Prométhée !
Je me rappelle la lecture des Travailleurs de la mer au lycée, comme un exemple de l'épopée hugolienne, particulièrement frappant : l'homme seul face à la nature, dans un combat inégal, héroïque et désespéré.
A la relecture aujourd'hui, je retrouve cette force, dans une langue qui s'enflamme à l'excés parfois. En tout cas, il faut apprécier le foisonnement lexical, qui permet de décrire les vents, les éléments, la mer, sous des mots incroyables. D'autrant que ce vocabulaire nourrit une montée en puissance dramatique tout à fait remarquable. Hugo en fait peut-être trop, dans le vocabulaire de marine, aujourd'hui difficilement lisible. Sans doute cela donnait-il une réalité au récit qui s'est un peu perdue aujourd'hui. Pour le reste, ce roman est grand, puissant, épique.
La courte préface à l'édition fait état d'un petit texte de 1866, où Hugo rapproche
Les travailleurs de la mer des Misérables et de
Notre-Dame de Paris, dans une trilogie où chacune des trois fatalités auxquelles est confronté l'homme est traitée : les dogmes (ND), les lois (Misérables), et les choses (Travailleurs). J'y puise une nouvelle façon de lire ces romans.
(Les éditions du Seuil ont rassemblé dans les années soixante les intégrales de quelques-uns des grands auteurs français. Les romans de
Victor Hugo y sont réunis en trois volumes. le troisième évoqué ici se compose des Travailleurs de le Mer,
L'homme qui rit et
Quatrevingt-treize.)
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