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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais lu il y a longtemps "Le petit prince cannibale" avant de m'intéresser de plus près à l'autisme.
Hugo Horiot raconte ici du point de vue du petit garçon qu'il était cette enfance marquée par le regard et l'incompréhension de la société, du système éducatif et médical face à un enfant qui ne réagit pas comme la majorité de ses pairs. L'explication rétrospective de ce que l'auteur a traversé en tant que petit Julien qui ne veut pas grandir pour retrouver le royaume perdu du ventre de sa mère, qui ne veut pas parler tant que le verbe n'est ni utile ni pertinent. Comment Hugo a dû tuer Julien pour se construire malgré et contre toute cette structure qui n'était pas prête à l'accueillir. C'est poignant et extrêmement fort.
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Témoignage rare et d'une grande richesse d'un autiste non verbale enfant, devenu aujourd'hui adulte. le livre est d'une poésie grandiose, très efficace, très bien écrit, qui se lit très vite et dont l'on ne se lasse pas. On plonge directement dans les pensées de l'auteur et son univers. Ici, l'autisme n'est pas le sujet centrale. Ce livre parle avant tout de la vie d'un enfant devant grandir en étant différent dans un monde qui le rejette.
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J'ai vraiment adoré ce livre qui raconte la construction d'un enfant autiste dans un monde où il n'est pas reconnu comme tel. C'était vraiment poignant de lire ses impressions de l'intérieur, par rapport à ce monde qu'il ne comprend pas. C'est beau de le sentir lutter pour rester lui-même.
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Après la mère, je demande le fils ! La semaine dernière je vous ai présenté le livre de Françoise Lefèvre, son vécu en temps que maman d'un enfant dont les codes de communication et de compréhension du monde étaient hors norme.

Ce qui est incroyable, et qui n'a pas manqué d'échapper à la sagacité de l'une d'entre vous (une petite bise à celle qui se reconnaitre 😊 ), c'est que l'enfant en question a pris la plume à son tour pour répondre à sa mère et donner son ressenti de ses premières années de vie si intenses.

Et c'est une chance assez rare de pouvoir d'une part avoir le témoignage d'un enfant autiste aussi précis et ouvert au dialogue (même si c'est après coup ) ; et d'autre part, de pouvoir mettre en regard ces deux témoignages, 30 ans après ! C'est édifiant, et donne à réfléchir sur la prise en charge des enfants différents.

Du fait de sa mémoire assez étonnante, il a pu retranscrire ses émotions, ses réflexions, ses projets de l'époque... comme s'il y était la veille. Il a souhaité donner sa vision du monde et de la vie telle qu'il l'avait enfant, puis grandissant et enfin adulte. Ainsi offrir des clés supplémentaires pour comprendre l'autisme .

Derrière le chemin de croix de Françoise Lefèvre, derrière sa pugnacité à sauver son fils envers et contre lui-même, quitte à se faire violence et à mettre de côté sa vie d'écrivain, on découvre donc la réalité que cachait ce mystérieux petit bonhomme. Un intelligence hors du commun. À peine né que le monde qui l'entoure est synonyme d'agression et de danger. Ce qui fait naitre chez lui un désir secret de retrouver la quiétude du ventre de sa mère. En parallèle, un projet de vie est aussitôt mis en marche pour maitriser ce qui est source d'angoisse : un besoin de comprendre la marche de l'Univers pour enfin y trouver sa place, quoi qu'il lui en coûte ; et enfin cacher sa peur de l'extérieur en engageant un combat fait de silence ou de cris et de mépris envers ceux qui ne l'acceptent pas.

Ce témoignage révèle de la détresse et de la douleur tout autant qu'une force de vie formidable et fascinante. C'est avec émotion que l'on découvre la solitude, la violence des sentiments, mais aussi la sensation de puissance absolue de ce tout petit enfant. Ces aveux désarmants sur sa façon d'être et de décrypter son environnement touchent profondément, tout en étant également déstabilisants. On ne s'attend pas à cette maturité de réflexion absolument déconcertante à seulement 4 ans ! Certaines idées, noires et violentes, sont troublantes.

Hugo évoque sa frustration de se sentir si impuissant alors qu'il voit si grand, il évoque le rejet, le fossé le séparant de ses camarades de classe (autant que de ses professeurs ), années après années, avant de découvrir enfin le théâtre, discipline salvatrice où il pourra enfin s'oublier, se projeter et s'accomplir.

Il nous interroge et nous incite à nous réinventer pour prendre en charge des êtres si denses et en même temps si fragiles. Cela met en lumière le travail laborieux et infini pour adapter les accompagnements à toutes les manières de vivre l'autisme. Mais aussi, c'est un formidable message d'espoir, un parcours inspirant qui prouve que rien n'est impossible ! Une incroyable leçon de vie, bravo, et merci !
Lien : https://auxpetitespepites.bl..
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« L'empereur c'est moi » d'Hugo Horiot c'est un livre sur l'autisme (sur l'une des variantes du moins, asperger) mais sans jamais parler d'autisme même. L'auteur ne nous explique pas ici, ce qu'est l'autisme Asperger, Il nous le montre. D'ailleurs, il n'utilise jamais ce mot.

Il a pendant quelques semaines replongé dans ses souvenirs les plus lointains pour tenter de nous faire comprendre le regard qu'il portait sur la vie sociale, la vie en groupe, sa différence, la difficulté qu'il avait à faire les choses simplement sans passer par de monstrueux débats avec lui-même. Ce que tant de personnes, médecins, profs, sa propre mère ont essayé pour qu'il puisse avoir une vie tout ce qu'il y a de plus normal malgré tout.

C'est par ailleurs avec des mots justes, forts et pertinents que l'auteur raconte sa souffrance et son mal être de pas être compris de tous. Cruel de se dire que les grands se trompent à son sujet… qu'il ne faut pas l'enfermer et le laisser vivre comme n'importe quel autre enfant…

Car même si aujourd'hui, certains autistes sont acceptés dans les écoles, il faut quand même comprendre que ça aura mit du temps, surtout chez nous en France (l'auteur y fait allusion justement quand on lui pose la question.) D'antan, les autistes étaient simplement considérés comme des fous et alors étaient enfermés…

Je crois que ce livre est le genre de livre qu'on doit lire au moins une fois dans sa vie, il donne une vision très précise de la différence de ces personnes avec lesquels ont ne sait jamais comment se comporter, alors qu'il suffit de les écouter… En tout cas, c'est ce que l'auteur nous dit. Écoute !!

C'est mon travail, et ouf qu'il est difficile de les écouter ces enfants, dans un environnement qui malheureusement ne leur est toujours pas adapté...
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Ecrit pas un enfant sensé ne pas avoir d'émotion, ce livre m'a fait passé par une palette d'émotions plus riche que n'importe quel autre livre que j'ai pu feuilleter jusqu'à présent. Un être sensé être vide qui nous habite du début à la fin, dont on ne veut rater aucun mot (car on les sait précieux) aucune histoire. Félicitation à l'auteur et à ceux qui l'ont soutenu.
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Julien, ou plutôt Hugo est un enfant autiste (syndrome Asperger). Dans ce livre autobiographique, il compte son enfance, véritable bataille contre lui-même.

Julien est encombrant... Et comme il l'empêche de rentrer dans le ventre de sa mère, il décide de son débarrasser. C'est alors qu'Hugo (son deuxième prénom) prend la relève. Ce n'est pourtant pas plus facile, mais il se bat. Il aime s'inventer une vie extravagante et a trouvé son auditoire. Il découvre l'audiovisuel et se tourne naturellement vers le théâtre. Quel exutoire ! Maintenant, Hugo est comédien, producteur et écrivain et ne s'emmurera plus en lui-même.

La postface écrite par sa mère nous éclaire sur le récit. On y trouve un deuxième point de vue sur la vie de ce petit garçon. Hugo Horiot s'est mis à nu, osant parler de choses encore jamais dévoilées. Ce livre nous sensibilise à ce syndrome et à ces traitements plus ou moins traumatisants. Et c'est l'une des raisons pour lesquelles il mérite son prix des lecteurs 2015.
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Un magnifique livre, prenant et touchant.
J'ai eu la chance de rencontrer l'auteur durant une dedicasse au festival de theatre d'Agen, ou il a été Etudiant.
Merci monsieur Horiot de mettre en avant un sujet que beaucoup préfèrent dissimuler.
Une bien belle decouverte
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Certains livres vous obligent à remettre en question votre façon de concevoir le monde, d'y agir, et même de réfléchir. Et ces livres ne sont pas forcément des livres de psychologues, de sociologues ou autres professionnels ou coachs.
Non, c'est quand les auteurs parlent de leur vécu intime, de leurs expériences qu'ils touchent le plus.

Hugo c'est le prénom dont s'est rebaptisé, Julien Horiot, après avoir tué Julien.
Il ne pouvait rester Julien. Il ne pouvait plus cohabiter avec Julien tour à tour trop sage ou trop colérique. Julien qui refusait de parler aux autres, enfants et adultes confondus. Julien dont le seul désir était de retourner aux origines, au centre… Mais comment faire pour retourner dans le ventre de sa mère ?
Hugo il comprend trop bien le monde qui l'entoure, avec une acuité à nul autre pareil. Il n'accepte pas ce monde, il ne veut pas y participer. Quand bien même le voudrait-il, les autres ne veulent pas de lui, de sa différence. Il faudrait qu'il se fonde dans la masse. Mais c'est impossible.

Une lecture coup de poing, coup de coeur, coup au coeur après une rencontre tout aussi coup de poing avec l'auteur.
Parlez de l'autisme avec les gens, ils en ont la vision d'un enfant caractériel, la bave aux lèvres presque. Une vision très « stéréotypée ». A des kilomètres de la réalité.
Il suffit de rencontrer Mr Horiot pour le comprendre .Si on ne se fie qu'aux apparences c'est un jeune homme « bien propre sur lui » (j'espère qu'on m'excusera cette image, spéciale dédicace à ma grand-mère), un homme comme vous en croisez tous les matins dans le bus, le métro, la rue. Face à un « public », aucune différence non plus. Il semble à l'aise, aucun problème de débit de paroles….
C'est quand il commence à lire des extraits de son livre qu'on comprend ce qu'il a vécut, qu'on prend en pleine face toutes les phrases assassines qu'il a entendu. Ce ne peut être inventé.
Impossible de rester de marbre. Les extraits qu'il a lu, puis ma propre lecture m'ont fait tour à tour bondir, « Madame, il y a un problème : votre fils. Votre fils parle un langage soutenu. Ce serait bien qu'il cesse et se mette au niveau de ses camarades ». sourire, ( cf. sa description de la guerre des maternelles).
J'ai eu des envies de meurtres en lisant la description du harcèlement vécut par Hugo au collège.
J'ai été émue aussi à plusieurs reprises (cf. citations ci-dessous).
Même si certaines anecdotes sont drôles, en refermant ce livre on ne peut que se demander comment il a fait pour résister dans la pire des prisons, la sienne. On ne peut que s'incliner face à la force dont il a du faire preuve pour en sortir, pour construire des ponts entre son monde interne et le notre, notre monde si peu accueillant et ouvert !
La dédicace de la sa mère à la fin du livre m'a donné envie de lire « le petit prince cannibale »
Un livre à lire, à faire lire à nos ados et à nos enseignants. Un livre qui devrait être dans les programmes officiels du collège, du lycée, des concours de l'éducation nationale….

Merci aux libraires de la librairie MicMac de Verneuil sur Seine qui ont organisé cette dédicace. Un grand merci à Mr Horiot. Je regarde dorénavant certains enfants que je croise d'une autre façon.

Citations :
« Je suis prisonnier de mon corps et si je parles je serai prisonnier de vous autres. A perpétuité.

« Et pourtant il parait que c'est moi qui ait un problème. Mon problème, c'est vous. »
« Aujourd'hui j'ai ressuscité maman en disant son nom. »

« Si c'est vrai, j'aimerai me réincarner en toi. Je chanterais et je volerais au dessus des prisons des autres. Je sais que je suis en prison et que je suis une prison. »

« Oh et puis au diable mes plans secrets, au diable le contrôle, au diable la trahison, je dois te parler. »

« Moi à l'école je crie à l'intérieur. Vous n'imaginez pas le cadeau que je vous fais. Quand je hurle, la terre tremble, les murs se brisent, les oiseaux cessent de chanter et meurent. Ma mère le sait très bien. Quand j'erre parmi vous, je dissimule ma souffrance et ma colère au plus pardon de moi-même. SI vous deviniez ma colère, elle pourrait vous tuer. »

« Je sais que chaque pas vers les autres me rendra de plus en plus dépendant d'eaux et donc de vous. Je vais devoir accepter d'être de dépendant de ceux qui ne m'inspirent aucune confiance. »

« A l'école, on me regarde en souriant et on me dit que je suis un « cerveau lent ». […] Je leur réponds intérieurement, puisque « répondre » au professeur est interdit, que si je suis un « cerf-volant » qu'attendent-ils pour me lâcher ? »

« le monde n'aime pas les rêveurs : ils doivent être surpuissants et beaucoup plus malin que la moyenne s'ils veulent y trouver leur place. […] C'est ça qu'ils veulent : détruire les images que j'ai dans la tête pour m'imposer leur « rêve » à eux. »

« La peur est la matière que l'on enseigne le mieux à l'Education nationale. La peur, la compétition et la soumission, le tout noté sur 20. »

« Il s'agit de nettoyer à grands coups d'eau glacée le cerveau des derniers rêveurs afin d'en faire des être sérieux, compétitifs et prêts à en découdre pour la première cause venue. »

« La pitié est l'un des sentiments les plus méprisables que je connaisse, et je sens bien que c'est tout ce que j'inspire à la plupart des professeurs du collège. »
«
« Puis que je suis incapable de me défendre par les coups, je vais donc combattre par le langage. Les mots qui sortiront de ma bouche seront mon arme. Une arme redoutable. Ce sont eux qui me sauveront. Ce sont eux qui tueront. Parler pour tuer. »

« A tous ceux qui prennent part au génocide de la différence au nom de l'indifférence. »
Lien : http://lireetrelire.blogspot..
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Un livre qui fait vraiment mal. Chaque mot est un coup de couteau lacérant le corps toujours plus profondément au point de n'en laisser qu'une charpie qui ne peut même plus panser ces blessures tellement elles sont gorgées de sang. Et pourtant, on ne veut pas le fermer, ce livre. Et on se drape fièrement dans nos lambeaux et on continue notre route encore plus fort. Merci sincèrement et du fond du coeur pour ce si beau témoignage.
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