AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Laureneb


J'y ai lu plusieurs choses que je connais d'ailleurs... La bureaucratie médiocre, avec sa hiérarchie, son travail répétitif, ses mesquineries et ses promus par relations... Ca, c'est du Dostoïevski, c'est du Balzac. le personnage principal, que je n'ose pas qualifier de héros, est petit, vieilli avant l'âge, mal habillé, boiteux, timide... Un de ces hommes que l'on ne regarde pas, auquel on ne fait pas attention.
Ensuite, j'ai lu un homme qui s'enferme dans un quotidien répétitif, sans famille, sans ami, sans passion. Il traîne sa peine, son spleen, dans les rues de Paris – les plus belles pages sont celles qui décrivent les promenades du personnage le long des quais, ses flâneries devant les boîtes des bouquinistes sur les quais de Seine. Mais ce loisir aussi lui échappe peu à peu, il n'est pas particulièremet cultivé, ne cherche pas à l'être. Il essaye alors de remplir sa vie par le confort matériel, comme le personnage de la nouvelle le Pigeon de Patrick Süskind, en se repliant sur son logement. Mais, là non plus, rien ne va : son concierge fait mal son ménage, sa fumée ne le chauffe pas assez, ses meubles sont viellots, ses papiers peints défraîchis... Il n'arrive pas à trouver de bon restaurant et multiplie les mauvaises expériences d'oeuf pas assez cuit, de boeuf trop dur, de vin aigre...
L'écriture nous fait passer par différents sentiments face au personnage, puisqu'on alterne donc entre la moquerie, la pitié, le frisson mêlé d'inquiétude – et si, moi aussi, je vivais une vie si vide ?
J'ai enfin pensé au poème de Victor Hugo « Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent dans les Châtiments, avec certains vers qui pourraient décrire le personnage de la nouvelle :
« Ceux-là vivent, Seigneur ! les autres, je les plains.
Car de son vague ennui le néant les enivre,
Car le plus lourd fardeau, c'est d'exister sans vivre.
Inutiles, épars, ils traînent ici-bas
Le sombre accablement d'être en ne pensant pas ».

Une courte lecture, qui bouscule un peu tout en pinçant le coeur.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}