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Critique de Deslivresalire


Florent-Claude Labrouste est un fumeur invétéré en dépression.
Son traitement, le Claptorix est un antidépresseur qui aide à la production de Sérotonine, l'hormone du bonheur, mais qui inhibe la synthèse de la testostérone, ce qui de fait, le rend progressivement impuissant.

Notre cadre du Ministère de l'agriculture est dépassé par le cynisme et les déviances de sa compagne japonaise. Il décide alors de tout plaquer et se planque, pour se retrouver et faire seul, un retour vers ses amours et ses amis d'autrefois, dont il découvrira que les vies ne sont franchement pas plus brillantes que la sienne.

De relations passées et d'histoires gâchées, en passant par ses retrouvailles avec un ancien camarade d'études, lui-même au coeur d'une révolte paysanne en proie au rouleau compresseur de l'Union Européenne, il devra faire face à ses choix de vie, à ses histoires d'amour ratées, à tout ce temps perdu.

Au fil de cette décadence intellectuelle, physique et romantique il voudra retrouver son seul véritable amour, le plus inaccessible aussi. Mais le temps ne se rattrape jamais.

"Je laissai directement pénétrer dans ma conscience cette évidence pénible, atroce et létale que j'aimais encore Camille".

A mon avis :
Il n'y a pas d'analyse politique dans ce nouveau Houellebecq comme j'ai pu le lire parfois, mais bien une capacité de son auteur à être dans l'air du temps et à percevoir l'humeur populaire. Dans le cas présent, la révolte paysanne qui couve, évoquée en second plan et pendant quelques chapitres, fait écho aux mouvements sociaux actuels en France, bien que les problèmes des paysans français ne datent pas d'hier.

Dans ce cadre et comme toujours, ce roman est à la fois cynique, cruel, féroce, odieux et terriblement drôle. Mais il est aussi romantique.

Et s'il n'y a pas d'analyse politique, il y a néanmoins une vision juste des relations humaines, comme souvent avec cet auteur, qu'elles soient amoureuses ou amicales.

"Les femmes comprennent mal ce qu'est l'amour chez les hommes, elles sont constamment déconcertées par leur attitude et leurs comportements, et en arrivent quelquefois à cette conclusion erronée que les hommes sont incapables d'aimer, elles perçoivent rarement que ce même mot d'amour recouvre, chez l'homme et chez la femme, deux réalités radicalement différentes".

Et on retrouve bien entendu le personnage central des romans de Houellebecq, forcément au bout du rouleau, forcément dépressif, forcément misogyne mais qui, lucide, ne craint pas de dire des vérités crues, au second degré, mais aussi parfois au premier, ce qui a tendance à nous faire oublier qu'il s'agit d'un roman, pas d'un essai.

Un très bon roman donc, que les amateurs du genre doivent se dépêcher de lire, et que les autres découvriront sans oublier qu'un Houellebecq s'apprécie en prenant du recul et du détachement... et alors, il devient aussi particulièrement drôle.

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