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Critique de Derwijes


Le Journal de la Kolyma est une road-story, ou plutôt une suite, une compilation de témoignages de personnes vivant dans l'une des région les plus hostiles de la Russie.
L'auteur du livre, Jacek Hugo-Bader, est un reporter polonais spécialisé dans l'histoire de l'URSS, en particulier sa suite. Baroudeur, il à déjà écrit et publié plusieurs écrits de voyages, notamment un ou il voyageait à vélo à travers les anciens pays satellites de l'URSS.
C'est en hommage à Varlam Chamalov et ses Récits de la Kolyma, dans lesquels l'auteur raconte comment il a survécu dans différents Goulags de la Kolyma, qu'Hugo-Bader à entamé ce périple, qui a duré un peu plus d'un mois.

Le livre est structuré en trois parties et alterne des chapitres ou l'auteur raconte ce qu'il a fait dans la journée, ou il est allé, comment il y est allé et qui il a rencontré. Chaque chapitre à une journée de son voyage, donc, au total, trente-six chapitres, chacun précédés du témoignage d'une personne rencontrée sur la route, et deux notes de fin.
Le livre ne varie donc pas trop. Dans les chapitres racontant son voyage, Hugo-Bader commence par dire où il est, comment il y est arrivé. Il résume rapidement l'histoire du lieu, nous parle de personne qu'il y a rencontré, et passe ensuite à un témoignage.
La principale raison du voyage de l'auteur étant l'envie de rencontrer les habitants de la Kolyma, ce sont donc leurs témoignages qui contiennent les meilleurs moments du livre.

Ces témoignages sont ceux de personnes diverses et variées, mais qui semblent toutes farfelues, brisées et solitaires, ce qui les rend très touchant et très humain. Pèle-mêle, on y croise de nombreux alcooliques, mais aussi quelques chamans, un chercheur d'or, un pseudo-inventeur ou encore un mafieux. le point commun de tous ces personnages, c'est qu'ils ont tous étés plus ou moins marqués par l'URSS, la Kolyma ayant été principalement peuplée par les prisonniers qui furent envoyés là-bas et décidèrent d'y rester.
A noter qu'avant chaque témoignage, il y a la photographie de la personne qui témoigne, mais ces photos étant en noir et blanc et de mauvaise qualité, elles sont un peu inutiles.

Il se dégage de ces récits un portrait vif et marquant de la Kolyma, qui, au fond, ressemble quand même pas mal au Far-West américain, avec sa nature sauvage, impitoyable et indomptée, ces hommes isolés, abandonnés, et la violence perpétuelle de la vie là-bas. le seul défaut du livre provient de son manque de photos. Pourquoi n'avoir pas mis des photos des paysages parcourus ? Des chambres d'hôtel ? Plutôt que quelques portraits dont on aurait pu se dispenser, ces photos auraient réellement ajoutée de la profondeur au livre.
A part ça, il n'y pas grand chose d'autre à critiquer. Journal de la Kolyma n'est pas tout à fait un récit de survie comme les livres sibériens de Sylvain Tessons, ce n'est pas aussi complètement une réflexion sur la place de l'héritage de l'Histoire dans la Russie d'aujourd'hui comme le Transsibérien et l'Âme Russe de Dominique Fernandez. C'est un récit d'aujourd'hui, qui laisse enfin de côté la littérature, la culture et la survie pour se concentrer sur les gens, qui sont trop souvent oubliés.
Un très, très bon livre à lire absolument, qu'on aime la Russie ou pas.
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