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Critique de Agathethebook


J'aurais pu rencontrer Nicolas à un concert.

J'aurais aperçu son sourire et ses yeux briller dans la foule.

J'aurais saisi l'instant de grâce qu'il vivait, seul dans la syncope des lumières.



Mais la musique viendra plus tard, un fil rouge à nos romans jumeaux, enfantés du même sang et au même moment.

Car ce sont d'abord les mots qui m'ont menée à lui.

Il écrivait des chroniques littéraires pour se dévoiler petit à petit, j'ai commencé comme ça aussi.



Le chemin vers la découverte de soi est parfois long et l'étincelle ne prévient pas.

« C'était l'anniversaire de Rimbaud », cette soirée du 20 octobre où le poète en lui a pris son envol.

Patti Smith n'imaginait pas la renaissance qu'elle allait provoquer.

En une dizaine de chansons, l'Albatros s'était déployé.

À quoi ça sert de marcher quand les mots nous font voler ?



Ce soir de concert, installé au-dessus la table de mixage,

Il laisse son esprit vagabonder vers de tendres souvenirs :

L'enfance et le premier amour, y-a-t-il besoin d'autre chose pour vivre ?



Son grand amour est là, un peu plus bas.

Il n'est pas nécessaire de la voir pour la deviner, la ressentir.

Les rendez-vous à distance sont tellement plus romantiques que les têtes à tête.



Car c'est le moment de faire la paix,

Avec ce corps qui n'a jamais voulu écouter,

Avec la marginalité qu'il a appris à sublimer

Avec cette femme qui n'est plus la sienne.



Un minuscule bébé né trop tôt pour marcher mais pas pour aimer.

Des parents dont l'amour fou m'a bouleversée.

Je pleure à ce passage où son père lui fait découvrir le cheval, le ski, le vélo,

et Nicolas oubliait la corde, la rampe, et les bras forts qui le soutenaient;

Nicolas ressentait le vent, le vide, l'ivresse de la vitesse.



Ce soir, c'est le moment de ressentir, de ne plus forcer le sourire.

D'être charmant uniquement avec soi-même.

De libérer les mouvements désordonnés, de les laisser s'exprimer.



De cet amour avec elle,

Il en garde le souvenir magistral du dépassement et de l'éblouissement.

Il était comme tous les autres amoureux du monde. Il volait, évidemment.

Il en a oublié ses maux, ses limites, il a pris des trains et effacé les frontières.

« Elle a été le mur du son qu'il n'a pu franchir. »




Seul pour une fois, Nicolas expérimente la transcendance,

La possible communion de son âme et de son corps à travers la musique.

Comme ce jour avec l'Indienne, cette femme qui sans un mot a mis ses mains sur ses douleurs.

Nicolas recherche le chant des sirènes et les prières des sorcières.

Il s'agrippe à leurs longs cheveux gris et se hisse vers la vie.

Nicolas s'est perdu dans l'addiction des sensations.

Dans la communion des mots il a trouvé ses réponses.


Que l'Albatros continue son envol, bravo, infiniment.
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