Les pages sont blanches, les sourires sont sur les lèvres, la vie est belle
Puis les pages deviennent noires, les sourires s'effacent, les lèvres tremblent le regard devient froid, les yeux se plissent, la peur naît
Les juifs sont parfois représentés comme de simples pions, c'est ce qu'ils furent pour les S.S. lorsqu'ils les parquent dans les chambres à gaz
Tout est misé sur l'expression des visages, car c'est bien ça le plus important ici, l'humain ou plutôt la déshumanisation de l'être humain
L'humiliation… avant l'extermination
Ces personnages sont attachants avec leur petite bouille ronde, mais les joues se creusent, se salissent, le regard se durcit, le regard disparaît… pour laisser place aux orbites quand la chambre à gaz a accompli sa mission avec succès…
Les survivants, si on peut les appeler ainsi…
On les voit avec leurs corps nus
Leur peau flétrie
La graisse s'amenuise
Les cotes apparaissent
Les corps se décharnent
Ce ne sont plus que des amas d'os et de peaux
Les S.S. sont effroyables avec leur visage sans visage, sans yeux, sans lèvres, ni nez, sans expressions mais surtout sans coeur, ce ne sont plus des hommes, mais de simples bourreaux
Ce livre n'est ni magnifique, ni beau, il est utile, nécessaire, ce livre est la parfaite illustration de ce qui peut faire ressortir les émotions
Ce roman graphique est d'une belle et sublime réussite, car ça n'est pas une fiction, ça n'est ni un polar sordide, ni un thriller addictif, c'est ce que furent les camps de concentration selon les yeux de
Ginette Kolinka qui a réussi à y échapper et à y survivre!
9 mois de vie volée dans le camp de Birkenau puis dans celui de Bergen-Belsen
La fin de la guerre approche, la vie refait son apparition, les pages redeviennent blanches, mais le sourire est difficile à revenir, il est difficile de reprendre goût à la vie …
Mais le sourire revient quand elle retrouve sa mère et ses soeurs
Je n'ai qu'une chose à rajouter…
Lisez-le ou plutôt regardez-le avec vos propres yeux pour que ceux-ci s'expriment…