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Fin de la formidable saga des Cazalets. Un dernier tome en demi- teinte, plein de nostalgie, de ce qui qui fut et ne sera plus
Autant "Etés anglais" était lumineux, solaire, brillant , autant ce dernier volume est bien souvent sombre, gris, et triste
Que dire sans trop en dévoiler ?
il y a des deuils, des déceptions, des pertes, des chutes, tout change en effet et pas vraiment dans le bon sens pour la plupart de nos amis
Heureusement qu'il y a les enfants ! La relève est assurée avec Laura, Georgie et leurs cousins, petits cousins etc... (on s'y perd un peu au début ...alors celui-là, qui sont ses parents déjà ? ah oui: eux!), aussi drôles et impertinents que le furent leurs illustres prédécesseurs, le formidable duo infernal Neville-Lydia
Ah bah, Neville, parlons en ! Non mais ça ne va pas la tête Mrs Howard ??? Pourquoi transformer ce si drôle garçon en , en, en...pas de divulgâchage, je ne veux même pas l'écrire tant ça s'apparente à une trahison de personnage !
(ne parlons même pas d'Archie...dans la série trahison...pas tellement mieux...)
Mais peut-être que c'est parce que c'est ça la vie, que rien n'est joué d'avance, que tout change et surtout les gens et que c'est parfois tant mieux et parfois tant pis
(sauf cette bonne Tante Rach, immuable, toujours prévenante et cherchant à voir le meilleur en chacun)

Peut-être est-ce finalement un tome qui n'était pas nécessaire. Bien sûr, on s'était attachés et on voulait continuer à suivre Clary, Polly, Louise et les autres....mais peut-être qu'il ne valait mieux pas. J'ai comme l'impression que l'autrice était fatiguée du trio des Cousines (comme des autres personnages d'ailleurs) et qu'elle avait envie de tourner la page.

La page se tourne, lentement, inexorablement, une génération s'éteint, une autre s'avance, on passe un dernier Noël plein de tendresse et de nostalgie à Home Place avec (presque) tout le monde.
Et vive les enfants !

Mention spéciale à Miss Milliment qui ne mérite pas mais alors pas du tout cette fin ! (du coup, entre ça et Neville j'enlève une demi étoile, et toc!)

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Attention SPOILER possible. Préférable de ne pas lire cette critique si vous n'avez pas encore lu cette saga.
Lu les cinq volumes en un temps record en dépit d'une vie professionnelle bien chargée.
Le premier volume m'avait laissé une impression mitigée. Ambiance Comtesse de Ségur à l'anglaise, sans qu'il se passe grand-chose au départ et beaucoup de personnages à maîtriser. Toutefois en fin de premier volume on commence à deviner que cela vaudrait sans doute la peine de lire la suite vu que la seconde guerre mondiale se profile. Par conséquent et vu que seuls les deux premiers volumes sont actuellement disponibles en français, j'ai lu les quatre volumes suivants en anglais pour éviter d'avoir à me re-familiariser des mois plus tard avec les nombreux personnages.
En hyper résumé il s'agit de raconter la vie des membres d'une famille anglaise de la bonne bourgeoisie, entre Londres et sa demeure de campagne dans le Sussex, durant une période charnière de l'histoire récente, sur vingt années entre 1937 et 1957. Les enfants reçoivent une attention particulière raison pour laquelle je trouvais au premier volume une atmosphère ségurienne à la "Les malheurs de Sophie" mais leurs parents voient également leur vie décortiquée, sans complaisance, entre façade affichée et déboires sentimentaux divers à une époque où la morale victorienne s'effiloche mais est toujours bien présente, du moins au cours de la période 1937-1947, au cours de laquelle se déroulent les quatre premiers volumes.
Il y a évidemment le côté très "lecture pour dames" puisqu'il s'agit d'une saga familiale principalement vue d'un oeil féminin (les déboires des membres masculins de la famille au cours des deux guerres mondiales constituent plutôt une sorte de "bruit de fond" de la vie en temps de guerre en Angleterre). Ce côté-là m'avait amenée à me poser la question de savoir si j'allais continuer la lecture ou pas car intenable pour moi sur cinq volumes.
Mais il y a beaucoup plus si l'on parvient à dépasser les deux tiers du premier volume. En vrac :
- on y trouve une abondance de détails, domestiques et pratiques, sur la vie quotidienne à cette époque dont on ne souvient plus trop par exemple aujourd'hui qu'il n'y avait pas de chauffage central et que l'usage des antibiotiques ne s'est développé vraiment qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale;
- on y découvre le point de vue très particulier de la société anglaise sur la seconde guerre mondiale. En effet le Royaume-Uni n'a jamais été physiquement envahi par l'armée allemande mais il a par contre été abondamment bombardé de nuit, ce qui a inévitablement conféré un climat très particulier à la vie quotidienne de l'époque où les gens apprirent à se déplacer dans le noir;
- la période voit une transformation radicale de la société anglaise, accélérée par la seconde guerre mondiale. Avant la guerre la bonne bourgeoisie s'entourait encore de bonnes, gouvernantes, cuisinières, chauffeurs, jardiniers et autres domestiques en tous genres. Les femmes de la classe supérieure étaient capables de travaux d'aiguille sophistiqués (elles passaient ainsi une bonne partie de leur temps à fabriquer des vêtements - y-compris pour les domestiques - durant la guerre), interprétaient des sonates au piano ou encore s'occupaient de leurs roses mais s'avéraient totalement incapables de cuisiner ou d'entretenir leur maison. Après la guerre la domesticité va tout simplement disparaître pour ne se maintenir que dans les très hautes sphères de la société. Résultat : ces dames vont devoir, ô horreur insurmontable, apprendre notamment à cuisiner...
- cette relative oisiveté des femmes de la classe supérieure ne les "libérait" pas pour autant : enfermées dans le carcan de la morale (post)victorienne, victimes de la double morale et toujours largement dans l'ignorance des choses du sexe. Cette saga est l'occasion de beaux portraits de femmes : Villy, l'ex danseuse qui abandonne tout pour se marier à Edward, le second frère, et mener la vie d'une bonne bourgeoise, faisant quatre enfants à son mari pour se faire finalement abandonner, après des années de double vie, par son volage d'Edward qui s'inscrira dans l'air du temps de l'après-guerre pour divorcer de son épouse et la reléguer à une vie de femme abandonnée à laquelle rien ne l'avait préparée; Louise, sa fille, qui aspire à une vie libre mais qui finalement se fait prendre au piège d'un "beau" mariage dont elle finira par s'extraire mais pour tomber dans une relative pauvreté et dans la situation assez humiliante d'être la maîtresse d'un riche homme marié; Clary, l'enfant hyper sensible de l'un des autres frères Cazalet, disparu longtemps à la guerre, et qui finira par épouser un substitut de père mais dont on devine, à la fin de la saga, qu'elle va peut-être s'épanouir en tant qu'écrivain; Sybil, l'épouse du premier frère, qui ne peut s'empêcher de préférer ses fils à sa belle Polly, son unique fille, et qui mourra tragiquement d'un cancer à la petite quarantaine; Zoé, la seconde épouse du troisième frère qui, par les épreuves de la guerre, évoluera du statut de péronnelle insupportable à celui de bonne épouse apaisée; Polly, la belle Polly, qui trouvera son prince/Lord charmant et la maison dont elle rêvait de s'occuper etc.
- sur le plan politique : on perçoit l'évolution d'une Angleterre attachée à son Empire et observant le "Continent" de loin à un Royaume-Uni connaissant la décolonisation et l'arrivée de travaillistes au pouvoir après la seconde guerre mondiale. Même si cette saga a été écrite bien avant qu'il ne soit bruyamment question de Brexit, on comprend d'autant mieux cette nostalgie de l'époque impériale qui a servi a manipuler nombre de britanniques en vue d'une sortie de l'Union européenne;
- sur le plan économique: l'entreprise familiale "old school" des Cazalet va péricliter après la guerre, les frères n'ayant pas su prendre à temps le tournant de la bourse. La saga se conclut sur la faillite de l'entreprise, le désarroi des aînés et l'adaptation tant bien que mal des plus jeunes. Mais il y a comme un climat d'espoir timide, celui des golden sixties qui se profilent à l'horizon.
Bref une longue lecture à la fois distrayante et édifiante, à conseiller aussi pour cette prochaine période de fêtes confinées, à condition bien sûr de lire en anglais. La langue utilisée n'est pas excessivement compliquée, peut-être une occasion pour vous de vous lancer...
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