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Critique de fanfanouche24


Un grand bol d'air pur, de nature et d'espaces de liberté...J'ai fait la connaissance de cette auteure avec une autofiction, qui m'avait enthousiasmée, il y a quelques années. Je voulais nommer "La Survivance"... pour poursuivre avec autant de plaisir avec "La Langue des oiseaux"...Et voici le troisième écrit de cette écrivaine que je débute avec entrain !...

"Dans mon sac, il n'y avait pas seulement Lucrèce. Les albums du Père Castor aussi. Je les avais tous gardés et emportés là-haut. -Froux, le Lièvre, Panache, L'Ecureuil. Et il y avait Francis Ponge. Et c'était comme si j'avais pris avec moi beaucoup mieux que des jumelles, dont d'ailleurs je me suis longtemps passée, comme si j'avais pris avec moi de quoi scruter La nature des choses et la fabrique du pré. Ils faisaient la paire, Lucrèce et Ponge pour illuminer l'intérieur de notre maison pourrie d'humidité, une vraie caverne "(...)(p. 29)

Un roman, toujours plus autofiction que fiction pure, car Claudie Hunsinger y met beaucoup de sa propre vie, entre cette vie à l'écart dans la montagne , librement choisie il y plusieurs décennies, le goût de la nature et la passion de l'écriture. Dans ce texte, après les avoir ignorés, elle se met à s'intéresser aux cerfs qui vivent dans leur coin reculé... depuis toujours. Elle rencontre Léo, un jeune photographe, fasciné par ces animaux, qui il va lui apprendre à les comprendre... à savoir devenir invisible, à l'affût... dans l'attente et le silence... Une sorte de fable dans le réel... qui induit aussi moult réflexions, constats sur les questions de protection de notre planète, sur notre monde actuel, fort mal en point...

Un monde où les compromis s'accumulent...et où, en dépit de nos volontés , de nos convictions profondes, on se retrouve un jour ou l'autre les mains salies...ou par si nettes que l'on aimerait croire ! Un très beau texte où la nature est au premier plan, son souci qu'on la préserve... sans omettre les mots amoureux, admiratifs de la narratrice pour son mari,Nils, l'homme qu'elle aime, anticonformiste et complice de
toujours... !

"Alors, comment fait-on quand on veut écrire le roman du réel , aujourd'hui ? Quand on veut l'aborder frontalement ? Comment parler du monde et de ce que l'écrivain y a découvert et qui le ronge, puisque c'est le monde d'aujourd'hui qui le passionne, qu'il veut connaître et faire savoir ? Ce monde qu'on hallucine, les yeux grands ouverts.
Oui, comment fait-on ?
En passant outre.
Et en recomposant le réel pour qu'il ait la force de la fiction qu'il est. Même si la fiction reste indéchiffrable. Même si on n'a rien résolu. Même si quand on ouvre la main, on voit ses doigts touchés d'un sang qu'on n'arrive pas à essuyer en le frottant avec la manche de son pull. Même si on en éprouve un étrange effroi. "(p. 186)

J'aime très fort les textes de Claudie Hunzinger, remplis de poésie, d'amour pour Dame Nature, passionnée de belles choses, ainsi que de son travail d' ECRITURE... A tout cela, une admiration et une reconnaissance sans bornes pour le mari, compagnon "complémentaire" , complice toujours présent...et bienveillant !
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