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Critique de Galactica


C'est déjà un tour de force pour un auteur de mener à bien une intrigue unique mais en conduire trois de front est une gageure sauf si, comme c'est le cas, l'auteur lui-même se « détriple » : historien appuyé sur une documentation inattaquable, sociologue amusé des regroupements humains et « écrivain-reporter » de la trempe et de la force de Pierre Loti pour animer un paysage ou saisir une atmosphère en quelques mots (« Kuala, c'est une touffe de gratte-ciel qui a poussé dru dans un marécage »). Grâce à une plume nerveuse qui sait aller à l'essentiel, les moindres protagonistes des trois intrigues sont campés au fil de dialogues vifs ou par touches incisives ; l'exposition des éléments historiques elle-même échappe au fastidieux alors qu'ils sont mal connus des lecteurs européens. Les trois fils du roman s'entrecroisent judicieusement depuis le titre pour créer une toile de fond où le visible (manifestations politiques, béguin de Caroline, exaltation des tours Petronas) alterne avec le non-dit (le complot contre le Dauphin, le silence de Maxime, la Malaisie gagnée par l'islamisme rigoureux).
Mais ce qui rend avant tout le livre unique et précieux, c'est la force qui émane de cette prose-poésie constante servie par le regard infaillible du peintre ou du journaliste sur les tours, les foules en marche ou les étals de nourriture, regard où s'équilibrent comme toujours chez Hélène Honnorat la lumière d'Hermès et l'obscurité d'Anubis. Laissez-vous raconter une fois encore, après l'Indonésie, « les pierres précieuses, la soie, les pièces d'or, le Jésuites et les miracles » de la Malaisie.
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