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Critique de BazaR


De Conan je connaissais le film avec Schwarzy et les BD comics publiées sous licence Marvel illustrées par John Buscema ou Barry Smith. Je savais bien entendu que tout cela découlait des romans de Howard mais quelque chose me freinait à l'idée de les entreprendre. Je craignais plus ou moins d'avoir affaire à du superficiel fracassage de crâne, manquant de complexité. Mais à force de lire les opinions dithyrambiques aux quatre points cardinaux je me suis demandé si je n'avais pas fait une erreur…
Ah ben ouais, c'était une GROSSE erreur.

Howard a créé avec Conan un monde sauvage d'où la civilisation n'est pas totalement absente. A travers les aventures de cet homme à la bougeotte incoercible que rien n'intéresse en dehors de l'instant présent, de cette allégorie de l'expression « carpe diem », qui prend chaque émotion qu'il ressent à bras le corps comme un romantique du 19ème siècle, on découvre ce monde qui est une version déformée du nôtre ; une carte, malheureusement absente du recueil mais dont on pourra trouver des exemples sur le Net, le prouve aisément. Même sans cela les noms des pays sont évocateurs : Asgard, Terres Pictes, Aquilonie, Iranistan, Afghulistan, Kithaï… cela situe immédiatement. Conan les parcourt, un jour voleur, le lendemain chef de tribu, puis pirate, puis capitaine d'armée. Et partout il se heurte à des hommes ambitieux et surtout à des forces anciennes, des Dieux oubliés et maléfiques, des sorcières régnant sur des villes perdues dans des jungles insondables, des démons convoqués pour dévorer le faible, tout un panel cosmico-magique qui n'a rien à envier au bestiaire de Lovecraft.
La différence avec Lovecraft est que Conan n'a pas peur, ou domine sa peur et affronte ces créatures avec courage et surtout colère. Jamais il ne se sent leur inférieur. Les titans en rigolent au début, avant que leur sourire ne reste éternellement figé sur leur visage, sculpté par l'épée du sauvage humain qu'ils méprisaient.

L'introduction du recueil parle de la puissance évocatrice des mots de Howard. Ce n'est pas une vaine phrase. Les images se forment d'elles-mêmes, riches, claires, colorées, puissantes. Il y a longtemps que visualiser les scènes lues ne m'avait paru si aisé.
Enfin, j'enfoncerai une porte ouverte en remarquant l'incroyable filiation que Conan a générée en fantasy. Quel auteur postérieur ne s'en est pas inspiré à un degré ou un autre ? En lisant, j'ai pensé à Moorcock (Elric : la sorcière dormante), à Eddings (la Belgariade) mais aussi à Van Hamme et son Thorgal qui comme Conan parcourt un monde dont on reconnaît les traits bien qu'il soit différent du nôtre.

J'ai bien fait de passer outre mes préjugés. Je me replongerais bien dans les comics de Conan du coup.
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