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Citations sur Le Rhin (16)

On ne souffre jamais que du mal que nous font ceux qu'on aime. Le mal qui vient d'un ennemi ne compte pas.
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Ce fauteuil, bas, large, à dossier arrondi formé de quatre lames de marbre blanc nues et sans sculptures, assemblées par des chevrons de fer, ayant pour siège une planche de chêne recouverte d'un coussin de velours rouge, est exhaussé sur six degrés, dont deux sont de granit et quatre de marbre blanc. Sur ce fauteuil, revêtu des quatorze plaques byzantines dont je vous parlais tout à l'heure, au haut d'une estrade de pierre à laquelle conduisaient ces quatre marches de marbre blanc, la couronne en tête, le globe dans une main et le sceptre dans l'autre, l'épée germanique au côté, le manteau de l'empire sur les épaules, la croix de Jésus-Christ au cou, les pieds plongeant au sarcophage d'Auguste, l’empereur Charlemagne était assis dans son tombeau. Il est resté dans cette ombre, sur ce trône et dans cette attitude, pendant trois cent cinquante-deux ans, de 814 à 1166.
Ce fut donc en 1166 que Frédéric Barberousse, voulant avoir un fauteuil pour son couronnement, entra dans ce tombeau, dont aucune tradition n'a conservé la forme monumentale, et auquel appartenaient les deux saintes portes de bronze adaptées aujourd'hui au portail. Barberousse était lui-même un prince illustre et un vaillant chevalier. Ce dut être un moment étrange et redoutable que celui où cet homme couronné se trouva face à face avec ce cadavre également couronné ; l’un, dans toute la majesté de l’empire ; l’autre dans toute la majesté de la mort. Le soldat vainquit l'ombre, le vivant déposséda le trépassé. La chapelle garda le squelette, Barberousse prit le fauteuil de marbre ; et de cette chaise où avait siégé le néant de Charlemagne, il fit le trône où est venue s'asseoir pendant quatre siècle la grandeur des empereurs.

Trente-six empereurs, en effet, y compris Barberousse, ont été sacrés et couronnés sur ce fauteuil dans le Hochmunster d'Aix-la-Chapelle. Ferdinand Ier fut le dernier ; Charles Quint, l'avant-dernier. Depuis, le couronnement des empereurs d'Allemagne s'est fait à Francfort.

Le Rhin, lettre neuvième
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Je tâche que ma lettre soit une sorte de fenêtre par laquelle vous puissiez voir ce que je vois.
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Je suis un grand regardeur de toutes choses, rien de plus, mais je crois avoir raison; tout chose contient une pensée ; je tâche d'extraire le pensée de la chose. C'est une chimie comme une autre.
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Dieu est adorable. Il donne la foi aux petits oiseaux.
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Dans une jolie petite ville carrée, flanquée de murailles de briques et de tours en ruine, qui est à moitié chemin, et dont j'ignore le nom, j'ai fort admiré quatre magnifiques voyageurs assis, croisées ouvertes, au rez-de-chaussée d'une auberge, devant une table pantagruélique encombrée de viandes, de poissons, de vins, de pâtés et de fruits; buvant, coupant, mordant, tordant, dépeçant, dévorant ; l'un rouge, l'autre cramoisi, le troisième pourpre, le quatrième violet, comme quatre personnifications vivantes de la voracité et de la gourmandise. Il m'a semblé voit le dieu Goulu, le dieu Glouton, le dieu Goinfre et le dieu Gouliaf attablés autour d'une montagne de mangeaille.

- Lettre X - Cologne -
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C'est dans ces moments-là que le paysage prend tout à coup un aspect extraordinaire. Là-bas, dans les futaies, au pied des collines brunes et velues de l'occident, deux rondes prunelles de feu éclatent et resplendissent comme des yeux de tigre. Ici, au bord de la route, voici un effrayant chandelier de quatre-vingts pieds de haut qui flambe dans le paysage et qui jette sur les rochers, les forêts et les ravins, des réverbérations sinistres. Plus loin, à l'entrée de cette vallée enfuie dans l'ombre, il y a une gueule pleine de braise qui s'ouvre et se ferme brusquement et d'où sort par instants avec d'affreux hoquets une langue de flamme.
Ce sont les usines qui s'allument.

- Lettre VII - Les bords de la Meuse, Huy, Liège -
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Cependant le soir vient, le vent tombe, les près, les buissons et les arbres se taisent, on n'entend plus que le bruit de l'eau. L'intérieur des maisons s'éclaire vaguement ; les objets s'effacent comme dans une fumée ; les voyageurs bâillent à qui mieux mieux dans la voiture en disant : Nous serons à Liège dans une heure.

- Lettre VII - Les bords de la Meuse, Huy, Liège -
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La vie est un mets qui n’agrée que par la sauce. Rien n’est plus intrépide qu’un forçat. Dans ce monde, ce n’est pas à sa peau que l’on tient, c’est à son habit. Celui qui est tout nu ne tient à rien.

- Lettre I. - De Paris à La Ferté-sous-Jouarre -
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Je ne suis rien, je le sais, mais je compose mon rien avec un petit morceau de tout.
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