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Se connaît-on vraiment dans un couple, même en vivant côte à côte depuis des décennies ? Même en se parlant beaucoup, en s'aimant beaucoup ? Même en traversant des sentiments variés et changeants ? Comme les mouvements de la lune qui rythment le temps, dont dépendent le cycle des saisons, des marées, des femmes, de la vie et de la mort.

Cette lune qui règne sur nos nuits, qui inspire rêves et fantasmes, imaginaire et inconscient. Et lorsqu'elle devient rouge, pur phénomène astronomique, elle crée des superstitions, amplifie les symboles.

En septembre 2015, ce phénomène de lune rouge – disons pour simplifier de double éclipse – fait descendre beaucoup de monde dans les rues de Bruxelles. En rentrant chez lui au petit matin, Sacha ne trouve plus Mado, sa femme. Au fil des jours, sa disparition l'inquiète. de plus en plus. Pour des raisons inconnues qu'il recherche dans leur passé, butant sur des incertitudes, des attitudes diamétralement opposées chez l'homme et la femme. « S'éclipser, fuguer ? Quoi d'autre et dans quel but ? Plus de son âge des choses pareilles. Et puis, s'éclipser n'est pas disparaître. La lune aussi est sortie de l'éclipse. Et il n'a pas fallu une semaine ».

Il est beaucoup aidé par sa voisine marocaine pour qui la lune rouge est de mauvais augure. Surtout quand on est enceinte. Ce que Mado a désespérément souhaité être.

Elle est arrivée à un âge où le sang se tarit, où l'espoir d'enfanter atteint des limites inexorables, où la réalité empêche le trop-plein d'illusions. Et pourtant, Mado rencontre, par inadvertance, un adepte obsessionnel de Séléné, la lune grecque, dans le parc proche de leurs domiciles respectifs. Sa « nostalgie du perdu » prend une autre forme.

Très bien construit, ce dernier opus de Françoise Houdart, baignant dans la lueur troublée de cette lune mystérieuse, prend des allures d'allégorie, de questionnement intérieur sur le temps qui passe, sur ce que l'on laisse de soi, sur les manques.

Oui, il y a bien des éclipses amoureuses dans une vie. Passagères ou définitives. C'est là que nous laissent les personnages de Françoise Houdart. Une Pleine Lune pourrait-elle nous éclairer ?
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Une lune empourprée, un ciel en feu,
Un trousseau de clé, un sac à main, un portable rose fluo, sur le petit guéridon du hall d'entrée, des chaussures abandonnées la veille au pied du même guéridon,
Sacha dérouté,
Mado volatilisée,
le vide.
L'absence.
La peur.

La disparition d'un être dans la nature.....même pas une mort concrète, quoi de plus
angoissant, “que s'est-il passé ?”
« Le plus terrible, c'est quand on ne la voit pas....mais qui ça Mado ?....
La lune. Sacha. La lune. »
Éclipse , Éclipsée .....”Comme la lune, Sacha. Comme la lune.”

L'histoire de Françoise Houdart, dans une mise en scène de thriller, est terrifiante.
Sauf que ce n'est pas un thriller, c'est quoi alors ?
C'est une histoire de lune , “Moonaholic” et Séléné,déesse de la Lune,
une histoire de Nostalgie, de ce qu'on a perdu ou de ce qu'on a jamais connu,
une histoire de l'immense Tristesse du silence où nous nous enfermons,
une histoire de Vie de couple vécue en parfaits inconnus,
une histoire de Femme, douloureuse, admirablement contée par une femme.

Merci Krout.

« Endymion, le Berger
Fut aperçu par Séléné la Lune,
Elle le vit et l'aima..... »

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Dans un quartier bruxellois, par une nuit d'éclipse de lune, les habitants de l'immeuble où habitent Sacha et son épouse, sortent pour voir la lune pourpre, sauf Mado, l'épouse de Sacha, et Fadia, leur voisine enceinte de son mari Adi. Sacha et Adi admirent le spectacle. le lendemain, Sacha s'étonne de ne pas voir Mado car pour ne pas la réveiller il a dormi dans le canapé mais, surprise, Mado a disparu, elle est introuvable ; c'est le début d'un véritable cauchemar ! Avec Fadia, la voisine, Sacha découvre combien il méconnaissait son épouse ; qu'est-elle devenue ?
Très belle écriture. Françoise Houdart instaure une ambiance intimiste et poétique.
Je ne pouvais manquer cette lecture, signe astrologique du Cancer, ma planète est la Lune, une planète très influente, les nuits de Pleine lune et de Nouvelle lune étant pour moi, en général, synonymes d'insomnies.
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Clair de lune, clair de femme,

nuit sans lune, nuit sans femme.
Éclipse de lune, éclipse de femme.

Lune rouge,
fugue, frousse,

Eclabousse en passant.
En partant.

Éclipse de sens,
-de sang-
sans
elle.

Joliment, Françoise Houdard jongle avec le réel le plus banal et les fantasmes , les délires lunatiques les plus secrets. Une écriture précise, à la fois contemporaine, bien ancrée dans la vie, et imagée, allusive, poétique. Hors sol.

J'ai découvert un écrivain, une maison d'édition, un univers.

En fermant ce joli livre, - quel plaisir rare!- un peu du mystère est resté.

Un petit quartier de lune seulement était dans la lumière.
Quelques cratères, quelques cirques lunaires criblaient sa surface.

Tous les autres restaient tapis dans l'ombre...comme un défi à notre respect, à notre patience, à notre écoute...
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Alors qu'à quelques coups de cholettes de chez elle, Adamo, lors de la pleine lune s'en va grimper les terrils pour chanter LA NUIT à s'en éclater les poumons, c'est Bruxelles et ses parcs que Françoise à choisi comme cadre à ce mystérieux roman. L'écriture de Françoise Houdart a toujours porté son lot de poésie. Je la trouve cette fois plus musicale alternant aux mouvements lents typiques chez elle, des séquences plus rapides donnant de la tonicité à cette belle sonate à la lune. Ai-je besoin d'insister que suite au double album d'Hergé, la lune occupe une place particulière dans l'inconscient collectif belge ? 

L'exploration foisonnante qui est ma façon d'aborder toute lecture, dans ce cas a débouché sur une association spontanée et subversive autour de la fameuse oeuvre de Félicien Rops : Pornokratès. Bien sûr, il aborde une partie du mystère de la féminité, mais Françoise veut nous faire approcher des parties plus enfouies, rendre compte du mystère de la Femme et de celui de la vie. le pari est osé et réussi. Aussi, si jamais il pouvait attirer le regard de beaucoup d'entre vous ce livre d'une écriture douce ferait beaucoup plus pour la cause féminine que les slogans agressifs au rouge à lèvre sur les poitrines ruisselantes de haine et de sueur de quelques FEMEN au bord de la crise d'apoplexie.

Voilà, évidemment tout cela me dépasse, donc je propose de passer à une petite interview de Françoise Houdart.


Bonjour Françoise !
Q1 :  J'ai l'impression que tu a pris énormément de plaisir à écrire ce livre ?
Disons que les personnages sont venus naturellement à moi sans que je doive aller les chercher, creuser pour aller laborieusement les extraire. C'est probablement la première fois que j'ai l'impression d'une telle fluidité ​,​ ​que les personnages n'attendaient que ​l'occasion ​ de sortir pour se développer naturellement dans une histoire qui semblait couler de source, tapie en mo​i​ depuis longtemps.

Q2 : Au fond, pourquoi Bruxelles ?
Ce n'était pas​ une nécessité absolue. Il me fallait néanmoins une grande ville pour ​abriter ​ ce huis clos, avec un boulevard doté d'un côté de grands immeubles dont on sait la promiscuité sonore inhérente à ce genre de construction ​,​ surtout lorsqu'ils vieillissent et de l'autre côté quelles maisons de type bel-étage qui laissent un champ visuel dégagé sur le parc et l'esplanade avec cette sculpture énigmatique. Bruxelles offre ​de ​ tels endroits et ce type d'atmosphère. Mais il faut insister que le tout est un assemblage de souvenirs pour constituer un ensemble fictionnel cohérent qui n'existe pas nécessairement tel quel à Bruxelles, notamment la ​grosse sphère en béton.  Je ne me souviens ​ pas​ exactement ​de l'endroit ​ où je l'ai vue ​.  L 'important c'est qu'elle soit ​u​n élément plausible d​u​ décor.

Q3 :  Je sais que beaucoup de lectrices raffolent de ce genre de petits détails : Combien de petits-enfants à l'heure actuelle ?
-ah, ah :  sept ! 
​ Comme les 7 nains!​
-Ca doit être une source de joie importante, je présume.
- En effet non seulement de joie mais aussi de fierté...  D'autant que nous n'étions que deux à la maison ; deux filles pour toute une famille, sans cousins ni cousines​ . ​ ​ de plus en tant que grands-parents nous ​pouvons ​consacrer plus d'attention au développement des relations ​ interfamiliales.  ​

Q4 : ceci confirme que ce beau récit sur les mystères qui entourent chaque Femme est purement fictionnel. Re​nild, ton mari, n'a donc pas t​r​op d'inquiétudes à avoir ?
- Hi, Hi, Hi, ... probablement pas , en effet 😊

J-4 : merci Babelio et merci aux éditions Luce Wilquin d'offrir cet havre de liberté à cette auteure de talent depuis ses tous débuts.
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Souvent la lune et la femme sont liées , toutes les deux parées de mystère , ne se découvrant jamais totalement .

J'ai été ravie par ce roman impossible de ne pas le terminer rapidement tellement j'ai eu envie de connaître la fin , fin ouverte mais qui m'a beaucoup plu , on peut rêver, imaginer une suite ,
il y a un suspense bien agréable qui nous fait tourner les pages .
J'ai adoré l'histoire de Mado et de son bien mystérieux voisin , cet admirateur passionné de l'astre fascinant qu'est la lune .
Un livre qui ne doit pas trop être dévoilé , une écriture lumineuse comme la blancheur de la lune même si dans le récit elle est rouge , rouge sang .
Personnellement depuis quelques années je trouve que l'auteur Françoise Houdart que j'ai le plaisir de voir souvent dans notre si belle bibliothèque, dans ce grenier magique précisément , un lieu plein de charme qui est un écrin parfait pour présenter les écrivains , je ferme la parenthèse , je trouve que F H est plus dans le registre ' raconteuse d'histoires ' , un genre que j'apprécie particulièrement.
Je ne peux que vous recommander ce joyau de la littérature belge .
N'hesitez pas à lire cette auteure talentueuse.

J’oublie de remercier Babelio pour son dernier masse critique ainsi que les éditions Luce Wilquin pour l’envoi de ce livre .
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Gagné lors de la dernière Masse Critique du site Babelio, je me suis littéralement jetée sur ce petit livre à la couverture ensorcelante.

Coup du destin ou coup du hasard, ce livre tombe entre mes mains pendant mon regain d'intérêt pour la lune, le pouvoir des cycles et pour la féminité universelle. le résumé pique ma curiosité et c'est le soir même de la réception que je termine ce roman mystérieux.

Dès le début, l'ambiance froide et angoissante nous enveloppe. Mado a disparu le soir de l'éclipse, de la « lune de sang ». Que s'est-il passé ? Pendant que Sacha tourne et retourne dans sa tête des milliers de scénarios expliquant la disparation de sa femme, la lune revient toujours au premier plan, peut-être est-ce finalement le personnage principal de ce livre.

En y réfléchissant, j'ai même pu associer les personnages féminins aux différentes phases lunaires. Lisant en parallèle Lune rouge, les forces du cycle féminin de Miranda Gray, j'ai pu retrouver dans Eclipse la « jeune fille », la « mère » et la « vieille femme ».

A la fois fascinée et terrifiée, je me suis laissée emporter par le rythme dynamique et cyclique du roman. On passe d'un personnage à l'autre, on revient, on repart, on revient, on repart… La solution s'approche… puis s'éloigne tout à coup ! L'auteure nous imprègne de la lueur blafarde de la lune à tel point qu'il est impossible de lâcher le livre sans l'avoir terminé. Un suspens à couper le souffle et une invitation à la méditation sur les forces féminines autant créatrices que destructrices.

Bien que l'intrigue soit infernale tout au long du roman, la chute m'a laissée un peu perplexe. J'ai tout de même été impressionnée par cette issue assez floue, qui ne se dévoile pas entièrement, grandiose et pourtant bien simple, un peu comme la Lune après tout.
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C'est la nuit de la lune rouge, de la lune de sang. Sacha sort de son appartement pour contempler le spectacle sur l'esplanade. Il y rencontre son voisin Adi, le mari de Fadia qui lui apprend qu'elle est enceinte et par superstition restée à la maison pour ne pas voir la lune !

Ils admirent le spectacle et Sacha rentre chez lui sans bruit après l'éclipse. Il se rend compte au petit matin que Mado sa femme a disparu, éclipsée. C'est étrange, il ne manque rien, son sac, son téléphone, tout est là sauf Mado.

En face de chez lui vit un drôle de gars passionné , obsédé par Séléné la déesse lunaire; c'est Augustin Colinette qui se fait appeler Stanislas Razoumov du nom d'un cratère lunaire. Il le rencontre le lendemain de l'éclipse. Ce gars est toujours sur son balcon à observer la lune dans son télescope..

Pas de nouvelles de Mado, les jours passent et avec l'aide de Fadia et Adi, Sacha essaie de comprendre cette disparition, cette éclipse.. il en devient fou...

Fadia a de l'intuition, elle va comprendre peu à peu le vide, les manques de Mado et est persuadée que tout s'expliquera.

Un récit sur la lune liée oh combien à la fécondité, à la féminité. Les cycles lunaires semblables aux cycles féminins. La lune rouge, le sang mensuel.. la fécondité, le vide, le manque pouvant conduire au désespoir. Un jour c'est l'éclipse totale et le corps se tarit. Cette lune qui influence nos humeurs, nos états d'âme..

Un récit sur la disparition, sur le manque de dialogue , la vérité est souvent devant nos yeux, trop visible pour qu'on la voie.

Une écriture que je découvre, c'est pourtant le dix-huitième roman de Françoise Houdart. Une jolie plume d'une construction originale. Un agréable moment de lecture.

Ma note : 7.5/10 ***
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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