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Citations sur Les puissances de l'image (11)

C'est que, en dépit de la place prise par les intellectuels au premier plan de la scène contemporaine, nous ne sommes plus des hommes de pensée, des hommes dont la vie intérieure se nourrisse dans les textes. Les chocs sensoriels nous mènent et nous dominent ; la vie moderne nous assaille par les sens, par les yeux, par les oreilles. (...) Un prurit auditif et optique obsède, submerge nos contemporains. Il a entraîné le triomphe des images. (page 7)
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L’artiste manie une autre langue, où se mêlent étroitement et se confondent les intentions lucides et les impulsions méconnues.
Dans son œuvre il livre, obscurément, beaucoup plus qu’il ne croit dire et même bien plus qu’il ne sait de lui-même.
Elle est un témoignage total, non plus l’écho interprété de la conscience, mais une empreinte directe, un sillage resté apparent, un visage toujours vivant.
Le peintre est et reste présent dans son tableau.
(page 167)
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Cette poussée ascensionnelle, le baroque l’a comprise et s’en est fait l’instrument.
On ne veut souvent voir en lui que le déploiement d’un faste d’opéra, le recours au luxe vain et trompeur des décors de théâtre.
C’est se laisser prendre aux apparences, méconnaître ce qui, en lui, conjure les limites de l’acquis.
Le baroque, avec une ampleur moindre que l’art moderne, s’est posé comme un refus de l’étouffement qu’entraînait le respect borné, la répétition stérile des principes classiques ramenés à l’état d’un simple formulaire.
Il a compris que cette sécurité de l’intelligence, prônée par l’art de la Renaissance, entraînait à étendre les méthodes de celle-ci à tous les domaines, à réprimer et à exclure les forces organiques qui ne se prêtaient pas à son règne et qu’il y avait là une menace d’arrêt et d’étouffement.
Lui aussi, il a voulu faire craquer des cadres qui, dans leur fixité acceptée, ne permettaient plus aucune croissance.
Il s’est donc retourné vers les forces de la vie, dans leur jet initial et non encore canalisé ; il a voulu faire place à nouveau au dépassement.
Littéralement, il a cherché à « crever le plafond ».
L’expression acquiert toute sa force quand on constate l’importance prise à ce moment par le décor des voûtes des églises et le caractère nouveau qu’on leur donne.
(page 263)
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L’incertitude de l’art moderne obsédé, dominé par les théories et ce qu’on aime appeler les « expériences », entraîné, sans jamais pouvoir reprendre souffle, par la quête de sa définition, évoque le travail de désagrégation que les sophistes ont accompli sur la pensée antique ou les théologiens ratiocineurs du Moyen Age sur la foi chrétienne.
Notre époque risque d’y perdre le sens direct, total, humain de l’art.
(page 15)
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Le vieil Aristote avait déjà flairé cette efficacité quand il parlait de la catharsis de l’art, c’est-à-dire de son pouvoir de rejeter à l’extérieur, d’expectorer en quelque sorte ce qui agite et trouble l’âme.
Le sujet alors est délivré, il cesse d’en être possédé : il s’en libère dans la mesure où il se trouve désormais placé face à face avec ce qui l’habitait et le rongeait intérieurement.
(page 11)
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Au cours de la progression suivie jusqu’ici, Jérôme Bosch et Goya ont permis l’exploration des ténèbres profondes où ils se débattaient avec des sursauts.
Delacroix, s’en extrayant, a fait la jonction entre le monde de l’inconscient ténébreux et celui de l’inconscient spiritualisé ; il s’est hissé jusqu’à la victoire de la lumière.
(page 144)
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La peinture a su descendre dans les ténèbres de l’homme.
Bien au-delà de ce que pouvait concevoir la pensée apte à s’exprimer, et à s’expliquer, elle a pris pied dans le tréfonds, dans on ne sat quel cloaque primordial, et elle remonte toute dégoulinante encore d’une boue et d’un sang que nous ignorions, que nous voulions ignorer.
(page 132)
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L’univers des peintres
Que chaque élément introduit par le peintre dans son tableau soit frappé de sa marque ne peut que rendre l’unité globale plus forte et plus expressive de la personnalité de l’auteur.
Tout fait pressentir et désigne un foyer commun : aussi invisible mais aussi effectif que peut l’être un centre de gravitation, il commande à l’ensemble et, quoi que l’on pense voir, ramène à sa présence invisible et obsédante.
C’est, en effet, l’image d’un univers, d’un univers différent du nôtre et unique, qu’impose l’ensemble d’une création picturale.
(page 93)
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On pourrait dire en quelque sorte que tout ce que remarque, crée, projette ou imagine l’artiste porte en filigrane une sorte d’indice qui est la clé de son être.
Rien ne parvient à le dissimuler, quelles que soient les identités apparentes dues aux circonstances…
(page 90)
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« Nous mourrons tous inconnus », se lamentait Balzac.
Eh bien, non, grâce à l’art, grâce à la poésie, les âmes exceptionnelles ne disparaissent pas tout entières !
(page 78)
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