Citations sur La Saga des Cazalet, tome 3 : Confusion (48)
La guerre a l'art de niveler les hommes, tu sais. Après avoir tous plus ou moins risqué leur peau, les gens ne verront pas d'un très bon oeil le retour à un système de classe où la vie de certains compte plus que celle des autres.
Elles repartirent vers la maison, émergeant du couvert des arbres pour traverser la pelouse : au bord des colchiques jaillissaient , flamboyants, de la terre nue.
"Comment les décririez-vous ? demanda Zee.
- On dirait des femmes en robe de soirée le matin, répondit-elle.
Au cas où tu ne le saurais pas, une des différences entre l'amateur et le professionnel c'est que l'amateur ne travaille que quand il a envie, et que le professionnel travaille quelle que soit son humeur.
- [...] La guerre a l’art de niveler les hommes, tu sais. Après avoir tous plus ou moins risqué leur peau, les gens ne verront pas d’un très bon œil le retour à un système de classes où la vie de certains compte plus que celle des autres.
- Mais ce n’est pas le cas, si ? Ce n’est pas possible, n’est-ce pas ? Tu crois qu’après la guerre les femmes seront prises au sérieux, alors ?
- Je n’en ai aucune idée. Elles ne sont pas prises au sérieux ?
- Tu sais bien que non.
Je m' apprêtais à écrire que [Polly] semble se remettre de la mort de sa mère, mais cette expression me parait vide de sens. Je ne crois pas que les gens se remettent jamais d'une chose aussi terrible ; elle cesse peut-être d'être leur unique ou principal obsession, et pourtant quand ils y pensent , ils souffrent toujours autant.
- J’ai constaté qu’il était très dangereux de s’habituer aux choses.
- Quelles qu’elles soient ?
- Oui, quelles qu’elles soient. On cesse de les remarquer, et, pire, on a l’illusion d’être arrivé quelque part.
Les permissions pour les militaires devaient constituer des répits ; on n'était pas censé "faire de vagues" à la maison, mais plutôt offrir au guerrier une "plage" de calme et de repos, et d'heureux souvenirs à emporter avec lui au combat.
Elle faisait l’amour comme quelqu’un qui devait attraper le train de huit heures dix et savait qu’il passerait le voyage debout.
Nourrissant, au départ, l’idée simpliste que tous ces livres, étant des classiques, devaient nécessairement être bons, elle était déconcertée par les efforts qu’elle était obligée de déployer pour en finir certains.
On aurait pu penser que, sachant à quel point la guerre était abominable, scandaleuse et effrayante, les gens seraient tombés d'accord pour qu'il n'y en ait plus, (...).