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Critique de Paulette2


J'ai vu un peu du charme de Cecil Beaton dans l'oeuvre d'Elizabeth Jane Howard : même tombé parfait, même équilibre rassurant, même stabilité sociale, même exotisme contrôlé.
L'analyse psychologique des quatre personnages principaux d'"Une Saison à Hydra", parfaite, a ce je ne sais quoi de pénétrant et d'un peu kitsch (Alberta, la jeune première, a les joues roses et la naïveté charmante). La narration nous fait voyager plaisamment en plusieurs lieux successifs (Londres, New York, Hydra, Athènes) et entendre les voix des quatre personnages qui racontent tour à tour leur vision des choses, avec un sens des longueurs délicieusement suranné. "Une Saison à Hydra" a bien la précision délicate et le sens du romanesque d'une robe New Look de Monsieur Dior.

Mais il y a bien plus que cela dans ce roman, et heureusement : l'observation à la loupe des affres de la création théâtrale (car Emmanuel Joyce est un dramaturge célèbre) permet d'explorer la frontière douloureuse entre le rêvé et le réalisé.
J'ai aimé également la manière dont l'auteure joue avec les cartes de ses personnages (2 femmes, 2 hommes, à différents âges de la vie) qui se superposent à la lumière de plus en plus vive des paysages, s'amusant des combinatoires possibles, pour une issue étonnante que je ne vous révèlerai pas mais qui nous tient tout de même en haleine.
Il y a cette île grecque aussi, que le titre nous fait attendre impatiemment et qui soigne son arrivée pour mieux exploser dans nos imaginations en des descriptions superbes : de jour, de nuit, sous l'eau, sur l'eau, au port, sur l'âne, en terrasse, on ne s'en lasse pas !
Et puis il y a ce thème lancinant du départ, qu'on retrouve dans d'autres romans d'Elizabeth Jane Howard, lancé à sa manière feutrée et tellement élégante :
"Tout était affaire de départ. Où allait-il? La question se posait tout au long de la vie. Ils arriveraient, descendraient du bateau et iraient... vers quoi?"
Mais l'important n'est-il pas le voyage, chère Mrs Howard ?

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