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Citations sur La Côte sauvage (45)

Qui suis-je ? Qui étais-je ? Je ne trouverai jamais ma nuit. C’est moi que je prie, c’est moi qui m’exauce. Dieu dans sa haine nous a tous laissés libres. Mais il nous a donné la soif pour que nous l’aimions. Je ne puis lui pardonner la soif. Mon cœur est vierge, rien de ce que je conquiers ne me possède ! On ne connaîtra jamais de moi-même que ma soif délirante de connaître. Je ne suis que curieux. Je scrute. J’explore. La curiosité c’est la haine. Une haine plus pure, plus désintéressée que toute science et qui presse les autres de plus de soins que l’amour – mais qui les détaille, les décompose. Me suis-je donc tant appliqué à te connaître, Anne, ai-je passé tant de nuits à te rêver, placé tant d’espoir à percer ton secret indéchiffrable, et poussé jusqu’à cette nuit tant de soupirs, subi tant de peines, pour découvrir que mon étrange amour n’était qu’une façon d’approcher la mort ?
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"_vous rentrez déjà ? cria Nicolas.
_Le jour est tombé, dit Pierre gravement.
_Le maladroit ! dit Nicolas."
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Les baisers mêmes doivent déraper sur ses lèvres fermées et lisses.
P20
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On peut embrasser une bouche, des yeux, mais comment embrasser un sourire, un regard, et surtout leur expression, leur lumière?
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Selon les règles du jeu il s'allonge contre elle et presse la bouche
contre son front, ses paupières, ses joues, son cou, ses
épaules.
Ses épaules son cou ses paupières.
Peau brûlante goût de sel résistance de la chair dès que les lèvres s'y appuient odeur Vermeille goût de soleil goût de raisins de serre il ne respire plus ses propres mains ses reins ses jambes sont glacés les battements de son cœur se développent de plus en plus fort de plus en
plus rapprochés irradiant sa gorge comme si une course
une fuite blessée le soulevait du sol et le laissait retomber plus lourdement à chaque foulée il fuit bien qu'il ne bouge pas ne l'embrasse même plus reste simplement serré contre elle poursuivi par le goût de raisins de sa chair et le faible parfum d'amandes de ses cheveux
quand brusquement...
P122
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Et tout à coup Olivier comprit que l’indifférence aussi était une passion, la plus douloureuse de toutes, la plus impossible à assouvir puisque l’objet qu’elle poursuit nous oblige à régler notre course sur la sienne : la passion du temps. Dévoré par le temps d’un si étrange amour, Pierre ne se souciait plus du monde. Lui, qu’Olivier croyait sec, devait au fond souffrir à chaque instant de sa vie, en mangeant, en riant et tout simplement endurant, d’une souffrance aveugle et sans objet – la souffrance de ne pas souffrir. Et si, maintenant qu’il était sur le point de perdre Anne, il semblait l’aimer de nouveau, c’était qu’en s’échappant elle réveillait en lui l’espoir d’éprouver enfin une douleur définie, justifiée.
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"Le remords le plus obsédant est celui ds fautes inconscientes, ds fautes que nous commettons sans précaution, sans nous soucier de les justifier pour le jour leur souvenir nous en demandera compte - le remords d'avoir été dupes."
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ces soirs bleus de septembre où la lumière mourante de l'été a la douceur des paupières.
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Le besoin de donner m'obsédait et je ne trouvais dans l'amour qu'une disposition à recevoir...
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Ce sont ces images ,ces souvenirs sans importance ,qui,plus tard ,le feront souffrir: quand ,le visage errant derrière la vitre,face à la rue jonchée de feuilles qu'un balayeur poussera dans le ruisseau,il regardera passer des enfants qui porteront leur cartable en bandoulière, sauteront à cloche - pied sur les feuilles ,noirs et légers,pépiant, les jeunes écoliers ,les enfants d'octobre ,les successeurs des hirondelles...jusqu'au moment où il verra ces souvenirs d'été se dissoudre dans le ciel gris;Les cris qui l'auront fait trembler s'apaiseront, " le ballon! Olivier, le ballon....." ne sera plus qu'un chuchotement; puis il n'entendra plus rien, l'odeur même de la mer disparaîtra, tout l'été refluera au fond de sa mémoire. Alors le désert, le silence ,le froid qui l'étoufferont, ressembleront à ceux qu'il sentait déjà poindre au coeur des chaudes et turbulences journées d'août, quand l'eau du bain lui paraissait plus froide que la veille,le soleil plus pâle, les feuilles moins vertes, les jours moins longs,et qu'il imaginait le moment où règnerait sur l'océan blanchi ,sur les villas fermées,sur la plage où ne bougeraient plus que les anneaux du portique abandonné l'hiver breton.( Page 54).
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