AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur En direct de la planète Minuit (5)

Je lui avais parlé de ce groupe d'activistes Sioux et de leur combat contre une université dont le département d'archéologie avait déterré un de leurs lieux de sépultures ancestraux. Je suis Sioux du côté de ma mère, de la tribu des Rosebuds. Quand le chef du département avait refusé de revenir sur sa décision, ces gars-là s'étaient rendus une nuit, au cimetière où son arrière-grand-mère était enterrée. Ils avaient déterré ses restes, exposé tous les os et les avaient étiquetés. Ils firent de la prison, mais l'université avait rendu les dépouilles de leurs ancêtres au conseil.
Une bouteille à la mer
Commenter  J’apprécie          100
« REMETTRE LES PENDULES A L'HEURE »

Interview de Nalo Hopkinson par Terry Bisson

- Votre travail est souvent décrit, y compris par vous-même, comme une « subversion du genre ». Est-ce que cela n'est pas contraire aux règles ? Ou du moins grossier ?
- La Science-Fiction est-elle censée être polie ? Bon sang, peut-être devrais-je me mettre à la poésie. En vérité, je regrette le jour où j'ai laissé paraître cette citation au grand jour. Je l'ai utilisée dans une demande de subvention canadienne, il y a quinze ans. A cette époque-là - quand très peu d'écrivains de science-fiction et de fantasy recevaient des subventions des conseils des arts car la plupart des jurés pensaient que la science-fiction et la fantasy étaient, par essence, immatures - ça a fonctionné. Cela m'a permis de monter sur le ring et d'attirer l'attention du jury. Mais ça sonne présomptueux si c'est dit devant la communauté de la science-fiction. Je ne me souviens pas comment ça s'est propagé de ma demande de subvention confidentielle au grand public. Je suis probablement la responsable, ma propre folie.
Maintenant, ce maudit truc n'arrête pas de me revenir en pleine face pour me hanter. Les gens la citent partout, et je me sens rougir d'embarras. La science-fiction et la fantasy s'attellent déjà à renverser les paradigmes. J'adore ce côté-là.
Et pourtant, pour être honnête, il y a une part de vérité dans toute cette histoire de vantardise. Personne ne me forcera à renoncer à cette littérature que j'aime, faite par des écrivains hétérosexuels, blanc, occidentaux, hommes (et femmes), mais à un moment donné, je désirais ardemment voir d'autres cultures, d'autres esthétiques, d'autres histoires, d'autres réalités et corps représentés en force aussi. Il y en avait quelques-uns. J'en voulais plus. Je crois que je suis en train de le faire.
Commenter  J’apprécie          30
Par le plus grand hasard, il s’avère que le vernissage de mon exposition à Eastern Edge tombe pile quand Babette et Sunil sont en ville. « Fouilles », c’est son nom. L’idée m’est venue après le petit épisode de Russ et la fourmilière. J’ai pelleté près d’une demi-tonne de terre, récupérée sur un site archéologique local. J’aurais voulu la prendre directement au Mexique mais on fait avec ce qu’on a. J’ai semé la terre de nombreuses petites reliques historiques contemporaines que les scientifiques avaient rejeté dans leur quête du passé emblématique des autochtones de la région : une botte en caoutchouc qui a appartenu à un zapatiste maya du Chiapas, un récipient en plastique qui contenait de la Javel avant d’être réhabilité comme seau à l’usage des enfants pour transporter de l’eau, un morceau de couverture en laine faite main et marquée de taches marron. A l’entrée de l’exposition, les gens prennent des outils de fouille basiques. Dès qu’ils déterrent un objet, l’histoire de cette relique se lance sur l’un des écrans au-dessus.
Commenter  J’apprécie          30
En plein milieu de RaceFail 09, j'ai entendu certains des Blancs dans la communauté se déclarer furieux face à la rage affichée par les personnes de couleur, et dire que nous ne méritions pas d'être écoutés si nous ne savions pas rester polis. Je n'arrivais pas à comprendre ce qui me chiffonnait dans ces déclarations jusqu'à ce que je lise un post dans lequel ma collègue, l'écrivaine Nora .Jetnisin, commentait RaceFail. Elle y faisait la remarque que les échanges sur les questions de race dans notre communauté s'étaient déroulés poliment pendant des décennies. Et bien qu'il y ait eu du changement, il a été minimal. Quand nous, les gens de couleur, nous sommes enflammés, il y a eu, tout à coup, plus d'entre vous à prêter attention. C'est ça le truc. J'ai toujours dit que si vous me marchiez sur le pied une ou deux fois, je vous demanderais sûrement poliment de faire attention. Mais au bout de la millième fois, l'excuse « Je ne t'avais pas » commence diablement à ressembler à « Tu m'importes trop peu pour que je fasse attention. »
La réaction violente des personnes de couleur face à RaceFail a poussé plus de gens à faire attention.
Commenter  J’apprécie          20
Bonjour. Je voudrais remercier l’Association internationale du fantastique dans les arts pour évoir dédié, cette année, l’ICFA aux questions de race dans la littérature du fantastique, et pour avoir invité M. Tatsumi, M. Yep, moi-même, et beaucoup d’autres, à intervenir sur le sujet.
Le premier sujet que je voudrais aborder est…
[ÊTRE PRISE DE VERTIGES PUIS DEVENIR LA MONTURE]
Oh – waouh. Ça a marché. Je suis là. [REGARDER MES MAINS, PUIS L’AUDIENCE]
Mes chers, ne soyez pas alarmés, je vous prie. Je ne vous veux aucun mal. Vraiment pas. Je ne chevauche la tête de cette jument que pour un petit instant, je vous le promets. Ne me faites pas de mal, je vous prie. C’était une mesure désespérée. Il semble que ce soit le seul moyen pour communiquer directement avec vous.
Je viens d’une autre planète. Cela fait des décennies que nous recevons des transmissions de la vôtre, qui nous sont destinées semble-t-il. Nous sommes ravis et honorés mais aussi perplexes. Nos meilleurs traducteurs ont formé des équipes pour décrypter vos messages, mais il nous est sincèrement difficile de dire si ce sont des gestes d’amitié ou d’agression. Comme vous pouvez l’imaginer, c’est très important pour nous de savoir. Si c’est en effet de l’amitié, nous serions ravis de réciproquer. Si c’est de l’agression, eh bien, comme dirait l’un de nos groupes ethnoculturels : « Ne commence rien, tu n’auras rien en retour. »
Je me dois d’être très claire : je ne représente pas toute ma planète. Je ne représente pas non plus tout mon groupe ethnoculturel. Ni même tous les traducteurs assignés au projet ; essayez d’en trouver deux en accord sur la même chose… Il y a eu des désaccords fougueux entre nous pour savoir si je devais tenter cette méthode désespérée pour communiquer directement avec vous. En fin de compte, pour tout vous dire, je me suis éclipsée quand personne ne regardait.
[TRITURER MES VÊTEMENTS]
Eh bien, cette monture s’habille de la plus inconfortable des manières, ne trouvez-vous pas ?
[ENLEVER MA CHEMISE POUR RÉVÉLER T-SHIRT AVEC MESSAGE « CELLE QUI S’ADRESSE AU PEUPLE BLANC »]
Ça ? Ce n’est que mon nom, chers amis. Ou mon titre, si vous préférez. J’espère, en tout cas, pouvoir vous appeler mes amis. Cependant, pour assurer ma protection, ou du moins garder une trace de ce qui se passera aujourd’hui, je suis accompagnée par mon partenaire Danse avec les Blancs, et son appareil d’enregistrement.
[MONTRER DAVID FINDLAY EN TRAIN DE FILMER] Je le répète, ne soyez pas alarmés. Ce n’est, en aucune façon, une arme.
Commenter  J’apprécie          20




    Lecteurs (29) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les plus grands classiques de la science-fiction

    Qui a écrit 1984

    George Orwell
    Aldous Huxley
    H.G. Wells
    Pierre Boulle

    10 questions
    4883 lecteurs ont répondu
    Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

    {* *}