- J'avais remarqué. Tu n'arrêtes pas de l'embrasser. La plupart des mecs préfèrent les seins ou les fesses. Will Cooper aime les cous.
Je secoue la tête pour la contredire tout en continuant de faire glisser mes lèvres sur sa peau incroyablement soyeuse.
- Non, je réponds. Will Cooper aime Lake tout entière.
Lorsque je relève les yeux de sa feuille blanche, je me rends compte qu’elle me regarde. Le cœur au bord des lèvres, je sens s’élever en moi des émotions et des réactions que je n’ai eu de cesse de combattre. C’est la première fois qu’on se regarde dans les yeux depuis trois semaines. J’essaie de me détourner, mais j’en suis incapable. Son expression ne révèle rien. En tout cas, cet échange silencieux fait battre mon cœur aussi fort que les baisers que l’on a échangés.
Je peux déjà prédire que je ne vais pas beaucoup dormir. J’imagine Lake pleurer jusqu’à épuisement. Mon Dieu, si seulement je pouvais la tenir dans mes bras ! Si je pouvais subir sa peine à sa place, je le ferais.
— Excuse-moi, Lake. Je suis désolé d’avoir fait ça. Mais tu n’étais pas dans ton état normal, dis-je en essayant d’expliquer mes actes.
Au lieu de me frapper, elle noue ses bras derrière mon cou. Le cœur battant la chamade, je fais de mon mieux pour ne pas perdre le contrôle.
— Ce n’est pas grave, répond-elle d’une voix douce. J’ai eu une journée difficile.
Si seulement je pouvais chasser ces mots avec mes lèvres ! J’aimerais lui dire à quel point j’ai besoin d’elle. À quel point je l’aime. Et que peu importent les épreuves qu’elle traverse, je resterai toujours à ses côtés.
Mais je n’en fais rien. Je l’ai promis à Julia. Je m’écarte à contrecœur et pose les mains sur ses épaules.
— Alors, on est amis ? Tu n’essaieras plus de me frapper ?
— Amis, dit-elle avec un sourire forcé.
Il est clair qu’elle a autant envie d’être mon amie que moi le sien. J’avance vers le couloir pour éviter qu’un « je t’aime » ne m’échappe.
- Tu es toujours au lycée, Lake, et tu vis sous son toit. Je n'aurais jamais dû te ramener ici. Je suis désolé. Elle a raison.
Pour adoucir mon propos, je l'embrasse brièvement, puis l'aide à enfiler son tee-shirt.
- Non, mais ça va pas ? s'écrie Julia. Tu te moques de moi, Will ? Ne l'aide pas à se rhabiller alors que je suis dans la même pièce que vous !
A quoi je pensais ?
Je lâche le vêtement et lève les mains en l'air tout en reculant. Lake m'adresse un regard d'excuses.
- Je suis désolée, murmure-t-elle en sortant.
Elles ne sont pas encore dehors que j'entends déjà Julia la disputer.
- Ça fait à peine deux semaines que vous sortez ensemble, Lake ! Qu'est-ce qui te prend d'aller aussi vite avec lui ?
Lorsque la porte se referme enfin, je me laisse tomber sur le canapé. JE me sens terriblement stupide. Coupable. Pathétique. Et pourtant, je n'ai jamais été aussi heureux.
Je ramasse mon tee-shirt par terre quand la porte s'ouvre de nouveau à la volée. Accrochée à son bras, Julia traîne Lake dans le salon et l'oblige à s'assoir sur l'autre canapé, en face de moi.
- Ça ne peut visiblement pas attendre, déclare-t-elle. Je ne vous fais pas confiance. qui me dit que vous n'allez pas recommencer dès que je me serai endormie ?
[...]
Je me fais craquer les doigts derrière la tête pour me réfréner. L'idée de l'embrasser fait battre mon cœur à cent à l'heure. J'inspire par le nez et expire par la bouche, histoire de me calmer avant de faire un truc stupide. Ou un truc intelligent. Je n'arrive plus à discerner le bien du mal quand je suis auprès d'elle. Ce qui est censé être mal me fait un bien fou, alors que bien agir me rend malade.
“You want to know my sweet?" I ask her.
She nods.
I kiss her on the forehead. "You. Always you.”
Bonjour, Julia. c'est moi. Ton papa.
"Will, merci [...] d'aimer ma fille autant que je l'aime. Mais surtout, merci d'avance d'être le meilleur père que je puisse rêver pour ma petite fille. Parce-que je sais, sans le moindre doute, que tu le seras. Félicitations.
Julia."
La seule chose qui peut détruire l'indestructible, c'est l'impensable.