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Critique de LeklesDafe


"Ego Hugo", disait-il, traduction de l'orgueil légendaire que porte ce mastodonte de la littérature. Une "fierté" assez grande et certaine pour aller bouleverser les codes du théâtre classique, de la tragédie pourtant désignée comme un "art noble". Boileau et son art poétique s'en retourneraient ainsi dans leur tombe, désabusés, discrédités par le "théâtre de Hugo", s'affranchissant des morales péremptoires et sans valeur : "Qu'en un lieu, en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli", disait l'autre (sans méchanceté), l'Artiste, lui, ce libère des contraintes qui soi-disant visait à "assurer une pérennité à l'art".
Et pour cause, si la forme nous étonne (trois actes pour une action dramatique, tragique tout au plus, délayé sur plus d'une journée, avec 3 lieux différents, cela reléguant les grandes règles du théâtre classique), on verra également le fond, qui est bel et bien "sui generis". L'idée est simple, prendre l'être le "plus" (toute subjectivité acquise) méprisable, et le rendre beau, somptueux, étincelant à la face des hommes et à leur crasse fangeuse. Comment ? en donnant la passion que la paternité induit. le personnage de Lucrèce Borgia vient à l'esprit comme une évidence, personnage qui ressort pour moi comme la "passion" stricto sensu (passio -> souffrance), la passion de l'amour d'une mère vilipendée sous la chape et l'aspect charnel de la femme-érynies (si je puis me permettre), du meurtre, celui de l'incèste, de l'adultère... La question se pose, et a été posé tant de fois ( encore abordé dans les misérables); doit-on juger l'Homme par ses actes ou pour ce qu'il paraît être ? L'amour et la passion peuvent-elles évité la place de grève au condamné ? On redécouvre la passion, presque une passion de "Christ de la [m]atérnité" (ai-je le droit ?) De Balzac dans le père Goriot, dans son envergure plus tragique et dramatique, avec un dénouement palpitant et comme on les aime. En somme, une oeuvre ne nous laissant pas sur notre faim, concernant ce message, néanmoins, quelques réticence pour la forme
En fait, n'ayant la prétention de ma seule RIDICULE et PATHETIQUE expérience de jeune homme, je dirais simplement que Hugo a su me happer comme à son aise, mais j'avoue que rien ne vaut (quelque fois) la part entre les genres, c'est particulièrement le cynisme de Gubetta (personnage qui n'a pour moi rien à faire là) qui me dérange. Peut-être sous un trop plein, un mélange qui finalement fait une bouillie, un embrouillamini lourds représenté par le tragédie (Lucrèce) s'emmêlant à de la comédie (Gubetta) un assemblage sans intérêt selon moi, surtout pour le message qui veut être passé, d'autant plus que l'auteur n'est pas en rade !

Ainsi, pour ce qui est de mon humble avis, nécessairement le message est clair, intéressant, bien traité; mais parfois lourdement appuyé sur la "bancalité" entre un comique et un tragique qui ne vont pas de pairs. J'aime Hugo, mais l'alliage du "sublime" et du "grotesque" restera pour moi une simple transmutation "non-nécessaire" du laid vers le beau, en particulier dans cette pièce, où cet ensemble ne rend pas compte ni n'amplifie le message porté par l'auteur !

- LeklesDafe (ou pas grand chose)


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