AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les soeurs Livanos (11)

Comme toutes les femmes bafouées, Maria voue un culte à son persécuteur.
Commenter  J’apprécie          41
Onassis doit s’établir, il est dans la fleur de l’âge. Son épouse brillera au Prix de l’Arc de Triomphe, à Ascot, au bal de l’Aga Khan ou dans l’une des multiples sauteries d’Elsa Maxwell. Elle sera mince et fine, presque frêle. Ses cheveux miel retomberont en boucles lourdes sur sa nuque. Ses yeux pétilleront d’intelligence. Et son sourire sera dévastateur. Onassis se trompe rarement. La route est un ruban tortueux bordé de cottages aux balcons fleuris. Elle sillonne le cœur de villages bucoliques, la rue principale, ses enseignes dorées, et puis le cinéma, la mairie, le coffee-shop.
Commenter  J’apprécie          20
Il est impitoyable en affaires, fidèle en amitié. Il a été élevé dans la fascination d’Homère, dans la chambre de chacune de ses maisons, on trouve un exemplaire relié de l’Odyssée. Il croit en la chance et au destin. Il ne prend jamais l’avion le mardi, ça porte la poisse. Ce qu’il aime avant tout, c’est fracasser les assiettes à la grecque dans les boîtes de nuit. Ça fait un peu désordre à New York, mais on lui pardonne tout. Au Morocco, au Stork Club, au Copacabana, on encaisse les chèques en fermant les yeux. Onassis aime la fête, manger avec ses doigts, rouler à vive allure la nuit. Son plus grand luxe, c’est de n’être jamais là où on l’attend.
Commenter  J’apprécie          10
Les Argentins se pressent au Jockey Club, Calle Florida, puis vont jouer au polo dans le Barrio Palermo. Les hommes respirent la splendeur féodale, et les femmes sont couvertes de bijoux étincelants. Tina songe que la vie est prometteuse. Elle observe son époux. Il a pris beaucoup à Dodero, son style surtout, mais pas son chic. Eva Perón fête l’accession au pouvoir de son mari, mais partage allègrement sa couche avec tout étalon fortuné. Pour Onassis, cela sera dix mille dollars !
Commenter  J’apprécie          10
La seule couleur qu’il connaît, c’est celle de l’argent. Ses rivaux sont tous présents ce soir. Ils le jalousent, c’est normal, Ari est une tornade dans un monde aux angles droits.
Commenter  J’apprécie          10
Demain, je ferai les gros titres du New York Times. On dira que je suis ravissante, même si mon nez est un peu long à mon goût. On qualifiera Ari de bandit, mon pirate pour la vie.
Car mon époux est originaire de Smyrne. Il est le fils d’un petit marchand sans le sou. On ne lui pardonne pas ses faux airs levantins, ses intonations rauques qui fleurent bon l’exil. On ne lui pardonne pas son rire guttural et ses amis argentins. Il a le corps en alerte de celui qui a fui pour sauver sa peau. Sa peau tannée par le soleil de Buenos Aires. On ne lui pardonne pas d’avoir disparu plusieurs années et d’être revenu milliardaire. On ne lui pardonne pas d’avoir soulevé l’attention de Hoover et celle de Truman. On ne lui pardonne pas son audace, son argent gagné à la force du poignet et ses accointances avec d’anciens nazis. On médit sur ses cheveux gominés, son air de mafieux en goguette, ses mains de catcheur…
Commenter  J’apprécie          10
Je m’appelle Tina, j’ai dix-sept ans et je vais épouser le Grec le plus riche du monde. Plus riche que Papa. Plus riche que Niárchos, Kulukundis et Embiricos réunis. Aristote Onassis. Ari et ses cheveux gominés aplatis sur les tempes, ses souliers en croco et ses costumes froissés. Ari, son passé de métèque, ses mauvaises fréquentations et ses liberty ships. On parle de lui, je veux qu’on parle de moi avant tout. Tenir le devant de la scène. Avec Ari, mon amour. Être adulée, admirée, enviée. Ne plus jamais être la seconde. Mariée avant Eugénie et ses quelques années de plus que moi. Mariée avant Georgie Boy, mais c’est un garçon, donc ça ne compte pas.
Commenter  J’apprécie          10
C’est du harcèlement, pas une demande en mariage ! Ce bandit, ce gangster, ils l’appréciaient de loin, mais de là à en faire un gendre, il y a un monde. Et Onassis ne fait pas partie du leur. Livanos fulmine. Il enrage. Depuis quand un père ne choisit-il plus pour ses filles ? Comment sa cadette a-t-elle pu tomber sous le charme vénéneux de ce moins-que-rien ? Cet opportuniste, ce cavaleur ? Pire que tout, ce Turc ? Car Smyrne, chacun le sait, ce n’est pas la Macédoine !
Commenter  J’apprécie          10
Quel cliché ! Eugénie jette sa cigarette dans le sable, attrape son panier, ses lunettes de pimbêche et file sans un mot. Que sa sœur se comporte comme une putain, c’est son droit, mais elle ne lui accordera pas sa bénédiction.
Il faut dire qu’elle est jolie, la cadette des Livanos. Ses seize ans, son insolence, sa peau brunie. Elle pénètre dans l’eau à la suite du Grec, ils nagent jusqu’au bateau dans lequel ils embarquent. Elle se laisse happer par son corps tortueux et musclé. Il dégage quelque chose d’insensé, de chaud et suave à la fois. Qu’il la prenne, l’embrase, elle en crève d’envie. Onassis plaque Tina au fond du bateau et lui vole sa virginité avant qu’elle ait eu l’idée de dire non. Elle n’aurait pas dit non. C’est brutal et ça lui plaît. Elle aime être dominée, elle se donne, il est son maître. Il joue avec ses fesses, ses seins ronds qu’il dévore à pleine bouche. Tina Livanos se gave de luxure, son amant est un fauve avide.
Commenter  J’apprécie          10
Au soleil de l’après-midi, elles offrent leurs corps de nymphettes. Nues, complices comme jamais, elles se laissent bercer par une brise marine porteuse de mille promesses. Un hydravion décolle, libellule des temps modernes, et dans les dunes, Tina et Eugénie poursuivent le souffle de l’épopée. Quelle audace, songent les pêcheurs de pétoncles qui osent affronter leurs rires. Ils ne savent pas qu’Aphrodite est grecque et malicieuse. Les deux sœurs s’enivrent de champagne et scrutent l’horizon qui se noie dans l’océan.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (160) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1720 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}