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Critique de ODP31


J'adore détester Houellebecq.
Dans le registre des mots d'excuses bidonnés, tous les malades du vendredi qui enterrent chaque année une dizaine de grand-mères pour sécher le boulot ou l'école et tous les volages qui transhument en réunion de cinq à sept peuvent se rhabiller (surtout les derniers SVP).
Michel plaide la naïveté, la crédulité et sa confiance aveugle dans la bonté de l'espèce humaine, ce qui m'amène à penser que l'écrivain est finalement un incompris, un nihiliste de papier.
Non, il ne voulait pas dire que l'immigration et la délinquance étaient des synonymes. C'est le vilain Michel Onfray, ce philosophe qui écrit comme il respire, trois sequoias par mois sur la conscience, qui n'a pas voulu retirer de la vente le hors-série de la revue Front Populaire dans lequel le célèbre écrivain s'était laissé aller à surjouer ses « chamailleries » avec les Musulmans. Son excuse : il n'avait pas relu. C'est bêta pour un écrivain.
Non, il ne se doutait pas davantage qu'en allant dans un hôtel à Amsterdam pour une partie à trois filmée par un réalisateur palmé de toc, il risquait de devenir la vedette d'un porno pas très chic. Désolé, mais avec son physique de rêve, il n'avait pas été surpris quand le Cafard, petit surnom donné au cinéaste au camescope, lui avait proposé de coucher avec de jeunes femmes en pamoison. Une évidence.
Dans ce journal de bord qui enchaîne les naufrages, il réussit donc l'exploit de rendre sa carcasse encore plus pathétique que ses personnages de roman. C'est l'extension du domaine de la loose.
Comme disait un célèbre penseur à pédale, c'est à l'insu de son plein gré que toutes ses mésaventures lui sont arrivées au pauvre Michel.
Même les plus fidèles adeptes du prophète de la décrépitude jugent que cet essai ne mérite pas une petite place dans sa bibliographie. Ma petite personne considère au contraire que ce livre y a toute sa place puisque quelques pages offrent des fulgurances Houellebecquiennes avec cette langue sirupeuse de lendemain de cuite qui épouse à merveille une époque aux illusions discount.
Je pense également que cet exercice révèle comme jamais son goût pour le scandale qu'il provoque sciemment pour pimenter sa postérité.
Derrière les excuses, évacuées mollement en quelques lignes, il s'agit avant tout ici d'un règlement de compte. Il est impitoyable avec Michel Onfray, condescendant avec certains journalistes, haineux avec le casting de son film au pays du gouda. A défaut d'avoir eu gain de cause devant la justice, il se venge d'un trait de plume.
Une façon d'orchestrer la décadence.
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