clients, si elle n’avait eu ces qualités-là. Mais les confidences n’avaient jusqu’ici concerné que l’argent, les secrets d’industrie et de tactique dans le monde des affaires. Personne ne lui avait confié de secrets dans le domaine criminel !
Tous les juristes étaient fascinés au début. Ils s’entraînaient à la maison devant la glace, caressaient leurs insignes sur les épaulettes ; une étoile, une couronne et une étoile pour les fonctionnaires de la police judiciaire, une étoile qui pourrait devenir deux ou trois, tout dépendait de leur volonté de supporter ce métier assez longtemps pour devenir procureur ou inspecteur.
Les innocents prenaient évidemment peur, un sentiment qui pouvait être relativisé en leur rappelant que, s’il s’agissait d’un malentendu, il serait rapidement élucidé. Il ne prenait jamais plus d’un quart d’heure à calmer un innocent.
La loyauté n’avait jamais été la plus grande qualité des trafiquants de drogue.