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Ça me fait du bien, le théâtre de Hugo, si étranger à toute frilosité ou platitude. Tout est ample, fait pour emporter, faire vibrer ou frissonner, Les personnages bien sûr, ces « Atrides du Moyen-Âge »: Lucrèce, pour Hugo, c'est d'abord un monstre, c'est « la difformité morale la plus hideuse, la plus repoussante, la plus complète », mais dans ce monstre il met un amour pur et touchant, un amour qui fait naître en elle le désir d'échapper à ce courant de crimes qui l'entraîne - « et le monstre intéressera, et le monstre fera pleurer, et cette créature qui faisait peur fera pitié, et cette âme difforme deviendra presque belle à vos yeux. » - je sais, ça semble un peu gros, un peu grosse ficelle, pas très raffiné, mais ça marche, ça touche, c'est beau!
Hugo est très fort pour les contrastes saisissants, émotionnellement très efficaces, poussés à l'extrême: Lucrèce la monstrueuse aime son fils Gennaro, si chevaleresque, à l'âme si noble, ignorant qu'il est le fruit de l'inceste de deux Borgia - Gennaro, qui adore sa mère inconnue de toutes les forces de son âme, qui ne sert que des causes justes pour être digne d'elle et qui pour cette raison a refusé de s'enrôler au service de « cette infâme madame Lucrèce Borgia » qu'il abhorre presque autant qu'il croit aimer sa mère. Alors oui, c'est tout à fait excessif, emphatique et mélo... mais c'est si bon!
Et puis il y a la si belle énergie, le souffle du style hugolien, puissant, ardent, impétueux.
Bref, j'adore cette pièce, forte, captivante et intense.
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Connaissant peu les pièces de théâtre de Victor Hugo, j'ai décidé de m'attaquer à celle-ci, tombant dessus lors d'une de mes pérégrinations dans ce lieu magique que l'on appelle librairie.

Cette pièce débute à Venise avant de se déplacer, au cours de l'histoire, à Ferrare où Dona Lucrezia Borgia et son mari Don Alphonse d'Este y règnent en maîtres puisqu'en plus de leurs titres de noblesse, ils sont donc respectés mais surtout craints en raison de leur terrible réputation, et en particulier celle de Dona Lucrezia, femme cruelle et sans coeur, n'hésitant pas à faire assassiner ses ennemis ou ceux qui la dérangent, par l'intermédiaire de ses hommes de main. Fille du pape, elle ne redoute rien ni personne, si ce n'est le jour où elle aura à faire un choix terrible : celui de donner elle-même la mort au seul homme qu'elle n'ait jamais aimé, Gennaro et que son mari soupçonne d'être son amant.
Mais l'histoire est bien plus complexe qu'elle n'y paraît car Dona Lucrezia ou Lucrèce Borgia si vous préférez, bien qu'elle voulut se confesser et se repentir, cela arrivera bien trop tard !

Une pièce magnifique, très bien écrite, se déroulant dans ce cadre enchanteur qu'est l'Italie et, bien que dramatique, porte à la réflexion et est remplie de morale. La vengeance étant le fil conducteur de la vie de Lucrèce Borgia, elle apprendra, à ses dépends, su'il existe bien d'autres sentiments humains qui sont beaucoup plus forts et qui valent la peine d'être vécus et ressentis et le plus fort d'entre tous est indéniablement l'Amour !
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Lucrèce Borgia est une pièce de théâtre que j'ai lue et puis écoutée. Ce n'était pas à proprement parler un audiobook mais l'enregistrement d'une représentation à la Comédie Française en 1948 avec Denis d'Inès à la mise en scène. On trouve décidément de tout sur Deezer (mais c'est aussi disponible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=v_jOnJa7usY )

J'ai lu que cette pièce avait contribué à instaurer la « légende noire » de Lucrèce Borgia (1480-1519), qu'elle n'était pas celle décrite par Victor Hugo. J'ai d'ailleurs repéré le roman de Dario Fo, La fille du pape qui la « révèle pour ce qu'elle était véritablement : la victime des agissements des siens, un pion entre les mains de son frère, César, et du plus corrompu des pontifes, son père, Alexandre VI. »

Pour en revenir à la pièce, elle m'a bien plu. C'est l'histoire d'une femme qui cherche à expier ses crimes pour être digne de son fils caché. Rien ne se passe comme prévu et c'est l'escalade jusqu'au point de non retour.

Pour la petite histoire, Lucrèce Borgia n'a pas été assassinée mais a succombé à une septicémie suite à la naissance de sa fille.





Challenge livre historique 2021
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Une pièce de ce cher Victor !
Nous sommes en 1497, à Venise. Des soldats, amis de Gennaro, parlent sur le régime sombre des Borgia : assassinats, meurtres, empoisonnements, incestes.
.
« Tout ceci est plein de ténèbres. Je ne sais que penser. »
Cette réplique de Gennaro, je la fait mienne. En effet, « la légende noire » de Lucrèce Borgia a été amplifiée par notre Victor Hugo, mais actuellement, les historiens actuels la réhabilitent. Alors, que penser ?
Le pape Alexandre VI Borgia est le père de Lucrèce. En France, nous avons eu Charles VI, en Angleterre, Henry VIII, l'Italie a Alexandre VI ! Meurtres, incestes, viols, empoisonnements gravitent autour de cet homme riche, ambitieux, et amoral. Il a fait une bulle qui a scandalisé les catholiques et amené Luther à provoquer la Réforme.
Alexandre a plusieurs enfants dont César, amoureux de sa soeur Lucrèce, qui fait assassiner son rival, Jean, son frère. Lucrèce, manipulée par son père dans ses trois mariages, a-t-elle trempé dans de sombres magouilles, elle aussi ?
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Lucrèce Borgia, la sanguinaire, la cruelle, l'immorale, face à sa souffrance de mère : une femme pareille jetée dans un tourment d'une telle ampleur, cela ne pouvait que lui plaire à notre géant Victor, qui nous trousse une petite pièce à la fois tragique et enlevée, au texte sobre mais bouillonnant.
Je découvre avec cette pièce le grand maître Hugo dans le genre du théâtre et suis surprise de ne pas y trouver la grandiloquence et la noble pesanteur attendues. M'est avis que je suis loin d'avoir fait le tour de taille du bonhomme et que toutes ses pièces ne sont pas du même tonneau. Quoiqu'il en soit, c'est Victor, et j'adore!
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C'est avec l'excellent Hernani que j'ai découvert le théâtre de Victor Hugo,fascinée et curieuse à propos de la famille Borgia la lecture de cette pièce s'imposait donc à moi.
Facile à lire et très bien écrite je me suis régalée à parcourir cet épisode de vie de la célèbre Lucrèce.
Le moins qu'on puisse dire est que cette femme m'a laissé forte impression,sans l'aimer ni le détester je m'attendais a une personnalité beaucoup plus cruelle.Telle qu'elle est représentée dans la pièce j'ai plus pensé qu'elle a suivi l'engrenage de violence familiale que son propre chemin.
Bien entendu,il y a les faits historiques mais il me semble qu'elle a été un peu le dindon de la farce dans tout les scandales qui on trait à sa famille.
J'ai vraiment adoré ce livre et je vais m'orienter vers d'autres ouvrages pour en connaître encore un peu plus sur cette tribu sanguinaire qui a terrorisé l'Italie.Commencer par la pièce de théâtre a été un bon choix pour moi car cela m'a permis de m'immerger en douceur dans la connaissance des différents protagonistes.
Je conseille cette pièce à tout curieux au sujet des Borgia.A lire.
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Un Hugo une fois par an, voila la prescription, et encore, c'est insuffisant, c'est bien parce qu'il y a tant d'autres auteurs à lire... Dévot d'Hugo assumé et fan de théâtre, il fallait absolument que je comble cet été une de mes plus grosses et honteuses lacunes (et là, je crie tel Maffio, de façon ostentatoire, en fin d'acte I) : "Lucrèce Borgia!!!" En plus, tout le monde me parle des séries Borgia, bref, je devais me renseigner quand même...

Si on vous dit : Hugo, sang, inceste, Italie? Moi, en tout cas, je fonce! Hugo est un adorateur de Shakespeare et d'Eschyle, et l'on retrouve ici leur passion, leur folie, et tous les excès les plus fous à peine imaginables, qui doivent régaler les spectateurs des sus-dits feuilletons, sortis des écrits encore à lire (oui, je sais, pour un wannabe Ellroy Junior tel que moi, c'est honteux) du divin Marquis de Sade. On assiste ainsi à la relation ambigue entre Lucrèce Borgia et Gennaro, le fils que la première a eu avec son propre frère, sans que le fougueux jouvenceau ne soit au courant de l'identité de sa soupirante bienveillante!! Outre moult rappels à Oedipe et Jocaste, on se régale de ce bain de pêchés et de luxure dans lequel nous plonge Victor. Lucrèce est l'objet de la passion dévorante de ses deux frères qui iront jusqu'au fratricide, il est susurré qu'elle a peut-être aussi couché avec son père, et ce dernier, le pape Alexandre VI, règne tel un parrain de la mafia sur les sous-sols du Vatican et les soupers où tous sont égorgés et empoisonnés sous ses ordres!!

Le lien entre Lucrèce et Gennaro demeure passionnant et complexe, on retrouve la verve hugolienne telle qu'on la connaît dans les répétitions et les gradations de répliques enflammées, et bonus non négligeable : Hugo parvient, dans cette sanglante tragédie, à injecter un humour bienvenu, entre autres avec le personnage de Jeppo. Non pas qu'il faille à tout prix débrider, atténuer le tragique, c'est même le contraire, mais ici, on est d'autant plus accroché à l'action, forte en surprises, avec toujours plus d'empathie, malgré la simplicité de l'histoire au final. Le drame aurait pu aisément ne pas connaître ce dénouement, mais le destin l'emporte toujours, c'est bien connu. À ce sujet, j'étais initialement frustré par la fin, bien qu'elle m'ait tout de même surpris. Cependant, en voyant dans l'édition les fins alternatives prévues par Hugo, encore inférieures, j'ai fini par l'accepter. Elle enrichit encore ce cher Gennaro, et s'avère des plus cohérentes. C'est un Borgia!!

Je salue les très grands moments : le début, la mutilation de l'emblème des Borgia, et ce souper final aussi effrayant que drôlatique! L'arrivée soudaine des pénitents ajoute encore à la terreur, et on y devine bien là une reminiscence du théâtre shakespearien peuplé de créatures d'outre-tombe!

Je serais presque tenté d'enchaîner avec Le Roi s'amuse, qu'Hugo décrit fièrement dans la préface de Lucrèce Borgia comme pièce soeur, formant un diptyque sur les monstres pathétiques qui lui sont chers. Mais les autres génies de ma bibliothèque, ses confrères de lectures si longtemps repoussées par le manque de temps m'appellent des tréfonds... De profundis clamaverunt...
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Ce drame en trois actes de Victor Hugo s'inspire librement de la vie de Lucrèce Borgia et se base sur la réputation sulfureuse liée à cette femme, notamment sur ses moeurs dissolues (relations incestueuses avec son père et son frère) et sa facilité à manier le poison : "Est-ce que notre commune renommée à tous deux, notre renommée infâme, notre renommée de meurtre et d'empoisonnement, ne commence pas à te peser, Gubetta ?"

Cette pièce est écrite de manière très structurée et ne lasse aucunement lors de la lecture, au contraire, je trouve même que cette construction "carrée" sert le récit et le fait gagner en fluidité.
En effet, le récit se lit d'une seule traite grâce à des dialogues majoritairement courts et donc percutants et à une tension dramatique allant crescendo et bien maîtrisée par l'auteur.
Il se dégage de cette pièce une réelle ambiance et une tension palpable à tout moment jusqu'au dénouement final, attendu mais à l'aspect extrêmement bien travaillé et amené.
La qualité de l'écriture et la précision des dialogues ne sont pas non plus étrangers à cette ambiance, et j'avoue avoir relu une oeuvre de Victor Hugo avec plaisir après des années sans l'avoir fait.
J'ai également apprécié l'aspect visuel de ce récit, car c'est non seulement du théâtre mais rien que la lecture des dialogues permet d'imaginer les scènes, le jeu des acteurs et leurs réactions, ce qui n'est pas le cas lors de la lecture de toutes les pièces de théâtre.

Avec en toile de fond l'Italie, Victor Hugo a articulé sa pièce autour de deux personnages : Lucrèce Borgia la sulfureuse en train de se racheter une conduite : "Je vois que vous êtes en train de devenir la plus vertueuse altesse qui soit." et Gennaro son fils caché issu de sa relation avec son frère.
Le traitement des personnages est bien fait. Lucrèce Borgia apparaît faible, ou en tout cas ressentant de forts sentiments pour son fils, ce qui n'a pas dû lui arriver souvent dans sa vie, mais l'auteur rappelle également à la fin le côté manipulateur, rancunier de ce personnage : "Il y a quelques jours, tous, les mêmes qui êtes ici, vous disiez ce nom avec triomphe. Vous le dites aujourd'hui avec épouvante. Oui, vous pouvez me regarder avec vos yeux fixes de terreur. C'est bien moi, messieurs. Je viens vous annoncer une nouvelle, c'est que vous êtes tous empoisonnés, messeigneurs, et qu'il n'y en a pas un de vous qui ait encore une heure à vivre.", ainsi que sa puissance : "Pardieu, il me semble que je me venge !".
Elle est une mère et c'est cet aspect-là que l'auteur a voulu mettre en avant.
Quant à Gennaro, il est lui empli de sentiments contrastés : d'amour pour sa mère qu'il ne connaît pas, de haine pour Lucrèce Borgia qu'il tient pour responsable du malheur de sa mère, sans savoir que l'une et l'autre ne sont qu'une même personne.

Victor Hugo, en explorant et adaptant la légende d'une femme, offre une pièce de théâtre dramatique savoureuse à lire et fait de Lucrèce Borgia une figure désormais incontournable de l'héroïsme romantique.
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Lucrèce Borgia a connu, comme chacun sait, une terrible renommée, celle d'une grande criminelle, dénuée de morale, incestueuse... C'est cette figure que reprend ici Hugo : celle d'une femme unanimement haïe.
Néanmoins, et c'est ce que j'ai aimé, il y a bien un être qui l'aime : Gennaro, son fils, qui - sans le savoir - chérit une mère dont tout ce qu'il sait se trouve dans des lettres qu'il reçoit de temps à autres.
C'est tragique : car cette situation montre bien que c'est son nom qu'on abhorre avant d'aimer sa personne ! Gennaro chérit follement sa mère inconnue, et voue une haine viscérale, maladive, contagieuse, pour le nom de Lucrèce Borgia ; mais ces deux êtres ne font qu'un, et si Lucrèce Borgia est un être malfaisant, plein de vengeance et de cruauté, la mère de Gennaro est, elle, un îlot d'amour perdu au milieu d'un océan de corruption. J'ai de la peine pour elle.
La quatrième de couverture de mon exemplaire dit que "ce mélodrame tragique surpasse tous les triomphes de Victor Hugo", je ne suis pas d'accord pour aller jusque là, mais il vaut bien le détour.
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Je connaissais Victor Hugo pour ses romans, je suis très heureuse d'avoir ouvert un de ses écrits destiné au théâtre.

J'ai lu dans le passé l'un ou l'autre livre sur Lucrèce Borgia et c'est ainsi que mon choix s'est porté sur cette oeuvre. Cette empoisonneuse est toujours présentée comme l'ayant été presque malgré elle, pour pouvoir vivre libre, en tant que femme dans un monde où les hommes étaient prépondérants. Cette pièce ne modifie pas cette manière de voir.

Le rythme en est très soutenu, la scénographie ne doit pas en être évidente et je serais bien curieuse de la découvrir montée. Le livret est en tout cas un régal. J'irai certainement fouiner plus avant dans l'oeuvre théâtrale de l'auteur.

Un très bon moment de lecture.
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