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Critique de florigny


Les anges brisés de Somerstown est le 3ème volet de la série littéraire dédiée par Graham Hurley à Joe Faraday, que j'ai retrouvé avec le plus vif plaisir. Somerstown est un quartier pourri et inflammable de Portsmouth qui figure en bonne place dans tous les indicateurs sociaux - pauvreté, violence domestique, familles disloquées -. L'aspect même de ses façades délabrées souligne sa désolation et reflète la brutalité de la vie de ses résidents. Personne n'est donc surpris lorsque la loi de la rue et la loi de la gravité font un jour synergie sous la forme d'une jeune fille écrasée au pied d'une tour de 23 étages dans un contexte de désintégration de la jeunesse, d'enfants échappant à tout contrôle : « Nous sommes l'une des nations les plus riches de la terre, et nous avons des gosses qui vivent comme des animaux. » L'enquête est confiée à Joe.


Sur le plan personnel les Faraday père et fils connaissent la trahison et la souffrance de la rupture amoureuse. Joe Junior est rentré précipitamment de Caen où il filait le parfait amour, oubliant un peu vite que les histoires d'amour finissent mal en général. Joe quant à lui, après 20 ans consacrés à l'éducation de son fiston malentendant, plombant sa vie mondaine et sentimentale, connaît enfin le bonheur dans sa relation avec Marta – hélas mariée -, qui apporte lumière et rire dans sa vie plongée dans les ténèbres depuis son veuvage. Mais comme son fils, Joe oublie que les histoires d'amour ….


Ce troisième opus de la série enchevêtre plusieurs enquêtes toutes détaillées avec réalisme, minutie et me donne envie de poursuivre un bout de chemin avec Joe, héros du quotidien intègre, sensible et émouvant dans ses fragilités, dont le credo est : « Ne présumer de rien. Tout recommencer ».
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