J'apprendrai aussi qu'orang-outan signifie "homme de la jungle", l'un des rares mots indonésiens connus à travers la planète !
Partant du principe que "la nature nous a donné deux oreillers une bouche pour écouter le double de ce que l'on dit", je me contente d'écouter et de poser quelques questions. En somme, de jouer le rôle de psychologue, une fois encore. Je sens l'homme heureux de s'exprimer. Tellement heureux qu'il m'emmènera finalement jusqu'à Miami, soit un détour de six heures aller-retour ! Incroyable ! En sortant de son véhicule, je le remercie vivement pour ce voyage et cet immense détour, le plus grand de mon tour du monde.
Six mois de stop ont affuté mon sens de l'observation et mon esprit d'analyse. Je lis à présent beaucoup d'informations sur un visage. C'est primordial car, en quelques secondes, je dois décider si je monte ou non dans une voiture ou si j'accepte une invitation.
Ici, le temps n'a pas la même valeur que chez nous. In châ Allah n'est pas une simple formule, c'est une véritable façon de vivre. Cela ne fonctionne pas aujourd'hui ? Et bien, ça marchera demain, ou peut-être après-demain, ou encore jamais. Quelle que soit l'occasion, il ne faut pas s'en faire. Personne n'est pressé. Les instants passés à attendre ou à palabrer ont autant de prix que le temps "efficace" et productif.
Ici, l'homme n'est rien : le vent, le sable et le desert ont tôt fait de rétablir leur loi. Le guide du convoi, un Touareg installé dans le véhicule de tête, semble utiliser son flair ou sa magie pour nous guider au milieu du néant.
"De toutes les folies et aberrations qu'on rencontre dans l'humanité, celle qui me paraît la plus inconcevable, c'est que l'homme, pendant son passage sur la terre, n'ait pas la curiosité de la connaître tout entière." Alain Gerbault (navigateur et pilote français)