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Critique de Lune


Un homme, un personnage de roman?
Non un père aimé qui renaît de ses cendres sous la plume de sa fille Violaine Huisman.

Philosophe, enseignant, homme d'affaires, le portrait nous est livré sans concessions et est loin d'être plaisant.
Le regard d'une fille sous le regard d'un nonagénaire aux multiples destins qu'elle accompagne dans les derniers moments de sa vie.

Trouver le fil de ce qu'il fut, de ce qu'il vécut, de ce qu'il perçut, ressentit et dit ou ne dit pas.
Les chemins sont de traverse pour la fille qui tente de comprendre en s'immisçant dans une vie, pas n'importe laquelle, celle de ce père, une personnalité multiple.

Remontant les années, l'enfance et l'adolescence sont liées à un autre nom, celui de Georges Huisman, le grand-père, directeur général des Beaux-Arts, conseiller d'État, secrétaire général de l'Élysée (président : Paul Doumer). L'époque du front populaire (Léon Blum, Jean Zay, etc…), l'ambition d'ouverture à la culture, des noms : Erlanger et la rancune familiale notamment concernant le festival de Cannes dont Georges Huisman (qui en fut quelques années le président après-guerre) eut l'idée (avec d'autres). Les péripéties au Palais du festival avec les plaques commémoratives sont pitoyables.


C'est l'histoire et l'Histoire d'une époque qui se déroulent sous nos yeux jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Depuis l'organisation de l'évacuation des oeuvres d'art en province jusqu'à l'épisode du Massilia puis le retour en France, les mesures abjectes prises par Vichy pour les juifs (judaité à la fois présente et absente dans cette famille) et la descente aux enfers de la famille Huisman en cette période, tout est évoqué.

L'après-guerre, la société change, évolue et oublie parfois ceux qui ont aidé à la construire. D'autres noms surgissent et occupent le devant de la politique.

Les relations privées et amoureuses des deux hommes défilent avec son cortège habituel.
Rien n'est caché, jusqu'à l'hygiène douteuse du père et certains comportements …

La dernière partie du livre nous ramène au contemporain et au vécu de l'auteure elle-même. Miroir et mise en abyme.

Un livre qui bouscule, étonne, choque parfois et donne le « la » d'une époque, d'un milieu, d'êtres excessifs et se termine par une délicate déclaration d'amour d'une fille à son père.


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