AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mollymonade


Dans les années 50 au coeur de l'été, Olivier vient d'être libéré d'une longue période passée "sous les drapeaux". Il rejoint sa famille en villégiature dans leur manoir breton et apprend que son meilleur ami et sa soeur cadette ont l'intention de se marier puis de partir s'installer à l'étranger.
Or, Olivier est un jeune homme orgueilleux qui estime que tout ce qu'il aime lui appartient. Et la seule chose qu'il aime depuis l'enfance, c'est Anne sa soeur cadette. Il lui voue un amour exclusif, à la limite de du transgressif et du morbide. Sa possessivité amoureuse le pousse alors à renforcer son emprise psychologique sur sa soeur. Il manoeuvre insidieusement afin de reconstruire la dépendance affective de la jeune fille et ainsi jeter le trouble dans une relation qui l'insupporte.

Ce roman tout en contrastes, où l'ombre joue avec la lumière à l'image du ciel breton, m'a emballée par le côté lumineux de l'atmosphère estivale merveilleusement bien évoquée par petites touches délicieuses, colorées, odorantes et sonores. Par contre je n'ai pas apprécié le côté sombre et malsain apporté par Olivier. On sent derrière son caractère torturé un passé familial trouble qui pourrait donner la clé de son mal-être mais rien n'est jamais réellement explicite. On sent que la guerre (39-45, sûr- Algérie, peut-être) y a joué un rôle mais ne peut que faire des suppositions entre les non-dits, les ellipses, les incohérences et les relations tendues d'une famille dont les membres semblent tous un peu dérangés.
Entre un père mort dans des conditions douteuses, une mère à bout du rouleau, une soeur ainée malade des nerfs et une cadette jolie mais sans caractère, Olivier s'impose comme le seigneur du château. Arrogant, cynique, manipulateur, à la limite toxique - que ce soit avec sa famille ou sa bande de copains de la jeunesse dorée parisienne venus passer leur vacances sur la côte- il m'a semblé tout simplement détestable. Je n'ai pas réussi à ressentir la moindre once d'empathie envers ses difficultés existentielles.
Une lecture en demi-teinte donc mais dont la saveur douce-amère de fin d'été ne m'a pas laissée indifférente.
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}