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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un reportage plus qu'un roman. Anne-Cécile Huwart accompagne une cellule d'enquête bruxelloise sur deux meurtres, Jephté Vanderhoeven, chic homosexuel, torturé et poignardé par Mounir Benallal et Marek, clochard violemment piétiné et écrasé par trois polonais ivres.

Récit très factuel. On a droit aux déclarations des suspects aux enquêteurs, à la juge, au procès, donc quelque redondances.

On pourrait parler de voyeurisme dans ce genre de livre mais j'ai été impressionné d'une part par la ténacité des policiers, ne laissant aucun doute pouvant être exploité au procès par la défense et d'autre part par l'efficacité des réquisitoires aussi bien de l'avocat général que de la défense.
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Il y a exactement six ans, le lundi 3 février 2014, Anne-Cécile Huwart a été appelée par la Crim' de Bruxelles pour enfin commencer le reportage de longue durée pour lequel elle venait de passer plusieurs semaines à se faire accréditer et accepter par les équipes d'enquêteurs, pas toujours d'accord avec sa présence. Elle qui voulait suivre une affaire criminelle de l'enquête au procès a été « gâtée » : le même jour, deux corps ont été retrouvés et les deux affaires ont été menées par deux équipes que la journaliste a pu suivre. Les victimes ? Deux hommes que tout opposait : Marek Adamski (pseudo) est un SDF d'origine polonaise retrouvé sur une passerelle pas loin de la gare du Nord, le corps défoncé à coups de pieds par trois autres sans-abri polonais, sous influence de l'alcool et de drogues. Jephté Vanderhoeven est un assistant social retrouvé dans son appartement d'Uccle (une des communes huppées de la région de Bruxelles), le corps torturé et poignardé sans doute pour faciliter le vol. L'homme était homosexuel.

Loin de la rapidité des séries télé, Anne-Cécile Huwart suit les enquêtes minutieuses et précises des deux équipes sous la direction de la commissaire Natacha Barthel pour le meurtre de Jephté et du commissaire Marc Allemeersch pour celui de Marek. Bien que tellement différentes sur le plan social, les deux victimes ont droit à la même opiniâtreté, au même professionnalisme de la part de la police bruxelloise. Recherche d'identité, enquête de voisinage, audition des témoins, de l'entourage des victimes et des assassins présumés, Anne-Cécle Huwart peut tout suivre et la commissaire Barthel prend le temps de lui expliquer les procédures, les méthodes techniques et scientifiques mais aussi les intuitions bien nécessaires pour résoudre les enquêtes.

Etant donné que l'auteure ne fait « que » raconter des faits, le lecteur peut se faire son idée grâce aux différents points de vue rapportés. On se croirait parfois dans l'émission Strip-tease (et j'ai aussi pensé au documentaire Ni juge ni soumise), avec la mise au jour de la personnalité d'une des victimes et le compte-rendu par son meurtrier de ses relations sexuelles avec une femme qui l'a « envoûté ». Les procès en Cour d'assise sont l'occasion de peser le poids des actes et des peines à infliger à leurs auteurs.

Ce récit documentaire permet aussi de se faire une idée concrète – si c'était encore nécessaire – de la pauvreté des moyens alloués à la Police et à la Justice en Belgique.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Dans ce livre, on suit de l'intérieur deux enquêtes menées par la police de Bruxelles. Ce n'est pas un roman, mais un véritable travail journalistique. L'autrice a suivi pendant des années les affaires : de la découverte au procès.

C'est donc un récit riche en détails : on suit les policiers, les familles des victimes et les suspects. On comprend pourquoi les investigations peuvent durer longtemps, on s'infiltre dans le tête des suspects, on découvre en même temps que les enquêteurs les différents indices, les aveux...

J'ai beaucoup aimé ce livre qui se lit cependant pas aussi facilement qu'un roman. J'ai apprécié découvrir les "coulisses" d'une enquête, els mécanismes de défense des avocats... c'est donc un récit que je conseille.
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Avec Mourir la nuit, la journaliste belge Anne-Cécile Huwart offre une immersion inédite dans les coulisses de la police criminelle. Ce récit factuel émaillé de réflexions personnelles fait s'entrecroiser deux meurtres commis en 2014.

Bien que certains noms aient été modifiés par l'autrice pour respecter la vie privée des personnes concernées, tout ce qui est relaté dans le livre est véridique. Récit-témoignage plus que roman, Mourir la nuit se lit malgré tout de manière plus fluide qu'un essai, notamment grâce à l'alternance permanente entre les deux récits. Alors que la première moitié du livre plonge le lecteur dans l'enquête visant à identifier les coupables, la deuxième partie est consacrée aux deux procès en Cour d'assises. Il s'agit alors non plus de trouver les coupables, mais de déterminer l'étendue de leur responsabilité et la juste peine à leur infliger.

Au-delà de sa valeur documentaire, la lecture de Mourir la nuit offre au lecteur une occasion de réfléchir aux côtés sombres de l'âme humaine, aux limites entre le bien et le mal. C'est surtout en donnant la parole aux suspects comme aux proches des victimes que l'autrice offre un récit unique et marquant.

Chronique complète sur le site du Suricate Magazine
Lien : https://www.lesuricate.org/m..
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Ce livre est un documentaire et pas du tout une fiction ou un roman, écrit par une journaliste freelance belge. Elle a suivi deux enquêtes criminelles de la découverte des corps jusqu'à la conclusion des procès.
Deux victimes sont retrouvées le lundi 3 février 2014. Les deux hommes ont été assassinés pendant la nuit, l'un à son domicile bourgeois de Uccle, l'autre dans la rue où il vivait.
Le style est clinique. Ce qui m'a frappée, c'est que contrairement aux romans policiers (qui pourtant auraient pu reprendre l'intrigue), il n'y a pas de certitude totale concernant ce qui a réellement eu lieu ou ce qui a pu "motiver" les assassins, ce qui ajoute à la souffrance des familles, quand il y en a.
Le fait divers est intéressant pour ce qu'il révèle de la société et de l'humanité, en ce sens, je n'ai trouvé aucun voyeurisme à ce texte.
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Jours ordinaires à la Criminelle.
Un livre de journaliste sur la police criminelle? On peut craindre qu'il s'agisse d'un long reportage de 250 pages faisant la part belle au sensationnel, au glauque, au voyeurisme et que sous le genre "littérature du réel" vanté en quatrième de couverture, on se dédouane à bon compte de tout cet aspect nauséabond. En fait, ici on a affaire à un journalisme sérieux et rigoureux qui se place au niveau des fonctionnaires dont il décrit l'activité quotidienne avec une certaine empathie. Il s'agit d'un journalisme d'immersion consistant à s'insérer dans une équipe de la police criminelle belge pour suivre deux enquêtes sur la longue durée, de la découverte des faits aux procès auxquels ils ont donné lieu. Mais des questions demeurent : Jusqu'où va le réalisme? Quelles en sont les limites? Permet-il de mieux s'approcher de la vérité des faits et des acteurs des crimes?
Dans un premier temps, il paraît évident que l'on vit les événements à hauteur d'hommes et de femmes qui remplissent au mieux leur fonction. Cet aspect quasi quotidien vient démythifié , avec bonheur, ce travail d'enquête qui repose d'abord sur des pratiques bien codifiées et parfaitement banales, même si elles requièrent un certain recul et une certaine solidité psychologique. On constate aussi que la police et la justice belges ne sont guère mieux loties que leurs homologues françaises et souffrent d'un manque chronique de moyens tant financiers que matériels et humains. Il va sans dire que l'on n'est pas enquêteur par hasard et que chacun se sent investi à des degrés divers d'une sorte de mission ou de vocation qui empiète souvent sur sa vie privée. L'auteure ayant eu la possibilité de suivre deux meurtres, l'un d'un SDF et l'autre d'un homme aisé, elle met en évidence l'importance des différences sociologiques (argent, relations sociales et familiales, pouvoir, ...) existant dans nos sociétés bien qu'il apparaisse que, pour la brigade, les deux affaires sont traitées avec le même professionnalisme et les mêmes exigences. Mourir la Nuit donne donc l'impression de vivre au plus près la dynamique policière et judiciaire enclenchées par chacun de ces deux meurtres et de rendre les sentiments des proches des victimes.
Dans un second temps, on ne peut s'empêcher de penser qu'en littérature, le réalisme est toujours relatif et n'est qu'une illusion, une sorte de fiction avec de nombreuses contraintes. Mourir la Nuit n'y échappe pas. Pour une part, heureusement! En effet, rien ne serait si lassant et si éprouvant que de lire un compte-rendu des différentes étapes de l'enquête policière et du procès de chaque affaire. C'est bien là que se manifeste la littérature : la mise en scène et en récit de l'ensemble du processus d'enquête et de procès qui constitue la trame du livre. Mais qui dit mise en scène dit choix de l'auteure pour insister sur certains faits et en passer d'autres sous silence. Même si tout ce qui est raconté est réel et si l'ensemble de la restitution paraît honnête (ce dont il n'y a pas lieu de douter), cette réalité demeure celle d'Anne-Cécile Huwart. Cette "littérature du réel", contrainte par la narration, la sensibilité de l'auteure et aussi par la supervision (tout-à-fait compréhensible) de la police et de la justice belge, ne saurait être objective et même si elle se rapproche au mieux de la réalité, il reste une large plage, un large fossé pour accéder à la vérité des choses et des êtres. On peut certes parler d'un réalisme subjectif comme le montre la mise en relief de petits faits savoureux ou particuliers contrastant avec la gravité des meurtres mais il me semble qu'un récit ne peut pas se targuer de créer le "réel", il ne peut qu'au mieux le suggérer, le reste est le "travail" du lecteur.
Mourir la Nuit se lit agréablement du fait d'un style très accessible, d'un récit chronologique structuré par de nombreux faits bruts, de l'usage de dialogues vivants et l'utilisation d'une langue française teintée de belgicismes. On peut seulement regretter que cette chronique policière et judiciaire ne laisse pas davantage de place à une réflexion plus en profondeur: "Littérature du réel" oblige?
N.B.: Livre reçu dans le cadre de Masse critique/ Mauvais genre avec 4 marque-pages et deux autres livres des mêmes Éditions Onlit. A noter que seule la jaquette de ce livre Mourir la Nuit porte la mention du titre et de l'auteure contrairement à la première de couverture et au dos présentant seulement une photographie: ne pas perdre la jaquette!!
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Intéressée par les faits divers, Anne-Cécile Huwart, publie son enquête « Mourir la nuit ». Pour cette journaliste belge, cette enquête a demandé 6 ans de travail dont 2 pour obtenir les autorisations afin qu'elle puisse suivre les enquêteurs d'une scène de crime jusqu'à son dénouement final. En plus de devoir se faire accepter par les policiers, elle a dû aussi se faire accepter par les membres des différentes familles concernées.

Dans « Mourir la nuit », le lecteur suit 2 enquêtes simultanée sous la supervision de la juge d'instruction Marie-Aurore Dagnely par la section Crimes (DR 6) de la police fédérale belge, alias « La Crim' ». Dans la nuit du 2 au 3 février 2013, deux corps sont retrouvés. Il s'agit d'un SDF d'origine polonaise et d'un homosexuel de la bourgeoisie catholique flamande. Bien que tout oppose ces deux individus, la journaliste leur accorde la même importance. Plus remarquable encore, les enquêteurs en chargent des enquêtes utilisent les mêmes procédés afin d'identifier les victimes et les meurtriers.

Ce reportage en immersion d'Anne-Cécile Huwart se lit facilement et avec beaucoup d'intérêt. Les phrases sont courtes et vont à l'essentiel. Humaine, curieuse et objective, la journaliste a, semble-t-il, beaucoup aimé participer à ces enquêtes. Tel qu'elle l'explique elle-même : « Raconter une instruction judiciaire de l'intérieur, sans voyeurisme, dans le respect du secret de l'instruction et de la dignité des victimes et de leurs proches. » En espérant que ce coup d'essai sera l'occasion pour elle de nous revenir avec un nouveau projet.
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