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Citations sur Bagdad, la grande évasion ! (46)

Cela et rien de plus, et il se retrouva dépossédé, le regard dans le vague, doucement envahi par le désarroi, à attendre que la réalité de cette solitude qui lui flagellait l'âme reprenne inexorablement ses droits.
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1 - Ghazaliya Sud

« On devrait le tuer, fit Kinza, mais sans trop donner dans le classique. »
Silence. Un silence accablant, moqueur, étouffant, omniprésent, rejetant les débris des conversations ébauchées, poussant les trafiquants à lever leurs verres dans la pénombre de l'arrière-salle d'une maison délabrées sans grand-chose à se dire. Il faisait sombre car ils avaient recouvert les fenêtres de feuille d'aluminium. Et éteint les lumières. Dehors, les JAM, l'armée du Mahdi, avaient envahi la 13è rue ; une rareté, puisque la 13è rue de Ghazaliya était une artère de banlieue en cul-de-sac.
« Faudrait qu'il y passe, par principe, ajouta Kinza en sirtotant le Jack Daniels troqué au marine américain Ted Hoffman contre un morceau de crâne d'Ali le chimique. Sans haine. On n'a rien à voir, ce type et moi. Je ne suis qu'un agent du destin, comme le comte de Monte-Christo. »
Dagr, son complice, le laissa dire sans surprise ni inquiétude. Ancien professeur d'économie, sa reconversion professionnelle forcée par la guerre s'était effectuée avec une facilité déconcertante.
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Soudain, un étal lablali apparut devant eux, un marchand ambulant qui vendait des pois chiches bouillis fleurant le citron et le piment devant lequel s'étirait une queue approximative où l'on jouait des coudes ; à côté, un autre stand bondé où se préparaient des burgers grillés au feu de bois et, lorsqu'ils stoppèrent tout près, l'odeur rendit Hoffman fou.
(P. 195)
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Tu es un pur produit de ton espèce. Un défaitiste qui n’a besoin de personne pour se haïr (…). Tu détestes tout le monde : les sunnites pour le meurtre d’Hassan, les chiites pour avoir brisé la communauté des croyants, les Américains pour leur côté indécrottable, les Palestiniens parce qu’ils font la manche, les Saoudiens pour leur lâcheté. Et au final, tu pisses sur ce que te dicte ta raison, à savoir ton intérêt personnel
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Vous pourriez me tirer une épine du pied. Vous n’avez pas quelques armes de destruction massive stockées dans un coin ? Quelques une suffiraient ....
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- Aucune fin heureuse pour nous , donc.
- Regarde autour de toi. Il n’y en a pas plus pour quiconque.Depuis longtemps.Peut-être même à jamais .
- Je me demande ce qui nous pousse encore , fit Dagt. Jour après jour , le même foutu bazar.
- La rage . La vengeance.
- Dieu devrait autoriser le suicide collectif. Au moins , on en finirait une bonne fois pour toutes . On dégagerait le terrain pour les suivants.Plus de père ou de frère à venger . Plus de mosquée à brûler . Plus de checkpoints , de coups de crosse et de bandeau sur les yeux la nuit .
- Dieu s’en fiche comme d’une guigne , à mon avis .
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— Laissez-moi reformuler ça différemment, dit Hassan Salemi. Vous me prenez sans doute pour une brute maniaque des armes avec la bannière d’Ali accrochée dans le dos. Un assassin, un fanatique, un destructeur.

— Tout à fait.

— Je le suis.

— Il est toujours plaisant de voir ses observations corroborées par des aveux.

— Quand la civilisation vous trahit, la barbarie est le recours qui s’impose.

— Vous trahit ? répéta Avicenne en se penchant, clairement intrigué.

— J’ai passé ma vie entière à faire la révolution. Contre Saddam, contre les Américains, contre les hommes actuellement au pouvoir. Très tôt, j’ai appris une chose. Une unique leçon. Tout ce qui a suivi n’en a été que la confirmation.

— Une révélation religieuse ? Extraterrestre ? Des djinns ?

— Un jour, vieil homme, peut-être que je vous tuerai », fit Hassan Salemi.
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Il était sans doute fou.
Pas tant que les quatre Arabes qui venaient de le dépasser. Un maousse et trois de taille moyenne qui marchaient du pas lourd et mesuré de types engoncés dans leurs gilets pare-balles. Ils portaient des sacs pleins d'armes. Celui à qui il manquait une phalange avait un lance-roquettes sur l'épaule, enveloppé dans du tissu. A peine correct, le déguisement... Ils avançaient comme les quatre cavaliers de l'apocalypse. Ancelloti se rappela son église et le vitrail aux quatre cavaliers, chez lui, à Reno. Il fut pris d'une étrange affection pour le type aux lance-roquettes. Il aimait sa manière désinvolte de le porter : ne faites pas attention à moi, j'ai juste un RPG à l'épaule. Complètement dingue.
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L'association avec le Vieux avait porté ses fruits. L'équipe d'artificiers de l'imam venait de dégommer un groupe de soldats américains sans aucunes représailles. Au cours actuel du Blanc, un Blanc pour 78,3 basanés, ça faisait l'effet d'un tremblement de terre et on parlait de l'imam comme député aux prochaines législatives.
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Il compris pourquoi Hamid les suivait encore et pourquoi lui-même continuait d'avancer. Kinza les poussait avec sa volonté farouche d'arriver à ses fins, la vague promesse qu'il existait une cause à découvrir, une raison à leur existence. Et Dagr se dit alors, le coeur lourd, que ce n'était peut-être qu'un mythe, que Kinza était perdu, lui aussi, sa fureur vide de sens, comme celle des marées qui se jettent sur le sable.
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