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Citations sur Birthday Letters (9)

C’était le mois de mai. Comment cela a-t-il commencé?

Qu’est ce qui nous a écorchés vifs comme cela? Par quel

Drôle de tour

La lame de la lune nous a-t-elle, de si bon matin,

fait saigner l’un l’autre? Qu’avais-je fait? J’avais

D’une manière ou d’une autre,

Mal compris. Inaccessible.
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Le merle

Tu étais la geôlière de ton meurtrier -
Qui te gardait emprisonnée.
Et puisque j'étais ton infirmier et ton protecteur
Ta peine était la mienne aussi.

Tu faisais semblant de te croire en sécurité. Je te nourrissais.
Tu mangeais, buvais, avalais,
Me glissant des regards ensommeillés, comme un nourrisson
De sous tes paupières.

Tu nourrissais la fureur de ton prisonnier, dans le donjon, A travers le trou de la serrure -
Puis subitement, tu bondissais et remontais
L'escalier en spirale, sans lumière.

D'immenses visages rouge coquelicot brûlés, carbonisés, À la fenêtre. « Regarde !»
Tu as tendu le doigt, un merle trimbalait
Un ver dépassant de son gosier.

La pelouse s'étendait comme une page blanche prête Pour le rapport de la prison.
Qui serait celui qui écrirait sur elle
Je ne m'en suis jamais soucié.

Une créature muette, gardant la porte du fourneau
Sur ton trident de démon,
Un crayon entrain d'écrire déjà
Le faux est le vrai, le vrai est le faux.
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Tes doigts
  
  
  
  
Qui se souviendra de tes doigts ?
Leur vie légère ? Ils semblaient voler,
Suivre la lumière de ton regard.
Au piano, rythmant de vieux airs des années quarante,
Ils prenaient d’eux-mêmes le rôle du bouffon, impassibles pantins.
Tu leur demandais seulement d’être dans le ton.
Mais lorsque tu parlais, tes yeux révélant
La lumière stroboscopique de ton exultation,
Ils frémissaient, vacillaient comme d’aériennes ballerines.
Je pensais à des oiseaux en quelque parade sexuelle
Sous les tropiques, sautant et faisant la culbute,
Accomplissant d’étranges choses dans les airs, et retombant
    dans la poussière.
Ces danseurs de ton excès.
D’une telle habileté, une telle précision de toucher.
Penser leurs propres pensées était comme une caresse
Qui éclairait le rouge à lèvres aux coins de ta bouche.

Impeccables chefs d’orchestre de ta compétence,
Cabriolant sur ta machine à écrire,
Possédés par un esprit enfantin, espiègle
Qui s’amusait à imiter, à danser chaque geste,
Avec tant de légèreté, tant de brio.

Je me souviens de tes doigts. Et les doigts de ta fille
Se souviennent de tes doigts
Dans tout ce qu’ils font.
Ses doigts obéissent et font honneur à tes doigts,
Les Lares et les Pénates de notre maison.


/ traduction de l'anglais par Sylvie Doizelet
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oi tu attendais,

Te sachant impuissante, prise entre les pinces

De la vie qui te jugeait, et j’ai vu

Le nerf écorché, la blessure incicatrisable sur ton visage.

C’est tout ce que tu avais pour te donner du courage.

A cet instant, j’ai vu, reconnu ce qui s’emparait de toi-

Les terreurs qui t’avaient tuée une fois déjà.

A présent, je vois, j’ai vu, assise, la fille

Solitaire qui allait mourir.
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Pendant que nous nous mariions. Tu étais transfigurée.

SI mince, si neuve et si nue.

Un petit bouquet de lilas humide, tête penchée.

Tu tremblais, tu sanglotais de joie, tu étais

Toute la profondeur de l’océan

Débordant de Dieu.

Tu as dit avoir vu le ciel s’ouvrir

Et dévoiler ses richesses, prêtes à se répandre sur nous.

En lévitation à tes côtés, je me sentais soumis

A une étrange tension : le futur, envoûté.

Dans ce chœur de jour de semaine, déserté, rempli d’échos,

Je te vois

Luttant pour contenir les flammes

S’échappant de ta robe de tricot rose.

Et de la pupille de tes yeux – des joyaux de grand prix

heurtant leurs larmes de feu. Des joyaux

Agités dans un cornet à dés, remis entre mes mains.
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St Botolph’s



extrait 3

C’était comme si tes jambes d’Américaine, longues, parfaites,
N’en finissaient pas. Cette main, s’ouvrant toute grande,
Ces longs doigts, ceux d’une danseuse, ou d’un singe.
Et le visage — une boule de joie, serrée.
Je t’ai vue là, plus radieuse, plus réelle
Que pendant toutes les années qui ont suivi,
Comme si je t’avais vue cette fois-là seulement, et plus jamais.
Tes cheveux flottant librement, ce rideau
Tendu sur ton visage, ta cicatrice. Et ton visage
Une balle de caoutchouc, une boule de joie
Autour de ta bouche, rieuse, aux lèvres d’Africaine,
Peintes en rouge, rouge sombre, épais. Et tes yeux,
Serrés, perdus dans ton visage, un faisceau de diamants
Incroyablement brillant, brillant comme un faisceau de larmes,
Des larmes de joie peut-être, un concentré de joie.
Tu avais l’intention de m’abasourdir
Avec ta vivacité. Du reste de cette soirée,
Je ne me souviens de rien ou presque
Je me suis échappé avec ma petite amie. De rien
Sinon de sa fureur près d’une porte,
Et de ses questions sur ton foulard bleu dans ma poche,
Et l’empreinte de tes dents, un arc de cercle enflé
Qui allait marquer mon visage un mois durant,
Et moi pour toujours.


/ Traduction par Sylvie Doizelet
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L’un comme l’autre nous aurions pu nous trouver une vie.

Collés comme des Siamois, chacun de nous

Sécrétant un venin spécial empoisonnant l’âme de l’autre,

Chacun de nous était un pieu

Qui empalait l’autre. Nous luttions

En silence, dans les rues, l’un soutenant l’autre,

Les estropiés et les aveugles du rêve.
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St Botolph’s



extrait 2

  Et Chaucer
Aurait attiré l’attention sur la position, ce jour même,
Du Soleil en Poissons, en conjonction avec ton ascendant,
En opposition précise avec mon Neptune,
Et fixé dans ma Maison Dix,
Celle de la fortune, bonne ou mauvaise.
Notre Chaucer, je crois, aurait soupiré.
Il nous aurait convaincus, d’un triste hochement de tête,
Ce jour où le système solaire nous a mariés
Que nous le sachions ou non.
                        Falcon Yard :
Une petite amie comme une arbalète chargée. Les ondes sonores
Jouées, torturées, par le groupe de jazz Joe Lyde’s Park.
Le couloir
Comme le pont incliné du Titanic :
Un film muet, avec tout ce vacarme au-dessus. Soudain —
C’était une idée de Lucas — soudain, toi.
Première vision. Premier instantané, unique,
Irrévocable, fixé dans un flash.
Plus grande
Que jamais ensuite. Si mince, te balançant,



/ Traduction par Sylvie Doizelet
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St Botolph’s



extrait 1

Notre revue n’était qu’un prélude
À la soirée, à la fête. J’avais prédit
Un coût désastreux : une certitude
Planétaire, selon le livre de Prospero.
Jupiter et la pleine lune en conjonction
Opposés à Vénus. D’après ce livre,
Un coût désastreux. Particulièrement pour moi.
Pour mon Soleil natal, une conjonction explosive.
Vénus, clouée en plein centre de mon ciel.
Pour un astrologue fataliste, ce n’est rien ou presque,
Un frôlement d’aile de chauve-souris, facile à exorciser.
Notre Chaucer serait resté chez lui, avec son Dante.
Il aurait cherché à localiser les planètes avec plus de précision,
Approfondi ses recherches. Quoi d’autre ? J’ai laissé
De plus sérieux astrologues s’inquiéter
De cette conjonction, mon Soleil et ta planète natale Mars.



/ Traduction par Sylvie Doizelet
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