AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Rouletabille


J'avais commencé l'été avec son Goncourt, et bien que pas vraiment convaincu je me suis laissé tenter par les particules élémentaires en cette fin de saison estivale.
J'ai pas de chance avec Houellebecq, après m'avoir bassiné avec ses références artistiques dans la carte et le territoire, univers où je ne connais pas grand chose, les particules élémentaires est un récit parsemé de pensées sur la physique, de grande théorie sur les molécules et compagnie, autre univers auquel je comprends rien et pire encore qui ne m'intéresse pas du tout. J'ai jamais aimé les cours de physique chimie !
Ainsi tous les passages sur la vie et l'oeuvre de Niels Bohr, fondateur de la mécanique quantique ou les rêves de Michel, chercheur talentueux m'ont profondément ennuyé et surtout rendu la lecture ultra compliquée. D'ailleurs j'ai mis assez longtemps à finir ce livre, plusieurs fois il m'est arrivé de l'abandonner 2-3 jours de suite, chose très rare quand je commence une lecture.
Passé ces références physiques, le coeur du livre reste les réflexions de Houellebecq sur notre société. J'ai envie de dire qu'il y a à boire et à manger, certaines sont pertinentes, d'autres me semblent fausses mais au moins le lecteur reste concentré sur sa lecture. Allons y :
- " prise dans son ensemble la nature sauvage n'est rien d'autre qu'une répugnante saloperie". Excellent à l'heure des discours stéréotypés hymne à la nature et en plus je suis d'accord avec lui : en fin de compte il a raison si on laisse la nature seule sans intervention humaine alors le règne du chaos à gagné. La nature est dominée par la loi du plus fort, chaque espèce vivante cherche à tuer le plus faible pour assurer sa survie, les forets seraient une sacrée jungle sans l'intervention de l'homme pour réguler tout ca. L'homme est nécessaire pour préserver une nature agréable, paisible, protégé contrairement à la doctrine qui voudrait nous faire gober qu'il faut la laisser tranquille.

- "l'univers des cadres moyens et des employés était plus tolérant, plus accueillant et plus ouvert que l'univers des jeunes marginaux". Là encore l'auteur sort des sentiers battus et il a pas tord. Certes l'entreprise est un univers hypocrite mais il permet de maintenir une certaine cohésion sociale, une certaine chaleur humaine, et il est vrai que des marginaux finissent par entrer dans une forme de sectarisme, ils finissent par refuser toute aide venant de l'extérieur et étrangement préfèrent rester dans leur inconfort.

- " la libération sexuelle est un nouveau palier dans la montée historique de l'individualisme". Entièrement véridique, nos sociétés occidentales ont même fait entrer le sexe dans l'univers de la compétition ! le sexe est finalement devenu extrêmement codifié vu qu'il est omniprésent. Bientôt le sexe fera son entré dans les compétitions olympiques vous verrez !

" une chose est certaine : plus personne ne savait comment vivre." En effet nous sentons bien que notre manière de vivre au XXI siècle n'est pas la meilleure pour atteindre une forme de bonheur individuel et collectif mais le problème est que nous ne voyons pas vraiment d'alternative crédible d'où une déprime générale, une tristesse que l'on trouve à tous les coins de rues, une société anxiogène.

- " la mort est le grand égalisateur". Je ne suis pas d'accord avec cette phrase, même face à la mort les inégalités persistent ! Certes on sera tous mort mais la manière dont on y arrive n'est pas la même : certains ont la chance d'y accéder tranquillement sans souffrances tandis que d'autres doivent subir de longs moments l'irrémédiable attente.

- " les hommes ne servaient visiblement à un peu près à rien". Phrase assez facile, un brin démagogique. Ce n'est pas parce qu'on sert à rien aujourd'hui que ce doit être le cas demain ! Mais forcement en restant dans son pieu à déprimer toute une journée comme Houellebecq c'est sur ca sert à pas grand chose et on va pas faire avancer la marche du monde ! Après tout c'est un discours de facilité, de défaite de considérer qu'on ne sert à rien, un discours stérile.

- " en réalité jamais les hommes ne sont pas intéressés à leurs enfants, n'ont éprouvés d'amour pour eux". Là encore grande phrase générale facile qui n'apporte pas grand chose au débat.

Pour finir , un livre sulfureux qui mérite sa réputation contrairement à d'autres, certains passages sont vraiment affreux comme la secte satanique, les humiliations de Bruno à l'internat et l'emploi à tout bout de champs des mots crus pour parler de sexualité devient pesant.
Commenter  J’apprécie          390



Ont apprécié cette critique (24)voir plus




{* *}