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Citations sur Autisme : j'accuse ! (11)

Une nouvelle ère s’ouvre, sans paroles. Le verbe s’envole dans les ondes et paraboles. On ne s’écrit plus « je t’aime », on s’envoie des cœurs. Les mots, aux multiples accents et à double sens, nécessitent une grande et subtile gymnastique cérébrale. Même en fournissant tous les efforts nécessaires, il est rare que deux individus, par ce biais, parviennent à se comprendre. Trop de malentendus génèrent le désordre. Le désordre, c’est l’imprévisibilité. Il est souhaitable que le langage oral et les mots cessent d’être le canal de communication principal. Ils pourraient devenir facultatifs, réservés à une caste maîtrisant la diction, le sens et le verbe. La rhétorique, l’écriture ou la lecture, que ce soit dans la langue de Shakespeare ou de Molière, seraient appréhendées comme la pratique de la musique ou encore du chant : facultative mais exigeante. Il serait d’ailleurs préférable que ceux n’ayant aucune prédisposition en la matière, autistes ou non, cessent d’écrire, se taisent et se limitent aux émoticônes, qu’ils affectionnent déjà.
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Nous sommes le cauchemar des staliniens qui veulent tout niveler, jusqu’à l’inégalité biologique. Les plus extrêmes d’entre eux rêvent d’abolir même l’héritage de nos gènes. Ennemis de la neurodiversité et de la différence, adeptes de l’uniformisation des masses et de l’écrasement de l’individu : enfermer ou dresser ceux qui s’en écartent ne suffit plus ! À défaut de nous stériliser, leur dessein est de nous façonner à l’image de leur monde empreint de stupidité, de non-sens ou de médiocrité.
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Le pragmatisme et la démesure autistiques, hantises et aberrations pour le monde d'aujourd'hui, seront l'intelligence et la référence du monde de demain.
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Quand les autistes se lèvent pour revendiquer leur liberté, leur fierté d’être tels qu’ils sont et leur droit à l’autodétermination, on les accuse d’être dans le déni de la réalité. Il n’est pas rare qu’en ces occasions, on les taxe d’anosognosie, en clair un trouble (encore un !) conduisant un malade à ne pas avoir conscience de sa condition.
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« Le silence est un projet de meurtre », disait Pierre Debauche, un homme de théâtre que j’ai bien connu et qui m’a beaucoup appris. Pour cette raison, le premier des commandements de notre société du spectacle est « Parle ou crève ! »
Jamais je ne me promène. Condamné à l’errance ou au trajet, j’opte pour le trajet. D’un point A à un point B, d’un pas décidé, je m’élance vers mon objectif. Le désordre en moi règne en maître. Alors que mes pensées sont dispersées, mon corps doit être stable et sûr, ou du moins le sembler.
Le monde n’est pas sympathique. Céder à la dictature du sourire et de la bonne figure n’est pas la réponse appropriée. Pourquoi être sympathique ou s’efforcer d’en avoir l’air ? Face de rat et langue de bois, la dictature du médiocre veille.
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Selon Madame Larousse, l’autisme se traduirait au sens propre par « un repli pathologique sur soi » et au sens figuré par « un déni de réalité poussant à s’isoler et à refuser de communiquer, et, particulièrement, d’écouter autrui ». On y trouvera également, pour le plus grand bonheur d’une majorité de psychanalystes et de certains psychiatres, le terme d’« autisme » pour définir la psychose infantile. « Autiste » sonne comme une tare et une fatalité. Être reconnu autiste annonce la condamnation. Être taxé d’autisme entraîne l’exclusion, le licenciement et la mort politique : la perte de sa citoyenneté. C’est un jugement implacable et sans appel signifiant l’incapacité à vivre en communauté pour en devenir un acteur à part entière.
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L’extrême droite, par essence hostile à tout ce qui relève de la différence, ignore largement ce sujet. Elle glorifie volontiers le bon sens paysan mais sans nostalgie de l’idiot du village. Le fou enfermé entre quatre murs et l’étranger refoulé aux frontières : voici venir le rêve de villes sans étrangers et de villages sans idiots.
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Combien de mères d’enfant dits hors norme qui vendent leurs charmes pour que leur bambin, pas tout à fait comme les autres, ne leur soit retiré et puisse avoir une chance de trouver une place dans ce monde ?
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En attendant ce jour inéluctable, notre civilisation n’offre que deux options à celui que nous qualifierons de « neurodivergent ». La première est d’officialiser son statut dans l’espoir d’obtenir aide et compassion. Cela revient à se mettre sous la tutelle de l’autorité psychiatrique. Il s’agit pour lui de s’accepter comme étant un cas de « santé mentale » et donc, implicitement, d’admettre son inaptitude à la citoyenneté, laquelle implique d’être sain, si ce n’est de corps, du moins d’esprit.
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Quelle que soit la façon dont le sujet autiste est appréhendé, il est destiné à la mise en quarantaine. Or, les troubles du comportement ne définissent pas l’autisme mais découlent plutôt de la marginalisation et de la maltraitance qui lui sont systématiquement appliquées. Comment ne pas reconnaître que packing, camisoles chimiques, ghettoïsation, « institutionnalisation » et exclusions sont les causes directes de morts précoces ?
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