Roman unique d'un auteur trop tôt disparu, à l'âge de vingt-six ans, en 1962, c'est un roman fort qui reste en tête après lecture.
De retour dans la demeure familiale bretonne pour les vacances, Olivier retrouve sa soeur Anne qu'il aime tendrement, sa mère maladive et son autre soeur Berthe, asociale et alcoolique qu'il déteste.
Il y a aussi son ami Pierre, qui va épouser Anne bientôt.
De par la personnalité d'Olivier, tout deviendra ambiguïté cet été là.
Son amour pour Anne, son amitié pour Pierre, les relations avec sa mère et avec Berthe, sa confiance en lui.........
C'est un être fort.
Fort et faible à la foi, voire désespéré.
Il donne l'apparence d'un homme aux opinions déterminantes, à la volonté farouche, infatué de lui-même, manipulateur.
Il n'est en réalité que doutes et questionnements.
C'est un être torturé et mal dans sa peau.
De scènes de côtes bretonnes en souvenirs d'enfance, on avance précautionneusement dans cette histoire de plus en plus ambiguë.
Amour et mort se frôlent.
Il y a peu d'action.
Le ton est parfaitement juste pour décrire la beauté bretonne, pour décrire ces vacances où les jours se succèdent et se ressemblent.
Mais l'angoisse et le mal-être d'Olivier, omniprésents même sous son apparente désinvolture ont fini par me gagner, dégageant un sentiment de malaise oppressant.
Que tout est finement suggéré dans ce roman !
C'est plus encore après la lecture que j'en ai apprécié toute la finesse, toute l'élégance, toute l'intelligence.
Les images de
Jean-René Huguenin que j'ai vues sur internet renforcent le sentiment de similitude entre l'auteur et le personnage.
Ce livre-là, je le garde pour le relire un jour.