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Témoigner, parler, raconter. Pendant longtemps, Ginette s'est tue. Et puis, à force d'être sollicitée, elle s'est ouverte. C'est son histoire qu'elle raconte à la première personne dans cet album.

Rescapée des camps. Ginette Cherkasky est une des dernières survivantes de la Shoah en France. Son témoignage est donc indispensable, nécessaire. Et s'il lui a fallu plus de 40 ans pour sortir du silence, cela n'enlève rien à la puissance de son témoignage.

De son enfance à Paris au passage en zone libre, du départ vers Drancy puis en direction de l'inconnu dans des wagons bondés, Ginette n'a rien oublié. Elle raconte, simplement, avec ses mots à elle, l'insouciance face au danger d'abord puis le doute, la peur qui grandit, la souffrance. Tout est dit, raconté, rien n'est épargné.

La difficulté de la BD, c'est évidemment de représenter l'horreur. Aurore D'Hondt, qui réalise là son premier album et qui a reçu Ginette Kolinka dans sa classe alors qu'elle était en terminale, parvient à le faire grâce à un trait simple en noir et blanc. Des personnages ronds, certains ont des gros yeux, d'autres n'en ont pas du tout. Tout est montré, c'est dur, la violence et la souffrance ne sont pas niés mais tenus à distance.

Cet album permet de montrer où mène la haine. Quand il n'y aura plus de témoins, il restera leurs témoignages, qu'il faut lire et dont il faut parler, encore et encore.
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Les pages sont blanches, les sourires sont sur les lèvres, la vie est belle

Puis les pages deviennent noires, les sourires s'effacent, les lèvres tremblent le regard devient froid, les yeux se plissent, la peur naît

Les juifs sont parfois représentés comme de simples pions, c'est ce qu'ils furent pour les S.S. lorsqu'ils les parquent dans les chambres à gaz

Tout est misé sur l'expression des visages, car c'est bien ça le plus important ici, l'humain ou plutôt la déshumanisation de l'être humain
L'humiliation… avant l'extermination

Ces personnages sont attachants avec leur petite bouille ronde, mais les joues se creusent, se salissent, le regard se durcit, le regard disparaît… pour laisser place aux orbites quand la chambre à gaz a accompli sa mission avec succès…

Les survivants, si on peut les appeler ainsi…
On les voit avec leurs corps nus
Leur peau flétrie
La graisse s'amenuise
Les cotes apparaissent
Les corps se décharnent
Ce ne sont plus que des amas d'os et de peaux

Les S.S. sont effroyables avec leur visage sans visage, sans yeux, sans lèvres, ni nez, sans expressions mais surtout sans coeur, ce ne sont plus des hommes, mais de simples bourreaux

Ce livre n'est ni magnifique, ni beau, il est utile, nécessaire, ce livre est la parfaite illustration de ce qui peut faire ressortir les émotions
Ce roman graphique est d'une belle et sublime réussite, car ça n'est pas une fiction, ça n'est ni un polar sordide, ni un thriller addictif, c'est ce que furent les camps de concentration selon les yeux de Ginette Kolinka qui a réussi à y échapper et à y survivre!
9 mois de vie volée dans le camp de Birkenau puis dans celui de Bergen-Belsen

La fin de la guerre approche, la vie refait son apparition, les pages redeviennent blanches, mais le sourire est difficile à revenir, il est difficile de reprendre goût à la vie …
Mais le sourire revient quand elle retrouve sa mère et ses soeurs

Je n'ai qu'une chose à rajouter…
Lisez-le ou plutôt regardez-le avec vos propres yeux pour que ceux-ci s'expriment…
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Un récit sombre avec des dessins assez simples, presque enfantins.
Un récit sur papier mais rempli de vie.
Un récit qui exprime la haine, l'horreur mais aussi l'espoir, l'amour.
Un récit qui malgré le temps qui passe ne doit pas être oublié.

J'ai eu la chance de pouvoir écouter
Ginette Kolinka, et je sais que je n'oublierai pas son récit, certains de ses mots, de ses anecdotes. Cette BD permet à ceux qui ne connaissent pas son histoire de la découvrir, et à ceux qui la connaissent de ne pas l'oublier et surtout de la faire vivre.

Merci à l'autrice Aurore D'Hondt pour cet album à qui je souhaite de passer entre les mains du maximum d'enfants, ados et adultes pour faire découvrir cette histoire par un moyen peut-être plus accessible et vivant qu'un manuel d'histoire.

Merci Mme Kolinka de vos témoignages dans les collèges, lycées, facs, salles des fêtes, cinéma aux 4 coins de France, qui je suis sûre ont semé des graines de passeurs d'histoire pour ne pas oublier où peut mener la Haine.

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J'avais lu le témoignage de Ginette Kolinka Retour à Birkenau, et cette adaptation en BD est toujours aussi forte, et importante surtout pour les jeunes lecteurs. Les images accentuent le degré d'horreur (que nous ne pouvons saisir pleinement malgré tout), ainsi que la mise en abime avec cette présentation par Ginette elle-même, comme si elle nous racontait et que nous étions présents avec elle et tout ce public dans la salle.
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Cette BD est née d'une rencontre entre Aurore d'Hondt et Ginette Kolinka. Pour moi c'est un énorme COUP DE COEUR.

Le dessin en noir et blanc jeune public au trait simple est très réussi. Il permet notamment de toucher les lecteurs les plus jeunes.
De plus un cahier documentaire comportant les grandes dates et étapes de la déportation des Juifs en France et en Allemagne a été ajouté en fin de volume.

Après lecture de ce roman graphique je me demande vraiment comment G. Kolinka a t-elle pu survivre à toutes ces horreurs durant de longs mois ? D'ailleurs elle-même ne parvient à l'expliquer dans une note adressée au lecteurs au début de la BD : « Comment avoir pu supporter tout ça je m'en étonne moi-même.»

La lecture de cette BD m'a donné envie d'assister à une conférence-témoignage de cette rescapée d'Auschwitz-Birkenau. Je vais me renseigner sur Internet.

Je vous recommande aussi le roman graphique intitulé « Adieu Birkenau » paru chez Albin Michel en septembre 2023 réalisé par J-D Morvan, Victor Matet, Efa, Cesc et Roger.
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J'ai 18 ans et j'ai décidé que l'un de mes sujets du grand oral serait « la bande dessinée et la transmission de la mémoire de la Shoah », j'ai décidé alors de l'acheté, ayant déjà entendu cette admirable femme dans de multiple témoignages sur internet.

Malgré connaître l'histoire, et son histoire, cette bd fut une de plus dure à lire pour ma part, elle est pour moi comparable à Maus sauf que l'âge des deux personnes n'est pas le même lors de la déportation, pour moi ces deux BD sont à lire absolument.

Aurore est très talentueuse, elle dessine en noir et blanc, les personnages sont presque enfantins au début, tout en rondeur, puis au fur et à mesure que la BD avance le trait de Ginette devient différent, elle maigrit. Il est choquant de voir comment une BD peut visuellement nous montrer l'horreur, on reste figée sur des pages, on analyse tous les détails d'une planche et on est aussi bouleversée quand regardant un film voire plus.

L'évolution physique de Ginette est alors le point qui m'a le plus marquée, sa mentalité change aussi, elle s'endurcit, l'horreur faisant partie de son quotidien. Les gendarmes et nazis sont dessinés sans visages, juste des bouches moqueuses ou hurlantes comme pour montrer leur manque d'âme et d'humanité, ironie de se dire qu'ils voulaient déshumaniser des innocentes personnes plus humaines qu'eux.

Un chapitre m'a aussi particulièrement bouleversée, sans paroles, je n'en dirais pas plus.

Elle avait à peine deux ans de plus que moi quand elle a été libérée, on y voit d'ailleurs aussi comment elle revit après ce drame. Impossible d'imaginer que des gens on pu vivre ce genre de choses qui sont pour moi impensable, depuis la primaire je me demande comment cela a pu arriver.

Cette période me touchera à jamais, et l'histoire n'a pas servie de leçon….

A faire lire à tous dès le collège même si c'est très dur et émouvant! Un indispensable!

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C'est lors d'un témoignage de Ginette Kolinka dans l'école d'ingénieurs où Aurore d'Hondt étudie que la rencontre entre les deux femmes se fait et que l'idée dune bande dessinée naît.

Ginette Kolinka, née en février 1925, déportée et revenue des camps de concentration a enfoui au plus profond d'elle ce qu'elle a vécu. Elle en parle jamais, jusqu'à la fin des années 80 où elle est interviouvée et que les souvenirs remontent en force. Elle décide alors de témoigner auprès des jeunes, de dire ce qu'elle a vécu pour que jamais une telle abomination ne puisse exister de nouveau.

La rencontre est originale parce que le dessin d'Aurore d'Hondt est enfantin, rond, que l'on a davantage l'habitude de voir pour les histoires réservées aux petits, rarement pour une tragédie comme celle-ci. Mais cela fonctionne bien, et l'auteure a réussi à capter et transmettre l'insouciance de Ginette enfant, sa légèreté et sa joie de vivre, comme celle de toute la famille (6 filles et un garçon) qui durera longtemps. Il faudra le premier transfert en train, dans les wagons à bestiaux, entassés, sans rien à manger, sans air autre que celui qui passe par les espaces entre les planches pour une première fissure. Mais le choc, ce sera à l'arrivée au camp et le dessin saisit bien le malheur, la gravité. Il se fait moins rond, les corps se décharnent, moins joyeux. Puis, le reste de la vie de Ginette est évoqué rapidement, son mariage, la naissance de son fils et sa passion pour la batterie dont il fera son métier (Richard Kolinka, batteur de Téléphone), son veuvage...

C'est un très bel album qui ne cache rien de l'horreur et qui à l'image de celle qui l'a initié et qui témoigne inlassablement peut s'adresser aux jeunes. Il permettra d'enclencher des discussions autour de la Shoah bien sûr, mais plus généralement autour de la haine et de la peur de l'autre. Et en ce moment, dire et répéter que la haine mène au désastre et au pire n'est pas superflu.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Dans ce roman graphique, nous suivons Ginette Kolinka qui relate les années difficiles de la Seconde Guerre mondiale, le tout illustré par des traits simples, presque enfantins, en noir et blanc.
Cette femme remarquable raconte les horreurs qu'elle a endurées : son arrestation, sa déportation, la perte de ses proches. Aucune épreuve ne lui a été épargnée : maladie, violence, humiliation, constituaient son quotidien dans le camp. Plus que vivre, elle survivait. Ces épreuves l'ont endurcie, et c'est grâce à sa force de caractère et sa ténacité qu'elle a réussi à s'en sortir, non sans mal.
Si l'on pense déjà connaître les grandes lignes des récits de déportation, Ginette Kolinka nous offre un témoignage brut et poignant qui vient enrichir notre compréhension, malgré sa pudeur lorsqu'elle raconte son histoire.

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Quand j'ai vu passer ce graphique, je me suis dit “il faut que je le lise !”.
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On y découvre une partie de la vie de Ginette Kolinka, cette femme incroyable, dotée d'un courage hors pair, qui comme le titre du roman l'indique, a survécu aux camps d'Auschwitz-Birkenau.
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Des planches en noir et blanc qui retranscrivent parfaitement les émotions de cette histoire. Les dessins apportent ici un réel plus. Ça a beau être des dessins (et non des photographies), je trouve que certaines planches sont assez frappantes. Je reste marquée par certaines expressions du visages des personnages.
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J'ai lu de nombreux ouvrages sur le sujet, mais malgré ça, c'est toujours aussi émouvant et terrifiant de découvrir ce qu'il s'est passé. Toujours la même incompréhension, comment cela a t-il pu se passer ? C'est important de continuer à transmettre et informer pour que les erreurs du passé ne se reproduisent pas.
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Un graphique très émouvant que je ne peux que vous conseiller.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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(LX971) - Les dessins arrondis de l'autrice rendent presque "supportables" et "calibrés" pour le jeune public le témoignage terrifiant de Ginette Kolinka, miraculée de la Shoah. le récit est précis et couvre toute la période de la guerre, depuis les sentiments antisémites en France à la fin des années 30, l'entrée en guerre, l'Occupation et les dénonciations sous le régime de Vichy, l'arrestation et l'enfermement à Drancy jusqu'au convoi de la mort et l'horreur concentrationnaire d'Auschwitz-Birkenau, sans oublier la libération et la difficulté de vivre avec de telles traumatismes. Cet album participe clairement au devoir de mémoire, en trouvant une voix singulière pour diffuser un discours de paix auprès des jeunes et alerter sur les chemins empruntés par la haine. Oui pour la sélection du Prix BDz'îles en lycée. A voir pour le niveau collège.
(EL971) Une vraie réussite que cet album. Oui, encore aujourd'hui après tant d'ouvrages sur la Shoah, il est encore possible de réaliser des oeuvres qui témoignent de manière forte et singulière de l'horreur des camps. Un gros Oui pour la sélection Lycée et même si c'est un peu long je pense que l'album peut aussi trouver sa place dans la sélection collège.
(MAB971) Témoignage bouleversant qui accroche de la première à la dernière page malgré la gravité du sujet. Oui pour les sélections collège et lycée.
(SCO971) Un témoignage très touchant et ô combien nécessaire de ce que peut engendrer la folie des hommes . Oui pour la sélection collège et lycée.
(IK971) Un grand oui pour ce témoignage terrifiant de la déportation de Ginette Kolinka. le récit est simple et touche en plein coeur grâce au traitement graphique, N&B, rond et bien pensé. Il ne peut que trouver une place de choix dans la sélection Collège et Lycée.
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