Citations sur La panthère (12)
- tu as un don pour les bijoux, tu devrais te lancer. Si j'ouvre un jour une boutique, je te paierai pour que tu viennes dessiner les fantaisies qui traversent ton esprit.
- je ne sais pas dessiner Coco, mais quand j'effleure tous ces joyaux étincelants, je les sens vibrer sous ma peau, s'animer et naître à la vie.
- je vois, ma belle, on appelle cela le génie.
J'appartiens à cette classe superficielle et inutile de la société dont l'importance réside dans le pouvoir d'inspirer le luxe, en fait de l'exiger. C'est pour nous que sont imaginés des bijoux nouveaux et excitants, que sont réalisés vêtements et fourrures d'une beauté extravagante, que des voitures de plus en plus fastueuses et rapides sont fabriquées. Nous donnons des coups de coude aux instincts créatifs des corps de métier du monde entier.
- Mon avenir, Pierre, est derrière moi, Je suis une vieille femme.
[…]
- Mon avenir, Jeanne, est avec toi, tu es la vieille femme de ma vie.
Daisy Fellowes, héritière de la dynastie Singer, devient l’une de mes plus grandes clientes. Arbitre des élégances, sa seule vocation est de devenir inoubliable, elle est la reine de la médisance et se plaît à organiser des dîners de gens qui se haïssent. « Sainte Daisy, médisez pour nous », prient ses chers amis.
« Être toujours la première, lancer la mode, mépriser ceux qui la copient, Jeanne Lanvin confond remugle et fragrance, qu’elle bourgeoise », commente Coco en s’aspergeant de N•5.
Je croise le regard de Charlotte, elle lève son verre et s’exclame « à l’avenue chérie, droit devant et jusqu’à l’infini ! » Puis elle vide sa coupe d’un trait, la jette derrière elle et le passé se fracasse dans un cliquetis sinistre.
Et puis le mariage, de toute façon n’a rien à voir avec les sentiments, c’est bien connu, on épouse des femmes de bien, on aime des filles de rien.
J’ai honte, Jeanne. C’est tout. J’ai honte de n’avoir pas su t’imposer. J’ai honte de t’aimer aussi. J’aime mon monde et je t’aime toi. Il semblerait que cela fasse beaucoup. Affronter ton regard, ta déception, devoir le reconnaître, pardonne-moi Jeanne mais tu ne seras jamais comtesse de Quinsonas et je dois te l’avouer, au fond de moi-même je l’ai toujours su.
Une foule s’est amassée rue de la Paix. Ce n’est pas pour apercevoir Édouard VII ou le maharadjah de Kapurthala entrer chez Cartier. Non, il s’agit d’une arrestation, mon arrestation.
Pas un regard pour mes employés. Ils risqueraient d’y lire mon désarroi. Forte, rester forte. Toujours. Pour la légende, le souvenir, ce personnage que j’ai forgé année après année. Une femme d’airain. Une dame de fer. La carapace force le respect, la froideur est mon rempart, l’émotion me terrifie. Tenir coûte que coûte, garder la tête haute et maîtriser ma peur. Enrayer la panique. Pas de larmes, pas de pleurs, avancer droit devant, comme toujours.