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Citations sur La Saga des Cazalet, tome 3 : Confusion (48)

Il avait retiré sa veste pour faire un oreiller, puis il l'avait extrait de son fauteuil et étendu aussi délicatement qu'une feuille venant atterrir sur le sol. Il avait pris ensuite les pitoyables moignons qui restaient de ses bras, pour les poser autour de ses propres épaules, et avait pleuré jusqu'à ce que Richard ait l'impression que leurs deux coeurs allaient se briser. Il avait essuyé ses larmes sur le visage de Richard avant de l'embrasser. Ensuite il l'avait remis dans son fauteuil, avait ramassé sa veste et l'avait ramené dans sa chambre. Alors il avait su que Tony avait enfin admis qu'il n'y avait pas d'avenir pour eux.
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Pour la première fois elle regardait en face la possibilité effrayante de ne plus être mariée à Michael… Elle n’était pas l’épouse qu’il lui fallait : non, l’expression était faible, elle ne ferait une épouse convenable pour personne. Elle ne l’aimait pas : il était à la fois trop vieux et trop jeune pour elle, et elle trouvait sa relation avec sa mère à la fois méprisable et terrifiante. Peut-être n’était-elle pas capable d’amour…. Mais on touchait là à quelque chose de si douloureux qu’elle s’interdisait de l’approfondir. D’une manière ou d’une autre, à un moment ou un autre, elle semblait s’être trompée, avoir commis, en actes ou en paroles, des erreurs qu’il était désormais impossible d’effacer…
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Ils se réconcilièrent : le pardon était facile, mais le bonheur parfait et sans mélange qu’elle avait connu devint fugace, incertain : le présent contaminait le passé, et était infecté par l’avenir. Cette dispute lui fit comprendre non seulement combien elle l’aimait mais combien elle le connaissait peu.
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Je continue à écrire ce journal autant pour moi, que pour toi parce que ça m’aide à me souvenir de toi… je veux dire, à mieux se souvenir de toi. Une des difficultés dans le fait qu’il se soit écoulé tant de temps depuis ton départ – deux ans et neuf mois maintenant – c’est que, même si je pense beaucoup à toi, il semble que je me rappelle moins de choses sur toi. Je les récapitule en permanence, mais je n’arrête pas de me dire qu’il y en a d’autres dont je ne me souviens plus. C’est comme si tu t’éloignais lentement de moi à reculons. J’ai horreur de cette sensation. Si c’est ce que les gens veulent dire quand ils prétendent que le chagrin s’atténue, je n’en veux pas. Je veux me souvenir de toi aussi complètement et aussi vivement que le soir où l’homme a téléphoné pour annoncer que tu avais disparu ; autant que quand Pipette a apporté le mot incroyable que tu m’avais écrit et que je garde dans le tiroir secret du bureau que Poll m’a donné.
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Quand elle écrivait à Stella, elle parlait surtout de ses lectures. « Au fait, je suis enceinte ! » lâcha-t-elle à la fin d’une lettre. Le point d’exclamation était censé rendre l’annonce excitante. Elle songea à raconter à Stella les sentiments que lui inspirait sa grossesse, et à quoi ressemblait sa vie, mais ne put s’y résoudre. Elle aurait été obligée de réfléchir sérieusement à la situation, or elle se sentait trop désorientée et trop pétrie de doutes pour s’y hasarder. Et puis elle craignait de lever le voile sur des choses qu’elle serait incapable de regarder en face. Tant qu’elle jouait son rôle ( et elle était bel et bien amoureuse de Michael : il suffisait de voir comme elle détestait qu’il s’en aille le matin et comme elle comptait les heures jusqu’à son retour), ce serait une sorte de trahison de dire qu’elle trouvait sa vie difficile, ou ennuyeuse.
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Louise avait beau ne pas être un simple personnage dans une pièce de théâtre, elle n’avait pas du tout l’impression d’être un œuf ; elle se serait plutôt comparée à une dalle dans un pavage irrégulier, ou à un morceau de puzzle. Elle ne savait plus qui elle était ; même les éléments disparates du pavage ou du puzzle ne semblaient pas lui appartenir, s’apparentant davantage à ces petits rôles sans importance auxquels elle avait fini par s’habituer, et qu’elle jouait par conséquent avec dextérité. Mrs Michael Hadleigh était un de ces rôles. La jeune épouse chanceuse d’un homme séduisant qui, au dire de Zee, avait brisé un nombre incalculable de cœurs.
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Un silence gêné s’établit. Autrefois, elle aurait pensé qu’il flirtait avec elle et aurait su exactement quoi faire, ou ne pas faire ; elle aurait décidé de l’étape suivante. Aujourd’hui, elle était désemparée : elle n’avait aucune idée de ce qui se passait, elle avait seulement la sensation déroutante qu’il comprenait mieux qu’elle de quoi il retournait.
« Il est très difficile d’être heureux dans une guerre.
- Pourquoi dites-vous cela ?
- Parce que je sens que vous vous reprochez de ne pas être heureuse. Pourquoi le seriez-vous ? Avec des gens qui se font tuer sans arrêt, massacrer, assassiner et parfois torturer auparavant, et puis les familles brisées, les couples séparés, la pénurie de toutes les choses qui facilitent la vie, une routine monotone et une absence générale de ce qui pourrait s’apparenter à de l’amusement, pourquoi devriez-vous… pourquoi quiconque devrait-il être heureux ? On peut subir – les Anglais semblent être devenus très doués pour ça -, mais pourquoi devrait-on y prendre plaisir ? Je sais que le tempérament britannique est réputé pour son flegme, mais on ne peut pas dire que ça facilite le sourire ! »
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Je m’apprêtais à écrire qu’elle semble se remettre de la mort de sa mère, mais cette expression me paraît vide de sens. Je ne crois pas que les gens se remettent jamais d’une chose aussi terrible ; elle cesse peut-être d’être leur unique ou principale obsession, et pourtant quand ils y pensent, ils souffrent toujours autant. En réalité, je ne sais pas ce que ressent Polly parce que je ne suis pas elle. C’est ce qui rend les gens si intéressants, tu ne crois pas ? La plupart du temps on n’a pas la moindre idée de ce qu’ils ressentent, parfois on en a une toute petite idée et, d’autres fois, j’imagine, on le sait pour de bon.
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